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Le Balai citoyen : une conférence publique et un don de sang pour commémorer le premier anniversaire
Publié le mercredi 20 aout 2014  |  Le Balai citoyen
Conférence
© aOuaga.com par A.O
Conférence de presse de lancement du mouvement Le balai citoyen
Jeudi 18 juillet 2013. Ouagadougou. Les initiateurs du mouvement Le balai citoyen ont animé une conférence de presse pour annoncer la naissance de leur structure




Le 25 août prochain, le mouvement Le Balai citoyen va souffler sa première bougie. A jour J-5 de l'événement, la coordination nationale de ce mouvement a animé une conférence de presse pour, entre autres objectifs, annoncer les activités commémoratives prévues. Ainsi, il est projeté l'organisation d'une conférence publique le 25 août et un don de sang le 30 août. C'est ce qui est ressorti de la déclaration liminaire de la conférence de presse qui vous est proposée in extenso ci-dessous.


Mesdames et messieurs les journalistes,

Au nom du mouvement « le Balai citoyen », je vous remercie pour votre présence à la conférence de presse de ce matin. Cette conférence, comme il vous a été annoncé, vise à vous entretenir sur les activités devant marquer le premier anniversaire de notre mouvement, le bilan de nos actions passées et notre lecture de la situation socio-politique nationale.
Cet anniversaire intervient à un moment où nos concitoyens ont encore fraichement en mémoire le crash du vol AH 5017 de la compagnie Air Algérie qui a semé la tristesse dans de nombreuses familles. Le Balai citoyen voudrait ici témoigner aux familles éplorées toute sa solidarité et sa compassion. Il invite les autorités politiques et judiciaires à mettre tout en œuvre pour élucider les circonstances de ce drame.
Nous n’oublions pas aussi la hantise de la fièvre Ebola qui frappe durement la sous- région ouest-africaine. C’est l’occasion pour nous de traduire tout notre soutien et notre compassion aux populations des pays touchés et de lancer un appel aux autorités politiques de notre pays en vue de prendre les mesures idoines pour empêcher sa propagation. Nous lançons également un appel à nos frères et sœurs du Burkina et de tous les pays touchés ou menacés afin qu’ils évitent les comportements à risque et respectent scrupuleusement les consignes sanitaires.
Enfin, deux soldats burkinabè en mission au Mali dans le cadre de la MINUSMA ont trouvé la mort dans une attaque lâche et injustifiée. Nous présentons nos sincères condoléances à leurs familles et à l’armée burkinabè tout entière. Nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés.

Bref historique du mouvement Le Balai Citoyen

Mesdames et messieurs,

Le 13 décembre 1998, le journaliste Norbert ZONGO et ses compagnons étaient sauvagement assassinés à Sapouy. Pour que personne n’oublie, le Centre National de Presse qui nous accueille ce matin a été baptisé au nom de ce grand homme.
C’est en ce haut lieu de mémoire, symbole de la résistance citoyenne, que la graine qui devait donner naissance au mouvement « le Balai Citoyen » a été jetée il y a déjà plusieurs années. Au CNP-NZ, la graine s’est nourrie des discussions et réflexions entre jeunes journalistes, artistes, étudiants, cadres du public et du privé sur l’actualité nationale et internationale. Et pour joindre l’utile à l’agréable, du moins l’acte à la parole, un petit noyau s’est mis à réfléchir sur la meilleure manière de s’organiser en vue de participer activement à la conquête des libertés démocratiques et au contrôle citoyen des politiques publiques. Ce noyau s’est élargi au fur et à mesure pour aboutir à la naissance du mouvement. Ainsi, le 18 juillet 2013, une conférence de presse a été organisée pour présenter le mouvement dont la naissance officielle est intervenue le 25 août 2013.
Il doit sa dénomination et son iconographie à l’esprit créatif de deux de ses icônes : les artistes-musiciens Sams’K le Jah et Smockey.

Bilan rétrospectif

Dès son lancement officiel, Le Balai citoyen a été adopté par une grande partie de la population burkinabè, surtout sa frange jeune.
Ce capital crédit lui a permis de mener avec succès un certain nombre d’activités au cours de son année d’existence. Parmi les activités les plus significatives, nous pouvons citer :

• la mobilisation pour la libération des personnes arrêtées suite à une manifestation pour exiger l’éclairage de la Route Nationale 1 à l’entrée de la ville de Bobo-Dioulasso en juillet 2013
• la création d’une chaîne de solidarité au profit des étudiants déguerpis des cités universitaires le 1er août 2013
• la publication d’un appel à la mobilisation paru dans les médias le 12 août 2013
• l’organisation de 96 heures d’hommage au président Thomas Sankara à partir du samedi 12 octobre 2013
• la commémoration du 15ème anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons entamée par une conférence de presse tenue le 1er décembre 2013 sur les lieux du crime à Sapouy
• le sit-in devant les sièges de la SONABEL à Ouaga et à Bobo le 29 avril 2014 pour exiger une amélioration significative des services de fourniture en électricité
• le sit-in devant l’Hôpital Sanou Souro à Bobo-Dioulasso suivi d’une marche pour demander la réhabilitation de l'hôpital Sourou Sanou de Bobo le 24 mai 2014 en collaboration avec le « Mouvement en rouge »
• la semaine « Touche pas à ma constitution » du 2 au 8 juin 2014 qui a été ponctuée, entre autres, par la conférence publique sur le thème « Les résistances populaires face au tripatouillage constitutionnel en Afrique : place et rôle des mouvements citoyens » le 2 juin 2014 au Centre de Presse Norbert Zongo et deux concerts-meetings les 6 et 8 juin à Ouaga et à Bobo
• le sit-in devant la mairie de Bobo-Dioulasso le 28 juin 2014
• une journée de salubrité publique le 5 août 2014 au profit du Centre Médical Urbain (CMU) du quartier Ouidi (Maternité Pogbi).

