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L’Observateur N° 8263 du 28/11/2012

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Université de Koudougou : Les sanctions qui dérangent
Publié le jeudi 29 novembre 2012   |  L’Observateur


Université
© Autre presse par DR
Université de Koudougou du Burkina Faso


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A la suite des sanctions dsiciplinaires prises par le conseil de discipline contre seize étudiants, dont des responsables et des militants actifs de l'ANEB, le mouvement syndical, dans la déclaration ci-dessous, donne sa lecture de la situation et lance un appel à la recherche de solutions aux préoccupations des étudiants et de l'université de Koudougou.

Courant octobre 2012, l'administration de l'université de Koudougou, par la voix de son président, le Professeur Gérard Segda, informait l'opinion de sanctions prises par le conseil de discipline à l'encontre de seize (16) étudiants, dont des responsables et militants actifs de l'Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB).

Ces sanctions, déclarées «sans appel» par le président de l'université, vont de l'annulation de sessions à des exclusions temporaires (1 à 5 ans) ou définitives avec en sus l'interdiction de s'inscrire dans les universités publiques et privées du pays. Suite aux missions dépêchées par le Premier ministre et qui ont tenu un langage d' «apaisement», le gouvernement s'est arcbouté sur une nouvelle position consistant à dire qu'il ne peut pas «s'immiscer dans les décisions du Conseil de discipline». Pourtant, c'est le même gouvernement qui, alors que la crise avait éclaté à l'université de Koudougou, avait pris le décret n° 2012-646/PRES/PM/MESS du 24 juillet 2012 signé du Président du Faso, du Premier ministre et du ministre des Enseignements secondaire et Supérieur lui-même, pour armer le bras dudit Conseil de discipline.

Les organisations syndicales qui suivent avec attention le développement de la situation font les observations suivantes:

1- le décret ci-dessus cité apparaît comme un texte de circonstance dont la finalité répressive et antisyndicale est clairement révélée par les dispositions qui y sont contenues, notamment les cas énumérés considérés comme des «manquements à la discipline» et la disposition proclamant que "les décisions du Conseil sont sans appel", autrement dit qu'il n'existe aucun recours possible contre les décisions des conseils de discipline ;

2- les conditions d'études des étudiants aujourd'hui sont particulièrement ardues et nul ne le conteste. Ce sont ces conditions scandaleuses d'études et d'organisation des examens qui existaient au moment où éclatait cette crise et qui existent encore aujourd'hui et que des professeurs de l'université de Koudougou ont bien résumées à travers les extraits suivants d'une déclaration «des difficultés structurelles de fonctionnement des établissements d'enseignement de l'UK : ... En effet, notre université souffre d'un manque criard d'infrastructures (salles de classes, amphithéâtre, bibliothèque conséquente, bureaux pour enseignants, laboratoires équipés, installations, etc.). de matériel d'équipement (sonorisation très souvent défectueuses dans les salles de classes, insuffisance de chaises et de tables, salles mal éclairées, insuffisance de matériel didactique, matériel roulant amorti et insuffisant, insuffisances numériques de rangement pour les documents, etc.).» ;

3- la campagne orchestrée par les partisans des sanctions «sans appel» oublie d'évoquer le contexte dans lequel s'est produit l'incident entre les étudiants et leur professeur ;

4- les sanctions prises contre les étudiants sont assurément excessives. Comment un conseil de discipline d'une université locale peut-il prendre des sanctions qui s'étendent aux autres universités, du pays, publiques comme privées. Ledit conseil, dirigé par le président de l'UK et composé d'enseignants de cette université, a-t-il des compétences qui s'étendent à l'ensemble des universités? Le comble, c'est que ces sanctions sont déclarées «sans appel», comme si le Conseil était au-dessus du Ministre, du gouvernement et des institutions judiciaires ;

5- la crise à l'UK affecte déjà les autres universités publiques du pays, de même que les établissements secondaires, faisant peser des menaces sur le déroulement d'une année académique et universitaire dont on ne connaît déjà ni le début ni la fin.

Au regard de ces considérations, le mouvement syndical:

- réprouve et condamne les sanctions prises à l'encontre des étudiants et demande la levée desdites sanctions, de même que la relecture du décret sus-cité avec la participation des syndicats d'étudiants et de travailleurs;

- appelle les autorités politiques et universitaires à privilégier le dialogue et la concertation pour des solutions durables et consensuelles aux maux que vivent nos universités et établissements, notamment l'université de Koudougou;

- appelle par conséquent le gouvernement et les autorités universitaires à inviter l'ANEB à un réexamen sans passion des revendications posées en vue de résoudre les problèmes que vivent les étudiants de l'UK ;

- Met en garde les autorités nationales contre l'option de la répression qui, en aucun cas, ne peut constituer une solution aux problèmes que vivent les étudiants et les universités du Burkina.



Ouagadougou, le 26 novembre 2012


Ont signé:

Pour les Centrales syndicales :

CGT-B

Tolé Sagnon

Secrétaire général

FO/UNSL

Joseph L. Tiendrébéogo

Secrétaire général

CNTB

Augustin Blaise Hien

Secrétaire général

ONSL

Paul N. Kaboré

Secrétaire général

CSB

Olivier Ouédraogo

Secrétaire général

USTB

El Hadj Mamadou Nama

Secrétaire général

Pour les syndicats Autonomes

Jean-Baptiste Ouédraogo

président de mois

SG du SYNATIPB

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