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Le Quotidien N° 648 du 3/12/2012

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Législatives et municipales : Un tournant décisif pour le Burkina
Publié le lundi 3 decembre 2012   |  Le Quotidien




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« Le jour lointain finira toujours par arriver », dit un adage bambara. Ainsi donc, aussi longtemps que cela a été, la date fatidique du 2 décembre 2012 est finie par arriver. Cette date, c’est celle retenue par le Burkina pour le scrutin législatif et municipal. Des élections couplées qui ont animé tous les débats et déchainé toutes les passions. Hier donc, les Burkinabè ont été invités à choisir les députés et les conseillers devant présider leur destinée pour les cinq prochaines années. Que de débats, de rencontres et autres cadres de concertations qui ont été organisés pour réussir l’organisation de ce round politique. Deux semaines durant, chacun des charmeurs de l’électorat y est allé de ses moyens et sa stratégie. Enfin, l’heure est au bilan et aux résultats, l’étape d’ailleurs la plus difficile et la plus longue pour les prétendants aux postes électifs. Ce qui est sûr, la sarabande est terminée et chacun récoltera ce qu’il aura semé. Ceux qui ont cru au hasard ou tout simplement qui prenaient leur rêve pour la réalité en auront pour leur compte.

« La fin justifie les moyens », disait Machiavel dans Le Prince. Ceci dit, seuls ceux qui ont déployé l’armada nécessaire à la hauteur de leur ambition et qui ont utilisé les moyens appropriés sortiront vainqueurs de cette compétition électorale, pleine de défis, tant pour le parti au pouvoir que pour l’opposition. C’est au nom de ces défis et de ces enjeux que l’administration électorale a mis en place des règles de jeux unanimement acceptées par tous. L’instauration de la carte biométrique comme seul document de votation réclamée à cor et à cri par tous les acteurs du processus en est la preuve irréfutable que tout a été mis en œuvre pour parfaitement réussir cette élection qui a mobilisé toutes les énergies.

De toute façon, il y va de notre processus démocratique qui, à travers cette élection, consolide ses acquis. Pour sûr, si la démocratie d’un Etat et la maturité politique d’un peuple se mesurent en fonction de ses palmarès électoraux, on peut sans craindre affirmer que le Burkina est bien installé dans la cour des nations démocratiques.

Au tableau de bord de la 4e République intervenue en 1991 après l’adoption de la Constitution, on totalise cinq élections législatives tenues sans interruption. 1992, 1997, 2002, 2007, 2012. Ce sont là des dates qui resteront à jamais gravées dans l’histoire du parlement burkinabè. Alors, d’un point de vue ponctuel, le Burkina a réussi le pari d’être au rendez-vous de ses consultations électorales sans tambour ni trompette.

Toutefois, cette régularité des élections ne doit pas perdre de vue les vrais fondements qui guident une élection. Car, il ne s’agit pas seulement de tenir régulièrement des élections pour enfin crier urbi et orbi qu’on a un système démocratique conséquent. Loin s’en faut, les élections en elles seules ne sauraient déterminer une vitalité démocratique. Elles ne sont qu’une composante de la démocratie. Encore faut-il que les derniers scrutins qu’a connus notre pays soient jugés transparents? A l’évidence, excepté cette élection dont l’issue reste incertaine, toutes les autres tenues sous la 4e République ont brillé par leurs irrégularités et par les fraudes de toutes natures qui en ont découlé. Qu’on ne se cache donc la face. Nos élections n’ont jamais été à la hauteur des attentes du peuple, si fait que ce dernier a fini par ne plus accorder de l’importance aux actions politiques et par conséquent à ne plus être au rendez-vous électoral.

Avec les nouvelles dispositions prises pour garantir un scrutin libre et transparent, gageons que cette fois-ci, la participation citoyenne soit de taille.

Pour la simple et bonne raison que les législatives et municipales de décembre 2012 se tiennent dans un contexte sociopolitique particulier. Il y a moins d’une année que le régime de la 4e République était confronté à des contestations socio-politico-militaires sans précédent et cette élection est comme un test devant confirmer ou infirmer la popularité du parti au pouvoir. Dans la même veine, l’opposition politique, avec la carte biométrique qui a été instaurée et qui constitue véritablement un gage de transparence, doit désormais cesser ses jérémiades pour se faire une bonne place à l’hémicycle. Il est inconcevable, voire inadmissible qu’au sortir de cette élection, nous trainions toujours une Assemblée nationale monocolore comme la dernière législature. Si un tel scenario venait à se produire, ce serait dommage pour notre démocratie et surtout pour l’opposition qui prouverait son incapacité à faire face à la machine électoraliste du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)

La Rédaction

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