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Campagne agricole dans le sud-ouest : Entre espoir et inquiétudes
Publié le lundi 18 aout 2014  |  Le Quotidien
22e
© aOuaga.com par A.O
22e AG des sociétés d`Etat : 16 entreprises publiques au rapport
Jeudi 26 juin 2014. Centre international des conférences de Ouaga 2000. La 22e Assemblée générale des sociétés d`Etat (AG-SE) a débuté pour 48 heures et sera l`occasion pour 16 entreprises publiques de présenter leurs bilan de l`année 2013. Photo : Luc Adolphe Tiao, Premier ministre




Dans le cadre du suivi de la campagne agricole de saison pluvieuse dans la région du Sud-ouest, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, et le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, ont visité, les 13 et 14 août 2014, des sites de productions dans les provinces du Ioba, de la Bougouriba et du Poni. Il est ressorti de la tournée que la campagne agricole se dessine bien, avec toutefois quelques inquiétudes dues à un stress hydrique. Pour le Premier ministre, le Burkina doit prendre des mesures de résilience face à une pluviométrie de plus en plus capricieuse.
La visite du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, dans la région du Sud-ouest l’a d’abord conduit le 13 août 2014 dans la commune de Oronkua, dans le Ioba où il a visité un bas-fond rizicole exploité par 209 producteurs. Sur une superficie totale de 40 ha aménageables, 32 ha ont été jusqu’à ce jour aménagés dont 31, 5 ha de superficie emblavée. Les producteurs se sont réjouis du stade phénologique de la variété de riz FKR19 qui est à la montaison et au tallage. L’état phytosanitaire de leur exploitation est également bon. Ce qui permet aux exploitants d’espérer une production prévisionnelle de 3 tonnes à l’hectare. Le Premier ministre n’a pas manqué d’encourager les exploitants qui pourront engranger la somme de 6 millions de F CFA après la commercialisation de leurs produits. Le chef du gouvernement a en outre promis une étuveuse et une formation en techniques d’étuvage des femmes productrices de Oronkua. Toujours dans le Ioba, Luc Adolphe Tiao, accompagné du ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire et du ministre des Droits humains et de la Promotion civile, Prudence Julie Nignan, a visité une exploitation dans le village de Ouizine. C’est une exploitation de Sylvain Somda qui fait face à l’insuffisance de la production de la fumure organique, à la non maîtrise du prix sur le marché et aux irrégularités des pluies. Sur une superficie de 24, 5 ha emblavés, Sylvain Somda spécule du maïs, du coton et du sorgho. Le jeune producteur et ses 45 employés espèrent réaliser un bénéfice net de 4 millions de F CFA en fin de saison.
Dans la Bougouriba, le Premier ministre s’est enthousiasmé de l’exploitation de Bertrand Somé qui est arrivé à valoriser des terres dégradées et à diversifier les productions. Sur une superficie totale de 14 ha, Bertrand Somé, qui a appris les techniques culturales lors d’une formation en Israël, spécule du maïs, du soja, de l’arachide, du riz, du sorgho sur une superficie de 9 ha. « Notre technique consiste à ramasser des déchets, de la fumure organique de notre ville et à les épandre sur notre exploitation. Nous ramassons les déchets de grains de coton déjà pourris de la SOFITEX », a relevé Bertrand Somé qui s’est plaint de l’irrégularité des pluies de cette année. « Nous espérons qu’avec la reprise des pluies, nous ne serons pas frappés de famine ». Et pour faire face aux manques de plus en plus récurrents de pluies dans la région, Bertrand Somé a érigé un bassin de retenue d’eau. Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, toujours dans le cadre de sa tournée, est allé encourager des femmes spécialisées dans la transformation du manioc. Le dernier acte de la journée du 13 août 2014 a été la rencontre avec les acteurs de l’agriculture, dans la salle de réunions de l’Ecole nationale des enseignants du primaire de Gaoua. Cette rencontre a permis de se faire une idée globale de la campagne agricole en cours qui présente des motifs de satisfaction, mais aussi d’inquiétudes.

