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Roland Tondé, président du PARIS : « Il faut aller à une 5e République »
Publié le samedi 9 aout 2014  |  Le Quotidien
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© aOuaga.com par A.O
Politique : le PARIS a tenu son 2e congrès ordinaire
Dimanche 3 août 2014. Ouagadougou. Le Parti républicain pour l`intégration et la solidarité (PARIS) a clos son 2e congrès ordinaire tenu sur deux jours sous le thème "Ensemble une Ve république pour une alternance apaisée". Photo : Roland Tondé, président du PARIS




Le Quotidien : Comment se porte le PARIS?

Roland Tondé : Merci de me donner cette opportunité de m’exprimer, le PARIS se porte bien, raison pour laquelle nous avons été successivement à Guiba, le 5 juillet, pour lancer l’appel de Guiba, et le 3, soit un mois après, nous sommes revenus tenir notre deuxième congrès extraordinaire avec le renouvellement de notre bureau politique.

Et quel était l’ordre du jour de votre congrès ?

Pour le congrès, nous avons eu pour thème : «Ensemble, une Ve République pour une nation apaisée ». Cela est relatif à l’appel de Guiba. Nous avons attiré l’attention de la classe politique, des syndicats, des évêques, toute la société civile, l’opinion publique quant à la tenue d’un référendum. Nous avons donc demandé à ce qu’on aille à une Ve République, parce que si la IVe République a échoué, c’est notre échec à tous, et si elle a réussi, c’est encore la réussite de tous. Nous avons ainsi demandé qu’il y ait des élections triplées en 2017, sans écarter le président Compaoré.

Il y a un flou entretenu sur le fait que le PARIS aurait deux présidents, qu’en est-il exactement?

Quand est-ce et comment ? A ce que je sache, je suis le seul président du PARIS, j’ai été porté à la tête du parti en 2009 et j’ai été reconduit le 3 août 2014 comme président du PARIS. Il faut dire que le parti a connu deux étapes, le PARIS avec « S » et celui sans « S ». Sans « S », c’était le parti, à sa création, avec le fondateur Cyrille Goungounga. Après le parti a fusionné avec l’ADF/RDA et maintenant il y a eu une scission avec l’ADF/RDA.
En 2006, le père fondateur a convoqué une assemblée constitutive créant le PARI avec «S», ajoutant ainsi Solidarité. C’est peut être cette confusion que font les gens, sinon il n’y a qu’un seul parti, avec un seul président en ma personne.

La scène politique est présentement agitée par la question du référendum, pouvez-vous nous dire la position exacte du PARIS ?

Pour répondre à votre question, je reviendrai sur notre message, sur l’appel à Guiba. Dans cet appel, nous avons dit qu’il faut forcement aller à une Ve République. Nous pouvons y aller de deux manières, dans la paix avec le consentement de tous, ou attendre à ce qu’il y ait des troubles pour que l’armée se lève pour nous départager. Mais ce départage se fera-t-il dans la paix ? Avec ces voix qui s’élèvent de part et d’autre pour ou contre, nous avons simplement demandé à ce qu’on aille à une Ve République.
A Guiba, notre position n’était vraiment pas établie. Nous avons décidé alors d’aller au front républicain par consensus. Nous avons été à la mouvance présidentielle et nous allons y rester.

Que pensez- vous du sommet USA/Afrique ?

Voyez-vous, il ne faut pas que nous attendions que les Etats -Unis viennent résoudre nos problèmes à notre place. Ils ont eux aussi pris du temps pour arriver là où ils sont, de même que la France. S’il y a des problèmes en Afrique, cela est dû à l’ingérence de ces mêmes pays. Il faut savoir que chacun lutte pour ses propres intérêts. C’est à nous d’aller à un consensus pour faire la paix. Les gens pensaient que Barack Obama allait taper sur la table pour dire ceci ou cela, ça n’a pas été le cas. C’est à nous d’en tirer toutes les conséquences pour mieux nous entendre entre nous ici.

A Washington, le président du Faso a accordé des interviews à des médias. Et le constat est qu’il semble maintenir sa position de rester au pouvoir. Quelle analyse en faites-
vous ?

Je ne suis pas le président Blaise Compaoré, mais c’est la lecture des choses que je fais qui importe. Vous savez, parler des questions de l’armée n’est pas chose facile, mais j’ai eu l’audace de parler de cette question. Je vous ai dit que je faisais partie de ce régiment de sécurité présidentielle. Le statut qu’il avait au départ, avec celui qu’il a maintenant n’est pas le même. Je propose qu’on donne un statut particulier au régiment de sécurité présidentielle.

Pourquoi vous préoccupez-vous tant du régiment de sécurité présidentielle ?

J’en parle en termes de rapport de force. Voyez –vous, les moyens en matière de sécurité sont mis à leur disposition. Aussi, les coups d’Etat au Burkina n’ont jamais été faits par la police ou la gendarmerie. Ce sont ces mêmes personnes qui en sont responsables. Il faut donc les accompagner en leur donnant un statut particulier, de sorte à ce que même si Blaise n’est plus président, que celui qui viendrait puisse être toujours assisté. Si les gens ne veulent pas cela, qu’ils le disent maintenant parce que c’est sous Blaise que ce régiment a été créé. Il a donné sa lecture des évènements en disant que pour qu’il y ait des institutions fortes, il faut des hommes forts. C’est trop dire par là. Il faut qu’on aille au dialogue. Est-ce que si Blaise quitte le pouvoir il n’y aura pas de problèmes ? Il faut qu’on ouvre un débat à partir de maintenant. En modifiant l’article 37, je ne vois pas en quoi on peut empêcher un Roch ou un Zéphirin de prendre le pouvoir. Mais est-ce que modifier l’article 37 ne serait pas un recul pour notre démocratie ? Pour que tout le monde gagne, allons à la Ve République, ainsi on profite verrouiller l’article 37. Ainsi après Blaise Compaoré, quelqu’un d’autre ne pourra modifier cet article. Notre Constitution actuelle ne tient pas si on ne peut pas appliquer ce qui s’y trouve. Il faut aller à une Ve République où nous allons nous accorder sur toutes ces questions comme celles du Sénat et de la sécurité du président.

Quel appel avez-vous à lancer à tous ces gens dont vous parlez ?

Un appel à la paix et au dialogue.


Propos recueillis par Toudassida Hermann KABORE et Marie Gisèle TRAZONGODO
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