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Ebola : des citoyens burkinabè entre inquiétudes et optimisme
Publié le jeudi 21 aout 2014  |  AIB




Ouagadougou, 20 août 2014 (AIB)- Le Burkina Faso où aucun cas de maladie du au virus Ebola n’a encore été signalé, multiplie néanmoins, des mesures de contrôle et de prévention contre cette foudroyante épidémie qui a déjà tué plus de 1100 personnes depuis le début de l’année en Afrique de l’Ouest. Entre inquiétudes et optimisme, des citoyens burkinabè vivent la peur au ventre à cause de cette fièvre hémorragique qui est désormais considérée comme une "urgence de santé publique de portée mondiale" par l’OMS.

Fermeture de la chasse aux chauves-souris, contrôles approfondis à l’aéroport international de Ouagadougou, annulation des colonies de vacances vers les pays voisins, report du sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur l’emploi, les autorités burkinabè ont depuis lors, multiplié les mesures de contrôle et de prévention contre le virus Ebola qui fait des ravages actuellement en Afrique de l’Ouest.

Mardi 19 août 2014, le Comité national de gestion des épidémies a lancé un appel aux partenaires techniques et financiers pour l’obtention de 12, 5 milliards de FCFA, visant à combler le gap d’un plan préventif de riposte déjà crédité de 1,2 milliard de FCFA.

Des Burkinabè inquiets de l’avancée de l’épidémie mortelle, préconisent l’amélioration de la surveillance épidémiologique, l'information du grand public et le renforcement de la protection du personnel médical.

«D’après ce que j’ai vu et entendu dans les médias, c’est une maladie qui a causé de nombreuses victimes dans notre sous région. Il me semble même que ceux mêmes qui étaient chargés de combattre la maladie ont été contaminés et certains ont perdu la vie», a regretté Jean Paul K. Ouali, un juriste de 25 ans.

Depuis plus de huit mois, Ebola fait des ravages en Afrique de l’Ouest, où il a déjà tué 1 145 personnes notamment au Libéria, en Sierra Léone, en Guinée et au Nigéria, selon un bilan de l’OMS arrêté le 13 août dernier.

«Je suis bien inquiet car c’est carrément en Afrique de l’Ouest que la maladie sévit. On n’est pas isolé. On est donc bien concerné par la maladie surtout que nos concitoyens voyagent beaucoup dans la sous-région à travers l’émigration des jeunes », a déclaré Ousmane Yaméogo, étudiant en Sciences et Technologies à l’Université de Ouagadougou.



‘’Pire que le Sida’’


Si certains Burkinabè sont au parfum des risques liés à cette contagieuse maladie, d’autres à l’image de Hélène Bayala, une commerçante de 27 ans, n’ont que des bribes d’informations.

« Ils sont entrain de parler de virus Ebola à longueur de journée, je dis mais c’est quelle maladie encore ! C’est quoi même qui donne cette maladie ? Là où nous nous sommes il n’ya pas de courant, il n’ya pas d’eau. Donc nous n’avons pas accès à la télévision», a confié cette femme, un garçonnet sur les jambes, assise derrière une table sur laquelle sont étalées des arachides.

A l’en croire, c’est « de bouches à oreilles» que l’on s’informe dans la banlieue du secteur 51 de la capital burkinabè, un quartier de fortune « non aménagé » communément appelé « non lotis ».

«Le mode de contamination même là c’est comment ? Ils nous parlent de salive, de sueur et de sécrétions alors que nous les Burkinabè nous aimons nous embrasser. Donc il faut arrêter tout cela quoi ? », s’est-elle interrogée avant d’ajouter : « le sida même qui est là, on le préfère plus que Ebola. Avec le Sida tu peux vivre longtemps avec les comprimés (antirétroviraux), mais avec ce virus, il parait que tu ne peux même pas dépasser deux semaines ».

Pour Josué Kaboré, 20ans, élève en classe de Terminale, les populations ne connaissent pas bien la maladie, car elles sont en majorité analphabètes. « Comme elle (la maladie) n’est pas encore arrivée chez nous, il faut de la sensibilisation», a-t-il préconisé.

«Je pense que la meilleure solution c’est de mettre en place une équipe qui va pouvoir bien étudier l’agent causal de la maladie pour pouvoir apporter des soins adaptés», a pour sa part recommandé Jean Paul K. Ouali.

Face à la gravité de l'épidémie, un comité d'experts réuni par l'OMS a approuvé, l'emploi sous conditions de traitements non homologués, en premier lieu dans les pays d'Afrique de l'Ouest touchés.

Le ministre libérien de l’Information a annoncé que l’état des trois médecins africains soignés par ce traitement expérimental dans son pays, s’était amélioré de façon «remarquable».

‘’Pas question d’abandonner un proche malade’’


«Ils ont dit que pour l’instant il n’ya pas de remède mais qu’ils sont entrain d’expérimenter des vaccins», a indiqué madame Degtounda, enseignante et mère de 2 enfants.

Elle a ajouté qu’il faut donc sensibiliser afin que chacun puisse savoir la conduite à tenir face à Ebola. « Ils ont dit que la maladie n’aime pas les saletés alors que l’on sait que dans notre pays, les mesures d’hygiène ne sont pas toujours respectées», a-t-elle dit.

La transmission peut se produire chez des personnes ayant manipulé des animaux (primates, chauves-souris) morts ou vivants, infectés par le virus Ebola.

Le contact direct avec les liquides organiques (sang, sperme, excrétions, salive) d’une personne infectée, qu’elle soit vivante ou décédée, est la principale voie de contamination interhumaine du virus.

«Si jamais mon enfant ou mon mari contracte cette maladie, je sais que je vais mourir avec la personne car je ne vais pas me séparer de cette dernière», a dit Mme Degtounda.

«Je ne peux pas rejeter mon enfant parce qu’il est malade. Quand ça prend quelqu’un, le risque de contamination sera grand car nous sommes en Afrique. Ça nous inquiète beaucoup. Que Dieu nous protège», a-t-elle poursuivi.

Agence d’information du Burkina

NDT/TAA
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