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Le Pays N° 5250 du 3/12/2012

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Elections couplées au Burkina : Les enjeux d’un scrutin inédit
Publié le lundi 3 decembre 2012   |  Le Pays


Le
© aOuaga.com par AO
Le Burkina Faso vote aux législatives et municipales.
Dimanche 02 décembre 2012. Une vue des bureaux de vote.


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Ceux des 4,4 millions de Burkinabè inscrits sur la liste électorale et qui en avaient le désir ont pu accomplir leur devoir et exercer leur droit de citoyen majeur en votant doublement le 2 décembre dernier. Il faut cependant attendre les résultats définitifs, les rapports des observateurs indépendants et les réactions des parties prenantes au vote pour se faire une idée exacte de la qualité du scrutin. L’on peut cependant relever déjà les multiples enjeux qu’il présente aussi bien pour la classe politique burkinabè, partis au pouvoir comme d’opposition, que pour la Commission nationale électorale indépendante (CENI). Les élections couplées sont, en effet, les premières après la crise sociopolitique de 2011 et les dernières avant la présidentielle de 2015. Pour le parti au pouvoir, elles se présentent comme un test en ce sens qu’elles seront l’occasion pour lui de mesurer son poids actuel réel après le coup dur que les mutineries militaires et policières ont porté au régime Compaoré. Le challenge est d’autant plus grand pour le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) que ce dernier a connu bien des remous internes, notamment pendant le processus de désignation de ses candidats aux élections couplées. Après la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’Etat, l’on saura si ces tensions internes ont sérieusement ébranlé le méga parti ou n’ont été au final qu’une tempête dans un verre d’eau. Ce sont également des élections à mi-mandat présidentiel et le défi pour le CDP consiste à remporter la majorité des 127 sièges à l’Assemblée nationale pour permettre au président Blaise Compaoré de poursuivre la mise en œuvre de son programme. Une majorité confortable au Parlement peut être par ailleurs une arme légale indispensable pour le parti au pouvoir au cas où il n’aurait pas renoncé à son projet de modification de l’article 37 de la Constitution. Une large représentativité locale est en outre un atout de taille pour tous les partis politiques qui comptent prendre part à la prochaine course à la magistrature suprême. Les élections couplées sont, pour ce faire, un test aussi pour l’opposition, surtout pour ses nouveaux membres. Ceux-ci ont, à l’image de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le Parti pour la démocratie et le socialisme (PDS/Metba) et le Faso Autrement, prouvé lors de la campagne, que malgré leurs moyens limités, ils n’entendent pas jouer les faire-valoir. Même si a priori le parti au pouvoir affiche une certaine sérénité, il n’est pas exclu qu’à l’issue de ce scrutin, l’échiquier politique burkinabè subisse une sensible reconfiguration. Quant à la CENI, elle joue son honneur dans ce scrutin qui marque un tournant majeur dans la politique burkinabè. De la réussite de ces élections en termes d’organisation visant à garantir la transparence et l’équité du vote dépend la suite du processus démocratique au pays des Hommes intègres. Il en est de même pour l’intérêt des Burkinabè pour la chose électorale qui, malgré la relative hausse du nombre d’inscrits, a toujours besoin d’une impulsion. Ces élections qui auront coûté au contribuable burkinabè la bagatelle de 28 milliards de F CFA, doivent contribuer à la relance de la machine démocratique en produisant des résultats qui, à défaut de forcer le consensus, comporteront le moins possible d’irrégularités. L’introduction de la biométrie dans le recensement des électeurs, qui est aussi une première au Burkina, ainsi que la préférence du bulletin à souche rallongent la liste des tests en même temps qu’elles sont porteuses d’un espoir : celui de pouvoir barrer la route aux fraudeurs électoraux qui se sont illustrés par le passé à travers des inscriptions multiples, des falsifications de pièces et des bourrages d’urnes. Ce scrutin à la fois inédit et aux enjeux multiples constitue en somme un test politique pour le Burkina qui pourra, à cette étape importante de sa vie politique, mesurer sa maturité démocratique. Il ne doit pas par conséquent être vu comme un simple essai, mais plutôt comme un pari à gagner à tout prix. Car émanant de la volonté commune d’une nation désireuse de perfectionner son expérience électorale en la mettant au diapason des standards internationaux.
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