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Le Quotidien N° 1118 du 19/7/2014

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Tasséré Savadogo dit Tass Tass de l’ADF/RDA : « Si Roch est président, il ne peut pas gouverner avec Salif Diallo »
Publié le samedi 19 juillet 2014   |  Le Quotidien


Savadogo
© Autre presse par DR
Savadogo Tasséré dit Tass Tass, ex-coordonnateur régional des organisations de la société civile (OSC) du nord


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Comme nous l’annoncions dans nos dernières parutions, un procès à forts relents politiques s’annonce. Il oppose Tasséré Savadogo dit Tass Tass, militant de l’Alliance pour la démocratie et la Fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et conseiller dudit parti dans la commune rurale de Gambo à Alassane Traoré dit Roga Roga, militant du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Ce dernier est accusé de diffamation. Laquelle diffamation a été publiée sur sa page facebook. En effet, il a publié la photo de Tasséré Savadogo, avec des commentaires qui parlent de sa vie privée. Touché dans son intégrité morale et considérant les propos comme diffamatoires, Tasséré Savadogo dit Tass Tass a décidé de porter plainte. Le procès prévu pour, le 16 juillet dernier, a été reporté pour, dit-on, « complément d’enquête ». En attendant alors que la justice ne tranche sur l’affaire, nous avons essayé de rencontrer les deux concernés. Seul Tasséré Savadogo a accepté répondre à nos questions. Mais, au-delà de l’affaire, nous avons échangé avec lui sur des questions d’actualité. Lisez plutôt.


Le Quotidien : vous avez porté plainte contre un militant du MPP pour diffamation et le procès qui devrait avoir lieu, le 16 juillet dernier a été reporté ? De quoi s’agit-il exactement ?

Tasséré Savadogo dit Tass Tass : Je porte à un rectificatif. Je n’ai pas un problème avec un militant du MPP. D’ailleurs, j’ignore son parti. Mais, je le connaissais comme ancien candidat malheureux de l’UPC. Du reste, son bord politique actuel m’étonne. Donc, je n’ai pas un problème avec un militant du MPP. J’ai un problème avec Alassane Traoré dit Roga Roga qui, aux niveaux des réseaux sociaux, se permet d’attenter à la vie privée des honnêtes citoyens. Il porte honneur, il diffame. J’ai affaire à ce monsieur là. C’est un problème purement individuel et personnel.

Pourquoi individuel, il y a quoi comme antécédent ?

En fait, Alassane Traoré dit Roga Roga s’est professionnalisé, dans les injures gratuites contre les autorités. Si vous regardez leur site « Ouahigouya24 », il publie ta photo et il t’insulte. Mais, c’est parce que je suis à la limite têtu que je veux faire arrêter ses agissements. Et je ne suis pas seul dans son collimateur. Il y a la ministre de l’Eau, le ministre de l’Habitat, le président du conseil régional… Presque tout le monde. Je ne sais vraiment pas ce qu’il cherche. Sinon, je n’ai aucun problème politique particulier avec lui. Et d’ailleurs, quelle responsabilité politique a-t-il pour que j’aie affaire à lui ? Il est très jeune. Je l’ai connu au début des manifestations du CFOP. J’avais créé le M37 contre la révision de l’article 37 et lui représentait l’UPC. Nous avons manifesté ensemble, le 28 juin et le 29 juillet 2013. C’est à travers ces marches que je l’ai connu. Maintenant, je ne sais pas pourquoi il s’en prend inutilement à ma personne. C’est lui peut-être qui connait ses raisons.

Mais, il est de quel bord politique ?

Actuellement, il est actif au niveau du MPP. A travers son profil et ses publications, on peut déduire clairement qu’il est du MPP. Mais, là n’est pas le problème. C’est surtout les faussetés qu’il rencontre. Son intention de salir l’image, de toucher le moral des gens.

Avez-vous eu à collaborer de par le passé, à part les meetings du CFOP ?

Non ! Je sais qu’il avait organisé une coupe pour laquelle j’ai intervenu pour que le maire soit son parrain et le maire l’a soutenu. Ce jour-là, c’est moi qui ai rédigé son discours. A part cela, je n’ai pas eu affaire lui.

Est-il seul ou c’est un groupe ?

C’est particulièrement lui qui nous attaque. Et quand il attaque, il permet aux uns de commenter. Soit on te caricature en « cochon », soit « en hyène ». En tout cas, le caractère diffamatoire est avéré. Mais, apparemment, il doit avoir d’autres personnes. Je vous ai dit que j’ai rédigé son discours et il l’a lu difficilement. Donc, à travers le français et les manipulations, il doit être soutenu par des gens. Maintenant, c’est qui, je ne sais pas. J’ai la certitude qu’une fois, des jeunes du secteur 8 sont venus me voir qu’il était de passage chez eux et il leur a demandé d’écrire pour lui, avec ma photo et ils ont refusé. Ils disent qu’ils ne peuvent pas écrire pour insulter quelqu’un. Donc, il doit avoir des gens derrière lui. Peut-être ce sont ses camarades politiques. Mais, il se trompe lourdement parce que moi, j’ai vu pire que ça.

