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Direction de la voirie municipale de Bobo-Dioulasso : vive protestation des travailleurs pour réclamer 5 mois d’arriérés de salaire
Publié le jeudi 14 aout 2014  |  Le Quotidien
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© aOuaga.com par A.O
Commune de Ouagadougou : les travailleurs en sit-in
Lundi 5 mai 2014. Ouagadougou. Les travailleurs de la commune ont entamé un sit-in de trois jours pour exiger leur part des mesures sociales du gouvernement




Au moment où se tenait une conférence de presse au sein de la mairie de Bobo-Dioulasso, le mardi 12 août 2014, pour situer les responsabilités dans le retard des travaux d’aménagement et de bitumage des avenues Nelson Mandela et Daniel Ouézzin Coulibaly, la cour de ladite mairie était investie par des travailleurs de la voirie. Ils réclamaient le paiement de 5 mois d’arriérés de salaire. Du même coup, ils demandent le départ du directeur de la voirie, Hamidou Baguian, qu’ils accusent à tort ou à raison d’avoir « bloqué » leurs salaires.
Devant la cour de la mairie, ce sont des protestataires, visiblement très âgés, qui y avaient monté la garde pour « intercepter » le directeur de la voirie, qui prenait part à la conférence, afin de lui dire leurs « quatre vérités ». Effectivement, il est intercepté par les protestataires à sa sortie de la salle de conférences. Les revendications pleuvent de partout. Tous parlent en même temps. Personne n’écoute l’autre. Mais, tous avaient le même objectif : exprimer quant à la gestion mécontentement de la gestion du personnel chargé de la voirie par le directeur. Chacun exposait ses difficultés pour survivre face à ces « arriérés de salaire ». « A cause de toi, mon bailleur m’a mis à la porte », lance un vieillard visiblement fatigué. « Si on ne te payait pas, allais-tu pouvoir vivre ? », a lancé un autre au directeur en le tenant par la main gauche. « Aujourd’hui, il faut que tu nous payes, sinon on ne bouge pas d’ici», scandait la plupart des protestataires.
Mais que se passe-t-il au juste ? Approché, un des protestataires décide de parler. « Cela fait cinq mois qu’il ne nous paye pas. Il nous vole en soustrayant nos maigres salaires de 30000 F CFA. Souvent, certains se retrouvent avec 15000 F CFA comme salaire. C’est quel homme ça ? Nous sommes fatigués de lui. Depuis qu’il est arrivé à la tête des services de la voirie, rien ne va. Qu’il s’en aille », nous a confié Oumar Sanou, tout furieux. « Cela fait 14 ans que je travaille à la voirie. Je n’ai rien comme garantie pour assurer ma retraite. Je n’ai pas été déclaré à la caisse et il fait venir de nouvelles personnes qu’il déclare », s’est-il plaint. Si les travailleurs accusent le directeur d’être leur mal, celui-ci trouve le mal ailleurs.

« Je suis victime de mon engagement à assainir la gestion de la DSM »

Sur les lieux, la tension était tellement vive qu’il était difficile d’avoir la version du directeur de la Direction municipale des services (DSM) communément appelée voirie. Joint au téléphone dans l’après-midi, Hamidou Baguian donne sa version des faits. D’abord, il s’est attelé à définir les différentes catégories des travailleurs de la DSM. Selon lui, il y a des fonctionnaires de la DSM, des contractuels et des agents occasionnels qui se trouvent être les protestataires. Ces derniers, selon lui, sont recrutés pour réaliser certaines tâches journalières et ce, en fonction des besoins du terrain, et ils sont rémunérés en fonction de leur présence sur le terrain. Aussi, a-t-il précisé, « les taux journaliers ne sont pas figés. Ceux-ci varient en fonction de la pénibilité de la tâche accomplie». Cependant, il a précisé que les protestataires ne sont plus actifs, d’autant plus que les tâches pour lesquelles ils ont été recrutés ne sont plus exécutées par la commune, faute de moyens. D’ailleurs, a-t-il démenti, « ils ont reçu leurs salaires des mois d’avril, de mai et de juin. Les 5 mois d’arriérés ne tiennent pas ». Ces derniers seraient peut-être affectés à d’autres tâches ? Ce qu’ignore Hmidou Baguian, comme il le fait savoir. A l’en croire, cet état de fait serait lié à la mauvaise gestion de ses prédécesseurs qui, selon lui, n’avaient pas mis un accent sur l’activité des travailleurs sur le terrain. « Certains de mes prédécesseurs faisaient croire aux travailleurs occasionnels qu’ils avaient les mêmes droits que les permanents. Toute chose qui n’est pas le cas », a-t-il déploré avant de préciser : « Lorsque je prenais service, en février 2014, j’avais demandé au maire de me permettre de restructurer et de réorganiser la DSM afin de la rendre plus efficace. C’est dans cette dynamique que je me retrouve aujourd’hui». Afin de calmer la tension, le maire de Bobo Dioulasso, Salia Sanou, a, de façon spontanée, reçu les protestataires pour échanger avec eux. Il a, à cet effet, donné des instructions pour résoudre leurs préoccupations, tout en précisant qu’ils allaient repartir sur de nouvelles bases, conformément au fonctionnement de la DSM1

Par Mady BAZIE
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