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Retour triomphal de Blaise Compaoré : Le preux chevalier du référendum
Publié le lundi 11 aout 2014  |  L`Observateur Paalga
Municipales
© aOuaga.com par Séni Dabo
Municipales partielles à Ouagadougou : les électeurs de l`arrondissement 4 accomplissent leur devoir
Dimanche 23 février 2014. Ouagadougou. Les électeurs de l`arrondissement 4 ont pris d`assaut les bureaux de vote pour accomplir leur devoir civique dans le cadre des élections municipales partielles




Dans sa dernière demeure de Gogo, Georges Ouédraogo peut dormir tranquille, sa succession est assurée : c’est en effet en véritable «Gandaogo national » que Blaise Compaoré est rentré samedi dans la soirée de Washington, où il a pris part, du 4 au 6 août 2014, au premier sommet Etats-Unis/Afrique. Car malgré l’heure tardive, ses partisans n’ont pas… marchandé (honni soit qui mal y pense) leur présence pour réserver, selon le vocable consacré, « un accueil chaleureux » à celui qui est allé dire ses gwès (1) à Barack Obama.

Avec quelques autres de ses homologues tels Denis Sassou Nguesso (Congo), Joseph Kabila (RDC) ou Pierre Nkurunziza (Burundi), le président du Faso effectuait, il est vrai, le déplacement dans la capitale fédérale américaine marqué du sceau de l’opprobre, celui dont l’Oncle Sam accable volontiers les dirigeants africains qui présentent tous les symptômes de tripatouillite aiguë. Et il a encore menacé de mise en quarantaine les présidents suspectés. Et que pensez-vous que notre « enfant terrible de Ziniaré » fît ? Eh bien, les yeux dans les yeux, à notre frère noir de la Maison-Blanche qui soutient que « l’Afrique a plus besoin d’institutions fortes que d’hommes forts », le titulaire (propriétaire ?) de la chaire de Kosyam a doctement répliqué qu’«il n’y a pas d’institutions fortes sans hommes forts ». Et pan, sur le bec ! Avec une telle exégèse, sa reconversion à Sciences-Po est déjà garantie.

Ainsi que nous l’écrivions dans notre livraison de vendredi, pour avoir du cran, celui qui revendique son statut « d’homme fort » en a pour sûr de répondre ainsi à l’homme le plus puissant du monde, de surcroît chez lui, même s’il ne risquait pas grand-chose dans ce qui relève au fond du débat d’idées. Et c’est ce courage que ses partisans sont venus saluer l’autre soir. Comme, toutes proportions gardées, ils l’avaient fait, vous souvient-il, un jour de janvier 2003 quand le chef de l’Etat burkinabé était revenu du sommet de Kléber où, avec Jacques Chirac et quelques autres, ils avaient imposé à Laurent Gbagbo les Accords de Marcoussis, censés ramener la paix en Côte d’Ivoire déchirée depuis quelques mois par une rébellion.

Alors, la marée humaine, toutes tendances politiques confondues, qui était sortie lui tresser une couronne de lauriers au départ comme au retour était reconnaissante au président de faire avaler des couleuvres au fils de Mama, coupable aux yeux des Burkinabè d’avoir surfé sur la vague suicidaire de l’ivoirité pour arriver aux affaires ; et d’avoir transformé de ce fait nos compatriotes en véritables souffre-douleurs des Ivoiriens pur attièkè. Nul doute que samedi soir, le preux chevalier du référendum, qui avance « sabre au clair et pied au plancher », doit avoir rajeuni de onze ans en se remémorant ces instants fusionnels avec ses concitoyens.

Mais là s’arrête la comparaison, car comme on dirait justement au pays d’Obama « things are not what they used to be ». Oui, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Une décennie plus tard, l’homme providentiel fait face à une fronde d’une partie de la classe politique (dont certains de ses anciens fidèles) et de l’opinion, opposée à ses velléités de tripatouillage de l’article 37 de la Constitution pour signer un nouveau contrat de bail à la présidence après 2015. Plus qu’à Obama, le rassemblement nocturne du week-end était sans doute aussi adressé aux empêcheurs de tripatouiller en rond.

Institutions fortes… Hommes forts… En vérité, au-delà de ce débat intellectualiste, on se demande toujours pourquoi des gens, qui ont manifestement une conception nabale du pouvoir, se donnent tant de peine à argumenter, à se justifier alors qu’il suffit d’être à la hauteur de ses péchés en reconnaissant qu’on doit souffrir du syndrome d’hubris.

Au début des indépendances, les pères-fondateurs, pour justifier leur refus du multipartisme (source, disaient-ils, de divisions), prétendaient qu’il fallait des partis uniques pour construire des Etats-nations où les différentes ethnies ne voyaient pas plus loin que le bout de leur hameau de culture. On sait ce qu’il advint de ces grands timoniers aux penchants, en réalité, dictatoriaux. Et voilà qu’un demi-siècle après on nous sert des sophismes du genre « chaque peuple a son histoire…nous avons besoin de temps pour bâtir des pays stables ». On en rirait presque si le sujet n’était pas très sérieux. Si après trois décennies, on en est toujours à négocier des bonus pour terminer ses chantiers, consolider les fondations de la Maison-Burkina, si ce n’est pas un aveu d’échec, alors dites-nous ce que c’est. Il faut trente autres années peut-être?

Avec l’évolution des choses, on se demande du reste ce que diable, Alpha Oumar Konaré et Kofi Annan sont venus chercher dans cette galère battant pavillon Burkina. Si après la tentative d’ADO, contre lequel était instruit un procès en suspicion légitime de parti pris, leur projet de médiation internationale devait effectivement voir le jour, la question se pose de savoir sur quoi pourraient bien porter les tractations puisque Assimi Koanda en personne, qui sait quand même de quoi il parle, dit qu’il n’y a pas matière à négociation. Car maintenant que le Neymar des blaisistes a franchi l’obstacle américain sans coup férir, il ne lui reste qu’à dévoiler, à la rentrée, son agenda référendaire dans cette course folle vers l’inconnu. Et grand bien lui fasse !

On souhaite donc bien du plaisir à Konaré, qui s’est toujours refusé à céder aux chants des sirènes de Koulouba et à Annan qui s’est mis en réserve pour la république du Ghana où un autre homme fort s’est retiré voilà maintenant une vingtaine d’années sans que le ciel ne tombe sur la tête de ses compatriotes ; bien au contraire.

La Rédaction
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