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Djibrill Bassolé dans le Nord Mali: «Le chemin est balisé pour le dialogue»
Publié le mercredi 8 aout 2012   |  fasozine.com


Djibril
© Autre presse par DR
Djibril Bassolé, chef de la diplomatie burkinabè
Djibril Bassolé, chef de la diplomatie burkinabè


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Ce mardi 7 août 2012, en sa qualité de sherpa de Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) dans la crise malienne que Djibrill Bassolé, le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères s’est rendu à Gao et Kidal, réputés fiefs des islamistes qui occupent le Nord Mali. A son retour, il a rencontré la presse à la Base aérienne 511 de Ouagadougou, pour des échanges de quelques minutes. C’est «un message de paix et de dialogue» que le missi dominici du chef de l’Etat du Burkina Faso dit avoir porté aux communautés du Nord Mali. M. Bassolé est l'envoyé de plus haut rang à mettre les pieds dans cette partie du pays depuis qu’elle est sous le contrôle des groupes islamistes armés.

«Le médiateur de la Cédéao a voulu que nous nous rendions à Gao et à Kidal pour manifester notre solidarité et celle de l’institution sous régionale envers les populations de ces localités qui vivent, depuis quelques mois, une épreuve compte tenu de la guerre et de l’occupation de ces zones. Le médiateur a également voulu que nous puissions renouer le contact avec l’ensemble des acteurs, notamment tous ceux que nous avions rencontré ici (Ouagadougou, ndlr) et qui avaient pris l’engagement de rechercher, par les voies du dialogue, une solution pacifique à la crise. Nous avons donc rencontré à Gao les responsables de la communauté, la société civile, qui sont en phase avec le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest, ndlr) sur le terrain et qui oeuvrent, tant bien que mal, à soulager les populations en difficulté». A Gao, où ils se sont rebellés contre les adeptes de la charia, les empêchant notamment, le dimanche 5 août dernier d’amputer un voleur de la main, les habitants, par la voix de leurs responsables communautaires ont signifié vivre en phase avec les hommes du Mujao.
«La plupart des habitants ne jurent plus que par le Mujao», a même révélé un confrère qui faisait partie de ce bref séjour dans le Nord Mali. «A Kidal, nous avons pu rencontrer M. Iyad Ag Ghaly, le responsable de Ansar Dine (groupe islamiste dont le nom signifie défenseurs de la religion, ndlr), avec lequel nous avons eu des discussions quant aux modalités de leur engagement concret, dans la recherche d’une solution définitive. Celui-ci a confirmé ce que sa délégation a déjà dit à Ouagadougou ici, à savoir leur engagement à trouver avec le médiateur de la Cédéao, cette structure elle-même et la communauté internationale, une formule négociée de paix. Il a réitéré son soutien au processus de paix. Il nous a indiqué que Ansar Dine procèderait bientôt à de larges consultations pour définir le plan de sortie de crise». A en croire le patron de la diplomatie burkinabè qui a également visité un hôpital à Gao, les uns et les autres s’inscrivent visiblement dans une logique de dialogue direct, «une option qui ne peut que réjouir la médiation», a affirmé l’émissaire de Blaise Compaoré.
Comment se noueront les liens de ce dialogue avec le pouvoir malien? «Naturellement, du côté de Bamako, nous attendons la mise en place du gouvernement d’union nationale et celle de cette structure nationale chargée d’engager le dialogue avec les mouvements armés du Nord Mali. En somme, nous pouvons dire que le chemin est balisé pour la paix, et nous prenons tous l’engagement de vaincre les difficultés qui ne manquent pas». Mais dans l’immédiat, que faire pour soulager les populations qui subissent au quotidien les dures réalités de la charia? «Nous avons émis le vœu que ces exactions puissent prendre fin. Nous avons souhaité que dans le cadre de la préparation des conditions pour un dialogue constructif et une réconciliation, il était dans l’intérêt de tous que ces exactions contre les personnes et les biens puissent absolument prendre fin. Nous pensons avoir été entendus». Paroles de Djibrill Bassolé, qui bien que reconnaissant ne pas avoir un agenda précis, pense que des rencontres avec les acteurs de la crise dans le Nord Mali, sont prévues pour bientôt. «Nous gardons le contact avec eux. En dehors de ce voyage, nous avons des contacts téléphoniques réguliers et des contacts informels. Nous attendons maintenant que les mouvements et le gouvernement de transition malien puissent réunir les conditions pour que commence un dialogue direct entre les belligérants». Les islamistes présents au Nord Mali sont-ils en mesure de se démarquer des groupes terroristes, comme l’avait souhaité la médiation, afin que cette dernière puisse avoir des contacts avec certains d’entre eux, comme le Mujao par exemple? Réponse de Djibrill Bassolé: «Nous avons évidemment réitéré cette condition. Pour l’instant, il n’y a pas eu de déclaration formelle de rupture de liens opérationnels, mais nous n’avons rien constaté non plus qui établisse une collaboration directe sur le terrain. Il faut espérer que dans les jours à venir, à l’issue des consultations, les mouvements armés, en particulier Ansar Dine, prennent l’option de s’engager dans le processus de paix, donc de se démarquer de tout ce qui peut être action terroriste ou de soutien à un groupe terroriste».

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