Il est aussi à relever que le mouvement a participé très activement aux différentes marches et meeting organisés par le CFOP les 29 juin et 28 juillet 2013 et les 18 janvier, 31 mai et 14 juin 2014 pour dire non à la mise en place du Sénat et à la modification de l’article 37 de la Constitution.

Au cours de cette première année tout n’a pas été rose. Les difficultés constatées dans la mise en œuvre de ses activités ont amené le mouvement à se réorganiser pour mieux répondre aux nombreux défis que la réalisation de ses objectifs lui impose. Ce travail de réorganisation a duré de février à mai 2014. Au sortir de cette réorganisation, notre mouvement a entrepris de solliciter des audiences auprès des partenaires techniques et financiers de notre pays à l’effet de se faire connaître et d’échanger avec eux sur les préoccupations citoyennes de l’heure. Ainsi, la coordination nationale du Balai Citoyen a été reçue en audience par :

- l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, le 16 juillet 2014 ;
- l’ambassadeur du Canada, le 25 juillet 2014 ;
- la délégation de l’Union européenne le 19 août 2014

Programme

Mesdames et messieurs,

Pour commémorer son premier anniversaire, Le Balai citoyen a décidé d’organiser deux activités majeures : une conférence publique le 25 août et un don de sang le 30 août.

La conférence publique

Après les indépendances, les Etats africains ont fait l’apologie des partis uniques comme seul gage pour assurer la stabilité des jeunes Etats que l’on disait fragiles. Très vite, la plupart des dirigeants à la tête de ces partis-Etat se sont érigés en véritables timoniers, guides éclairés ou pères de la nation. Faisant le constat de l’échec de cette gouvernance autocratique, le Président des Etats-Unis, Barack Obama, à la suite de nombreux Africains, a jugé que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. Cinq ans plus tard, dans un contexte socio-politique marquée par la volonté de faire modifier la Constitution pour s’offrir la possibilité d’un 5ème mandat, le président du Faso a, dans une interview accordée à un média étranger, apporté sa contradiction et ramené au goût du jour la question du rôle respectif des hommes et des institutions dans l’histoire politique des Etats. C’est pour apporter sa part contributive à l’analyse que nous avons choisi d’organiser cette conférence-débat autour du thème « Hommes forts et les institutions : quel bilan moral et politique pour l’Afrique ? ». Cette conférence sera animée par le professeur Etienne TRAORE, enseignant-chercheur, et docteur Luc Marius Ibriga du FOCAL

Le don de sang

Au Burkina Faso, la transfusion du sang est gratuite au niveau des formations sanitaires pour tout malade dans le besoin. Malheureusement, de nombreuses personnes, en majorité les femmes et les enfants, meurent par manque de sang. Ce manque de sang est dû à l’insuffisance de donneurs. Pas plus tard qu’en début de ce mois, près d’une dizaine d’enfants seraient mort à Bobo-Dioulasso pour des raisons liées au manque de sang. En tant que mouvement citoyen, Le Balai citoyen ne peut rester indifférent. C’est pourquoi, en collaboration avec le Centre national de transfusion sanguine (CNTS), nous organisons le samedi 30 août prochain un don de sang. Nous invitons toute la population de Ouagadougou âgée de 18 ans au moins et de 60 ans au plus à nous rejoindre pour participer à cette activité et sauver ainsi des vies en cette période de forte demande.

La marche de l’opposition du 23 août 2014

Le refus de la modification de l’article 37 est un point essentiel de nos objectifs. C’est pourquoi, nous soutenons sans réserve la marche-meeting organisée par l’opposition politique en tant que mode d’expression de ce refus. Aussi, le mouvement Le Balai citoyen appelle ses militants, sympathisants et tout le peuple du Burkina Faso à se mobilier pour dire non au référendum, non à la modification de l’article 37 de notre constitution.

Mesdames et messieurs les journalistes,

Je voudrais terminer mon propos en vous témoignant, vous les hommes et femmes de médias qui réalisez un travail formidable dans des conditions souvent très difficiles, toute notre gratitude et notre solidarité dans ce contexte socio-politique très marqué.
C’est l’occasion pour nous de manifester ici et maintenant notre soutien à votre confrère Newton Ahmed BARRY pour les menaces qu’il subit dans le cadre de l’exercice de ses fonctions. Ce soutien va plus généralement à tous les Burkinabè, victimes d’attaques et de menaces en raison de leurs activités professionnelles, politiques ou autres. Chaque Burkinabè a droit à la protection de sa vie et de son intégrité physique. Nous interpellons donc le Gouvernement à prendre l’entière mesure de sa responsabilité dans la protection des personnes et des biens.
Se fondant sur notre vision : Faire du Burkina Faso, une société juste et intègre, dans un Etat de droit démocratique, nous espérons que les conditions vont s’améliorer pour le bonheur de tous. C’est ensemble que nous y parviendrons car « Notre nombre est notre force ! »
Merci de votre attention !


Pour Le Balai citoyen

La Coordination Nationale


N.B : le surtitre, le titre et le chapeau sont du site
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