Une campagne agricole mise à rude épreuve par les caprices
de la nature

Pour le directeur régional de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire du Sud-ouest, la saison humide 2014 s’est installée à partir du mois d’avril dans plusieurs zones de production. L’apparente régularité des pluies, de la période d’avril à la première décade du mois de mai, a permis le démarrage effectif des opérations culturales, principalement dans les bas-fonds, a-t-il relevé. Toutefois, le film pluviométrique de cette phase de la saison pluvieuse indique, pour la période comprise entre avril et juillet, des précipitations avec plusieurs vagues de sécheresse. « Les toutes premières vagues de sécheresse ont été enregistrées dans la région dès la fin du mois de mai, ainsi que tout le mois de juin. Elles ont été beaucoup plus prononcées dans la partie sud de la région. En effet, au cours de cette période, l’ensemble des zones agricoles du Poni et du Ioba ont été durement affectées par des pluies éparses et insuffisantes pour la réalisation des semis à grande échelle. Cette situation est restée en l’état malgré la timide reprise des pluies », a-t-il relevé. Les échanges lors de la rencontre ont permis de relever l’insuffisance des intrants agricoles, le problème de reforestation et surtout celui de la maîtrise des eaux dans la région. « Il y a effectivement un problème par rapport aux engrais. Les réponses que nous avons données s’inscrivent dans la durée. Le gouvernement, depuis 2008, fait des efforts pour mettre à la disposition des producteurs des intrants agricoles. Mais, il y a un fossé entre la demande et l’offre. C’est pour cela qu’il y a des réflexions stratégiques qui vont permettre de disponibiliser les engrais, de façon beaucoup plus permanente. Chaque année, ce que le gouvernement dépense dans les engrais est très important. Cela représente 15 à 20 milliards de F CFA. Le Premier ministre a tenu à rassurer les populations par rapport à la situation de la sécurité alimentaire », a dit le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana, à la fin des échanges.
Le 14 août 2014, le Premier ministre et sa délégation ont pu constater de visu la situation très inquiétante dans le Noumbiel, précisément à Wadiel dans la commune rurale de Legmoin. Dans le bas-fond rizicole de Wadiel, les 42 ha de terres exploitées sont soumis aux caprices de la nature. En effet, à la date de la visite des autorités, c’était depuis le 24 juillet 2014 que la plaine aménagée a reçu une pluie. Le risque donc est que le riz spéculé soit brûlé si dans les jours à venir la pluie ne tombe pas. Pour le Premier ministre, il y a la nécessité à prendre des décisions de résilience face aux changements climatiques. « La question majeure dans cette zone est celle de l’eau. Dès septembre, nous allons envoyer une équipe technique pour venir évaluer la situation », a annoncé le Premier ministre. A court terme, a annoncé le ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, le gouvernement compte bien apporter des solutions. Sur le champ, il a remis des motopompes. Après la visite très consternante de ce bas-fond rizicole, le Premier ministre a mis le cap sur les parcelles semencières de riz, de manioc et d’arachide de l’entrepreneur Nahondomon Pallenfo. Luc Adolphe Tiao a été séduit par le plus grand producteur de manioc du Burkina. A lui seul, Nahondomon Pallenfo fait un chiffre d’affaires de 72 millions de F CFA, pour un bénéfice de 49 millions de F CFA. Il emploie 18 personnes de façon permanente et 65 personnes de façon temporaire sur ces 31,5 ha. Pour Luc Adolphe Tiao, cet homme représente un espoir et un modèle pour la jeunesse burkinabè. La dernière étape de la visite du Premier ministre l’a conduit dans la ferme familiale de Madame Somda où elle élève 132 poules locales1

Par Raogo Hermann OUEDRAOGO
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