Et qui dit la justice ?

J’ai déposé une plainte. Maintenant, ce n’est pas moi qui le poursuis, mais le ministère public. Je ne suis qu’une victime. J’ai posé plainte pour diffamation, injures, en tout cas, ce qui atteint à mon intégrité morale.

Et que voulez-vous que la justice fasse ?

Je veux, à la limite, qu’on supprime ce groupe facebook (Ndlr : Ouahigouya24). C’est un groupe de propagande, de haine. J’ai pris l’exemple de Taubira (Ndlr : ministre français de la Justice) qui a été comparée à un singe. La personne qui en est l’auteur a été condamnée à 1 an de prison ferme. Donc, je veux qu’on le condamne à arrêter d’insulter les gens et qu’on supprime le groupe facebook. Une fois, le groupe a lancé une campagne appelant à une insurrection. Et si on les laisse, d’ici à 2015, il risque de créer des troubles. En tout cas, s’il est reconnu coupable, que la rigueur de la loi s’applique à lui. Nul n’est au-dessus de la loi. D’ailleurs, c’est nous tous qui demandons que la justice fasse son travail. Donc, il n’y a pas de raisons qu’on ne discipline pas, à la limite, les réseaux sociaux.

Est-ce qu’à l’étape actuelle, notre justice peut se prononcer sur ces cas de figures ?

Les réseaux sociaux sont considérés comme les médias. C’est comme votre journal. Ils font partie de la famille des médias. C’est applicable par le code de l’information. Puisque c’est un média à la fois virtuelle et très dangereux, en ce sens qu’il se propage à une grande vitesse. Donc autant, vous ne pouvez pas écrire pour diffamer quelqu’un, autant celui des réseaux sociaux aussi ne peut se le permettre. C’est très simple. Il suffit de regarder ce qu’ils disent et leurs propres photos. Puisque c’est sûr sa propre page facebook. S’il avait masqué, on peut dire qu’il est difficile de le démasquer. Mais, à la gendarmerie quand on l’a appelé, il reconnu. Pire, beaucoup disent que j’ai refusé le pardon. Le 2 juin dernier quand il m’a attaqué, je l’avais bloqué sur la liste des mes amis. Parce que je ne veux pas voir ses publications. Mais, des Etats unis, quelqu’un m’a appelé pour me demander ce qui se passe ave Roga. Quand, je l’ai débloqué pour voir, j’ai vu qu’il m’a encore attaqué. Donc, il est facile de poursuivre quelqu’un pour ça. Donc, il faut qu’on discipline les réseaux sociaux. Ce n’est pas un lieu pour dénigrer les gens.

Selon vous, quelles sont ces motivations réelles ?

C’est dénigrer, c’est porter atteinte à l’intégrité morale des gens. Mais, il se trompe sur moi. J’ai été agressé au haut-commissariat en 2006, mon domicile et mon véhicule ont été incendiés. J’ai fait N fois la prison à cause de mes opinions. Donc, ce procès pour moi, c’est éducatif, c’est discipliner les réseaux sociaux. Et ce type est trop jeune. Donc si les gens disent qu’un militant de l’ADF/RDA a un problème avec un militant du MPP, je dirais que ce n’est pas juste. Moi, j’ai occupé pas mal de responsabilités politiques et dans la société civile. Donc, il n’est pas mon concurrent politique.

Quand on sait que vous étiez proche de Salif Diallo et que lui aujourd’hui, militant du MPP, y a-t-il pas un lien ? Est-ce que vous avez ce sentiment qu’il est une marionnette ?

Si c’est cela, c’est Salif Diallo que j’attaque. Même Salif Diallo me connait. En 1999-2000, c’est nous, Oumarou Barou, Relwendé et moi en tête qui avons écrit pour dire à Salif Diallo qu’il était un dictateur. Sa façon de gérer le parti à l’époque, puisque j’y étais membre, ne nous convenait pas. Et nous avons dit qu’il ne doit pas être le seul à gérer le CDP au Yatenga. Et ç’a chauffé ce jour. Depuis que j’ai quitté ce jour le siège du parti, je n’y ai plus mis pied. Quand Salif Diallo et son groupe sont sortis, le 13 décembre 2000 pour frapper les militants du collectif, c’est Barou et moi, nous nous sommes opposés au siège du parti. Qu’est ce qu’on n’a pas attendu ce jour ? En fait, je connais tout ce beau monde. Donc, Rago Rago est trop petit. S’il est avec Salif Diallo, qu’il y reste. Supposons qu’on considère ses actes comme politiques. Qui vous a dit qu’en politique, on doit insulter les gens ? Politiquement, il n’est pas bon de parler de la vie privée de quelqu’un, à plus forte raison mentir sur la personne.

Quid alors des propos tenus contre vous sur facebook ?

