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Le Pays N° 5186 du 31/8/2012

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François De sales Bado, responsable du PAREN de la région du centre-ouest : « Il y a une rupture de confiance entre le peuple et ses dirigeants »
Publié le vendredi 31 aout 2012   |  Le Pays


François
© Autre presse
François de Sales BADO.
Chef du Parti de la renaissance nationale (PAREN) de la région du Centre-Ouest.


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Président de la Commission nationale des droits humains, (CNDH) Secrétaire national de la mission épiscopale justice et paix, telles étaient les fonctions de François de Sales Bado, avant son affichage politique le 3 mars 2012 à Koudougou, date de son installation en tant que chef du Parti de la renaissance nationale (PAREN) de la région du Centre-Ouest. A travers cette interview, l’homme qui vient d’entamer sa carrière politique fait une lecture de la situation politique nationale.

« Le Pays » : pourquoi avez-vous attendu aussi longtemps pour vous afficher sur la scène politique ?

François de Sales Bado : Je vous remercie pour l’occasion que vous m’offrez pour parler de notre formation politique. Pour mon engagement dans la politique, je ne sais pas si j’ai longtemps attendu ou pas. Il faut savoir que la politique est très importante si bien qu’on ne doit pas s’y lancer sans préparation. Le virus de la politique était en moi et tout ce temps, il m’a permis de mûrir ma réflexion. Mais bien avant ma sortie officielle sur la scène politique le 3 mars 2012, date de mon installation, j’étais un acteur de la société civile. Les précédentes fonctions que j’ai occupées m’ont mûri et m’ont formaté.

Pourquoi avez-vous choisi le PAREN ?

Bon nombre de personnes pensent que le lien familial qui existe entre le fondateur du parti, Pr Laurent Bado et moi, explique ce choix. Je dis non ! Ceux qui me connaisent bien ne sont pas étonnés de mon adhésion au PAREN. Ce sont les principes et la vision de la société du PAREN que j’apprécie. Si l’on s’en tient au lien parental, il y a beaucoup de choses que le Pr Bado et moi ne partageons pas. Ce que je partage avec lui, ce sont les idéologies inscrites dans le manifeste du parti.

Comment se porte le PAREN dans le Centre- Ouest ?

Le PAREN se porte relativement bien. Après mon installation, nous avons organisé un atelier régional pour diagnostiquer l’état d’esprit des militants. Nous avons, dans la province du Sanguié, redynamisé le parti. Mais dans une province comme le Ziro, le parti a toujours besoin d’être implanté. A l’occasion du 12e anniversaire du parti, nous avons organisé des conférences-débats avec le fondateur pour mieux expliquer la philosophie du parti. Le PAREN a une vision différente des autres partis politiques, difficilement comprise par la population.

Quelle est votre stratégie de développement de la région ?

Notre stratégie s’inscrit dans un développement global du Burkina Faso. C’est développer l’industrie, l’agriculture tout en limitant l’emprunt des ressources extérieures. J’invite les citoyens de la région du Centre-Ouest à s’intéresser à la politique. Lors de mon installation, on m’a dit que la capitale de la région est surnommée Benghazi. Cette appellation a une portée significative. Et j’aimerais que cette région soit le moteur de la justice sociale au Burkina Faso.

Que faut–il faire pour que la population s’intéresse de nouveau à la politique ?

C’est une question très importante. Moi je considère la politique comme un instrument de développement. Mais sous nos cieux, elle est un outil de dislocation et de zizanie, de mensonge, de vol, de corruption, etc. La population burkinabè a besoin, aujourd’hui, d’hommes politiques responsables et exemplaires. Il faut que désormais les discours soient conformes aux comportements. Il existe une rupture de confiance entre le peuple et ses dirigeants.

Le PAREN sera-t-il présent aux élections couplées de 2012 ?

Je crois que nous y serons et nous y arriverons. Ce, malgré nos difficultés financières. Nous avons besoin de maires et d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.

Comment comptez-vous gérer les communes en cas de victoire, si l’on se réfère aux erreurs du passé à l’image de la commune de Réo ?

Aujourd’hui, ces erreurs de gestion et d’incompréhension nous ont tous donné des conseils et tout est mis en œuvre pour éviter cela.

Que pensez-vous de la loi d’amnistie et de la retraite des députés ?

Je suis un acteur de défense des droits de l’Homme et je confirme que cette décision de l’Assemblée ne fait qu’inscrire la culture de l’impunité dans l’agenda national. Une impunité érigée en système de gouvernance. Si la journée du pardon n’a pas suffi, voyez-vous, il y a matière à réflexion. Quand je vois, à la télévision, le ministre des Droits humains et de la promotion civique faire des tournées de sensibilisation, je dis que tout ça c’est beau. Mais comment peut–on d’un côté protéger l’impunité à travers des lois et d’un autre côté s’acharner sur des individus ? Sachez qu’une lecture de ce genre ne peut pas permettre aux Burkinabè d’aujourd’hui d’avoir un comportement vertueux. Le peuple est conciliant. On aurait pu soumettre cet exercice à un référendum. Pour la retraite des députés, je me demande si l’Assemblée nationale représente réellement le peuple. Comment les députés peuvent-ils, dans un pays où les ressources sont limitées, réclamer une retraite ?

Et que pensez-vous des tournées du Premier ministre ?

C’est une bonne chose de visiter son pays. Je crois que cela va renouer le sentiment de confiance entre les gouvernés qui se sentent abandonnés et les gouvernants. Au cours de ses sorties, il offre des vivres aux populations démunies. Cela aussi est bien. Tout comme moi, de nombreuses personnes se demandent si le Premier ministre n’est pas en pré- campagne. Selon les rumeurs, il sera candidat aux législatives. Dans le cas contraire, il le fait pour ses acolytes. A mon sens, distribuer des vivres aux populations ne relève pas d’une œuvre humanitaire. Ce sont des individus qui profitent de la misère du peuple pour faire de la propagande. Dans un esprit de solidarité, il aurait pu déverser ces vivres à des structures de bases.

Votre congrès s’est tenu le 4 août dernier. De quoi a-t-il été question ?

C’était le lieu de faire le point sur la situation du parti dans les 13 régions en vue de se donner les moyens pour les élections à venir.

Quelle appréciation faites- vous du rôle que le Burkina Faso joue dans la libération des otages ?

Libérer une personne qui est privée de sa liberté est une action louable et à encourager. Maintenant, les questions que l’on se pose sont multiples. Comment se fait–il que c’est notre pays qui soit l’expert dans les situations les plus difficiles et les plus mafieuses ? Je crois que le peuple a besoin de plus de clarté.

Etes-vous convaincu des propos du diplomate français, Laurent Bigot, selon lesquels « après la crise malienne, suivra celle burkinabè » ?

Effectivement, j’ai lu ses propos. Il faut dire que l’un dans l’autre, aucun pays n’est à l’abri des troubles et des soubresauts. L’année 2011 a fait ses preuves et elle nous interpelle sur la nécessité d’oeuvrer pour de profondes réformes. Mais cet ordre de priorité donné par ce diplomate nous interroge tous.

Votre dernier mot

Je remercie les Editions « Le Pays » de m’avoir accordé cet entretien.

Propos recueillis par Modeste BATIONO

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