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L’ensablement du lac Bam : la CODE s’imprègne de l’état des lieux
Publié le dimanche 3 aout 2014   |  Assemblée Nationale




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Les députés membres de la Commission de l’économie, du développement et de l’environnement (CODE) ont effectué du 23 au 26 juillet 2014, une mission d’information à Kongoussi la capitale de la province du Bam dans la région du Centre Nord. Les parlementaires dans le cadre de leur mission de contrôle de l’action gouvernementale, sont allés s’enquérir de l’état d’ensablement du lac Bam et les conséquences de cet ensablement sur les cultures maraîchères.

Le Burkina Faso compte environ 500 barrages et plus de 1781 retenues d’eau de surface naturelle dont le lac Bam, avec son étendue d’eau de 2610 km2, reste le plus grand. Les spécialistes disent que le lac Bam est pour Kongoussi ce qu’est le Nil pour le Caire en Egypte, car il est un apport indéniable pour le développement local. Les populations tirent des revenus substantiels des activités qu’ils mènent sur les berges de cet ouvrage que la nature a donné à la capitale du Bam. On estime en effet à près d’un milliard et demi de francs CFA, les revenus que procure annuellement le lac aux différents acteurs qui viennent de Kongoussi et des villages de la province et même d’autres provinces. Mais les capacités du lac, en termes de stockage d’eau, se réduisent d’année en année du fait des changements climatiques certes, mais aussi et surtout de l’ensablement causé par les acteurs eux-mêmes. Déjà, les ressources halieutiques du lac sont en train de diminuer. Des témoignages comme ceux du député Dieudonné Sawadogo, natif de la province, et du chef de Kongoussi, à qui la mission parlementaire a rendu une visite de courtoisie, sont éloquents sur le sujet. « A une époque très lointaine, il y a eu une famine dans la région. Des gens venaient de Singuénéga dans le Yatenga et d’autres contrées pour cueillir les fruits des nénuphars dans le lac qu’ils séchaient et envoyaient à leurs familles restées au village. Je me souviens aussi que les populations de Kongoussi ne pouvaient pas finir de consommer le poisson pêché du lac. Le surplus était alors séché sur les toits des maisons. Aujourd’hui, la quantité de poisson qui sort du lac ne représente plus grand-chose parce que l’eau est polluée… », raconte le chef de Kougoussi. Le député Sawadogo, lui, se rappelle que lorsqu’il était petit, il y avait des espèces de poissons qu’on pêchait qu’on ne trouve plus actuellement dans le lac. Et il n’y a pas que les ressources halieutiques qui s’amenuisent. La production maraîchère qui constitue la principale activité des acteurs, elle aussi, rencontre des difficultés.
Le lac Bam est donc en péril et si rien n’est fait, le Burkina risque de perdre un patrimoine qui fait la fierté de tout le pays mais surtout des populations de la province du Bam. Les acteurs en ont pris conscience. Et la mission d’information des parlementaires a été une opportunité pour eux d’interpeler, et le gouvernement, et l’Assemblée nationale, pour que des actions soient menées afin de sauver le lac Bam. Cette interpellation a été bien enregistrée par les députés. Aussi, le chef de la mission, le député Amadou Sanon, président de la CODE, reconnait que des actions urgentes doivent être entreprises. « J’ai cru comprendre que le gouvernement a déjà été interpellé lors de la législature passée par rapport à la situation du lac. Et au cours des échanges, il est ressorti qu’il est nécessaire que l’Assemblée nationale interpelle encore une fois le gouvernement par rapport à ce problème. Beaucoup d’actions sont en cours, des études ont également menées mais jusqu’à présent il n’y a rien de concret sur le terrain. Nous avons échangé aussi avec les producteurs qui reconnaissent quelque part leur responsabilité. Il y a un manque évident d’organisation de leur part et ils ont montré leur bonne volonté de s’organiser. Nous allons interpeller le gouvernement afin qu’ils les aides à se structurer pour gérer rationnellement ce patrimoine… », a soutenu le président de la CODE.

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