Mais, il raconte des faussetés sur ma personne. A la limite, il reprend certains propos de mes adversaires politiques à l’époque.

Mais pourquoi, à l’époque, vous n’avez pas convoqué ceux qui tenaient ces propos ?

Je les ai convoqués. Ils ont été jugés et condamnés. A l’époque, j’ai demandé 1 F CFA symbolique.

Et cette fois-ci, combien de francs voulez-vous ?

Moi, je veux qu’on applique la rigueur de la loi. Comme il est soutenu, je demanderai plus pour les dommages et intérêts. Combien ? Je suis en train de réfléchir.

Tout autre chose maintenant, comment est l’actualité politique à Ouahigouya avec Salif Diallo qui a crée, avec ses camarades, le MPP ?

C’est la plus grosse erreur que Salif a fait dans sa carrière politique. Quand Salif Diallo parlait de la patrimonialisation du pouvoir, les premières personnes à le livrer, ce sont les Roch et Simon. Donc, cette alliance est contre nature, conjoncturelle et Salif Diallo aura les pots cassés. Et je le dis et le redis.

Qu’est ce qui prouve que ce n’est pas lui qui fera récolter les pots cassés aux autres ?

Parce que pour Salif Diallo, le président c’est Roch Marc Christian Kaboré. Je pars de la politique fiction. Si Roch est président, il ne peut pas gouverner avec Salif Diallo. Ce dernier sera de trop. De l’expérience politique que j’ai et de la petite lecture que j’ai faite, on ne peut pas faire ombrage à un président. Roch ne peut pas gouverner par délégation. Si c’est dans un Etat d’exception, un élimine les 12 ou les 5 avec qui ils ont pris le pouvoir pour demeurer seul. En matière démocratique, c’est la même chose, sauf qu’ici on ne tue pas, on met à côté. Voyez l’exemple avec Ange Rajoelina à qui on promettait le poste de Premier ministre, mais dès que l’autre a pris le pouvoir, il lui a tourné le dos.

Donc, le trio RSS est un leurre ?

Non seulement, c’est un leurre, mais pour moi, ils ne peuvent jamais avoir le pouvoir au Burkina Faso. Le MPP et le CDP, c’est la même chose. Je veux un changement générationnelle. Je m’explique. Avec les postes que ces gens ont occupés depuis 1991, si Blaise Compaoré est responsable, eux aussi sont co-responsables. Ce n’est pas parce que Blaise Compaoré doit partir qu’ils vont changer de camp pour revenir reprendre le pouvoir. Ça ne marchera pas. Il faut un changement générationnelle. Je suis contre la permutation des postes. Prenez le bureau national du MPP, c’est à 90% de retraités qui étaient, soit ministres, soit anciens de…, anciens de… Pire, Salif Diallo, à l’époque, nous a dit qu’il combattait le RDA parce que c’est un parti de vieux. C’était lors des élections législatives, du 24 mai 1992. Il disait que le combat doit être pour la jeunesse. Jusqu’à présent, eux, ils sont toujours là alors qu’ils sont à la retraite. Mais, regardez aujourd’hui le bureau de l’ADF/ RDA, au-delà de toutes les considérations, on constate que ce sont des jeunes. Pour sûr, nous ne pouvons pas être gouvernés plus de 30 ans durant avec la même génération.

Si vous avez été avec Salif Diallo, cela suppose que vous aussi vous êtes vieux ?

Quand j’étais avec Salif Diallo, j’avais 17 ans. A l’heure actuelle, j’ai 40 ans. J’étais à la création de l’ODP/MT en 1988, notamment dans l’Union nationale des jeunes du Burkina avec Clément Pitroïpa à l’époque. Donc, très tôt, j’ai côtoyé les politiciens. Nous étions avec eux dans l’intention qu’ils allaient un jour nous laisser la place. En 1999, nous avons connu une crise de génération. Et ce sont les mêmes qui sont là. Donc, aujourd’hui, si Blaise doit partir, Roch aussi doit partir. Ils sont tous les mêmes choses. Aujourd’hui, s’il y a deux candidats, à savoir Roch et Blaise, je choisirai Blaise. Parce que je connais la dictature que les Salif, Roch ont instaurée en 1999 et que j’ai dénoncée avant de démissionner du CDP.

Et si vous avez un conseil à donner à Salif Diallo aujourd’hui ?

Je vais lui dire de se retirer et de laisser la place à la jeunesse. D’être constant avec lui-même. Car, ils combattaient les Gérard en 1999 en disant qu’il faut un renouvellement de la classe politique et qu’eux, ils incarnaient la jeunesse. Donc, Salif, Roch, Simon doivent incarner la sagesse pour se retirer et soutenir la jeunesse. Qu’est ce qui l’empêchait de soutenir Gilbert ou bien Tahirou Barry. C’est là qu’on allait comprendre qu’ils ont démissionné du CDP, c’est pour la nation et non parce qu’ils ont perdu des postes. Ils doivent être logiques avec eux-mêmes


Interview réalisée par Yaya Issouf MIDJA

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