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Le Pays N° 5247 du 28/11/2012

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Concertation nationale au Mali : Cheick Modibo Diarra a-t-il un agenda caché ?
Publié le jeudi 29 novembre 2012   |  Le Pays




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Si elle n’avait pas été reportée, on aurait su, à l’heure actuelle, les conclusions de la concertation nationale qui devait se tenir du 26 au 28 novembre 2012 au Mali. Mais faute d’accord sur la composition de la commission d’organisation, les termes de référence, la liste des participants, l’ordre du jour, etc. ce grand arbre à palabres a été reporté au 11 décembre prochain. Là aussi, il faudra attendre de voir les travaux démarrer pour s’assurer de la tenue effective de ladite concertation nationale. C’est sans doute cette incertitude sur la tenue de ce forum qui a amené le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra (CMD), a déclaré, le 27 novembre dernier à Paris, au cours d’une audience avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, son intention de soumettre la feuille de route en question à l’Assemblée nationale pour adoption. Motif invoqué par CMD : gagner en temps et permettre aux choses d’aller plus vite. Le Premier ministre estime que la crise a assez duré pour que la classe politique perde toujours du temps dans des considérations inutiles.

Cheick Modibo Diarra est donc pressé et même très pressé. Or, on a beaucoup de chances de commettre des erreurs en étant trop pressé. En tout temps et en tout lieu, on ne doit pas oublier que la patience est un chemin d’or. En voulant accélérer l’adoption de la feuille de route, CMD risque de placer la charrue avant les bœufs. La démarche adoptée de façon consensuelle est de discuter d’abord du calendrier de la transition avant de solliciter l’aval du parlement. C’est cette démarche que le Premier ministre veut inverser en commençant par la case Assemblée nationale. Suivant sa logique, il y a de fortes chances qu’on ne parle même plus de concertation nationale. On aurait un peu compris sa démarche si l’arbre à palabres dont il est question avait été renvoyé aux calendes … maliennes. Or, ce n’est pas le cas car il y a de nouvelles dates qui ont été fixées même s’il doute de la capacité des acteurs à s’accorder sur l’essentiel. L’empressement de CMD n’a donc pas de sens car, tôt ou tard, la concertation souhaitée par la classe politique qui ne voulait pas donner facilement un quitus aux propositions de réformes institutionnelles du président de la transition, va finir par se tenir. Le chef du gouvernement risque de provoquer de nouveaux tiraillements avec sa proposition qui, sans doute, ne fera pas l’unanimité au sein de la classe politique et des autres composantes de la société. En effet, ceux qui sont pour la tenue de la concertation nationale ne comprendraient pas l’inversion du schéma que propose le Premier ministre. Ceux qui estiment que l’actuelle Assemblée nationale n’a plus de légitimité n’accepteront pas qu’elle valide la feuille de route de la transition. Dans tous les cas de figure, CMD se retrouverait tout seul contre toutes ces personnes et il ne serait pas facile pour lui de les convaincre du bien-fondé de sa démarche. Pour extraordinaire qu’elle puisse paraître, sa démarche peut être une manière pour lui de mettre la pression sur les acteurs pour qu’une entente soit vite trouvée autour de la tenue de la concertation nationale.

Elle pourrait sonner comme un avertissement, une épée de Damoclès pour tous ceux qui tergiversent, qui discutaillent sans fin. Et qui sait s’il n’a pas l’aval du président de la transition, du médiateur de la crise ou de la CEDEAO, l’organisation sous-régionale, avant d’extérioriser son projet ? Mais si l’objectif n’est pas de mettre la pression, de pousser à la roue pour la tenue de la rencontre, il faut bien se poser des questions sur les intentions réelles de CMD, son agenda caché. Trop de choses se disent sur lui, sur ses ambitions présidentielles si bien qu’on ne peut pas lui donner le bon Dieu sans confession.

Séni DABO

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