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Le Quotidien N° 1117 du 18/7/2014

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Lancement du dialogue inclusif inter-Maliens à Alger : « Le trophée de cette rencontre sera la paix », Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères
Publié le vendredi 18 juillet 2014   |  Le Quotidien


Ramtane
© Autre presse par DR
Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères algérien


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La table ronde pour la recherche de la paix, dans le cadre du dialogue inclusif inter-malien, s’est ouverte à Alger, dans la matinée, du 16 juillet 2014. Plusieurs protagonistes du dialogue inter-malien, à savoir la partie du gouvernement malien et les représentants des mouvements du Nord Mali, ont pris part à cette quatrième réunion de haut niveau pour une sortie de crise au Mali. La cérémonie d’ouverture des négociations a été co-présidée par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le ministre malien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Cette rencontre a connu également la présence des structures internationales, notamment l’Union européenne, l’Organisation des Nations-unies, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Union africaine et l’Organisation de la coopération islamique. En ce qui concerne les récents affrontements au Nord-Mali, Ramtane Lamamra dira ceci :« Les violations du cessez-le feu doivent s’arrêter parce que l’heure est à l’apaisement ». La communauté internationale, à travers ses représentants, a promis soutenir la paix au Mali, mais en donnant la primauté aux Maliens pour décider et pour s’engager pour une paix durable.


Après l’étape de Ouagadougou, la capitale burkinabè, où la signature des accords préliminaires en juin 2013 a eu lieu, le tour a été donné à Alger (Algérie) communément appelé « Alger la blanche » ou « Bahdja » (arabe), c’est-à-dire la « joyeuse » d’être le point de convergence des Maliens. On se rappelle que cet accord de Ouagadougou a contribué à l’organisation des élections présidentielles maliennes. Il s’agi, à travers la quatrième réunion organisée à Alger, le 16 juillet 2014, d’engager la phase initiale du dialogue inclusif inter-malien, en vue d’approfondir la recherche des solutions de paix dans la crise malienne au regard de la situation sur le terrain, avec des affrontements au nord Mali.

La communauté internationale fortement représentée à la rencontre d’Alger

Plusieurs protagonistes du dialogue inter-malien étaient présents pour échanger, en vue d’élaborer une feuille de route des pourparlers débutés, à Alger. Il s’est agi d’instaurer un face-à-face autour de la table de dialogue, sous l’égide de la facilitation algérienne entre la partie gouvernementale et les mouvements de l’Azawad présents que sont, entre autres, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), la Coordination pour le mouvement et le front patriotique de résistance (CMFPR), le Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA). Dès 11h, heure locale, les différents acteurs de la communauté internationale comme ceux de l’Union africaine, des Nations-unies, de la CEDEAO, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), les ministres des Affaires étrangères de cinq pays du Sahel, notamment du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad, y compris le Mali, ont échangé sous la modération du ministère des Affaires étrangères. Cette phase a consisté en l’harmonisation des points de vue avant le lancement du dialogue inclusif inter-malien prévu au cours de la même soirée du 16 juillet 2014. Le diplomate algérien, Ramtane Lamamra, n’a pas occulté, d’entrée de jeu, la nécessité de l’engagement des différentes parties pour aboutir à une paix définitive au Mali. Pour lui, le dialogue inclusif entre Maliens bénéficie d’une assise forte avec l’accord préliminaire de Ouagadougou et se veut le début du processus d’instauration d’une paix durable. Selon lui, il est important que les Maliens s’engagent pour écrire leur histoire en acceptant de faire des compromis pour aller véritablement vers la paix. « Un long voyage commence par un petit pas et même s’il reste encore beaucoup à faire, la réunion d’Alger est un pas décisif. Nous devrons pouvoir nous hisser au diapason de nos responsabilités historiques», a-t-il laissé entendre.

Des pourparlers sur fond de libération de prisonniers de part et d’autre

A en croire le diplomate algérien, la rencontre d’Alger a eu lieu quelques jours après la libération par les mouvements du Nord-Mali de 45 prisonniers militaires et civils relevant de la partie gouvernementale, contre 42 personnes libérées du côté du gouvernement malien. C’est pourquoi il a salué les efforts et le professionnalisme des cadres des forces armées de la république démocratique populaire d’Algérie qui ont réussi cette opération humanitaire en ce « mois sacré de Ramadan ». Cette action, a indiqué Ramtane Lamamra, est la preuve que l’Algérie est prête à consentir des sacrifices et à jouer un rôle de facilitation dans la résolution de la crise malienne. Mais la paix ne peut être une réalité que s’il y a une implication de toutes les parties maliennes, a insisté celui-ci. Pour lui, le trophée de la rencontre d’Alger est de parvenir à l’instauration de la paix au Mali. « Les populations n’ont que trop souffert et il faut que le climat change par un apaisement », a-t-il fait savoir. Il n’a pas mis fin à ses propos sans avoir invité toutes les parties à respecter le cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire national. Quant aux représentants des organisations de la communauté internationale, l’un après l’autre, ils ont sonné la même trompette dans le sens de la promotion de la paix par la culture du dialogue par les Maliens eux-mêmes en vue d’aboutir à une paix réelle. Les représentants des structures internationales ont salué l’initiative de l’Algérie qui vise à impulser un dialogue inclusif inter-malien.

« Les Maliens se trouvent à un carrefour »

« La paix ne peut s’imposer et seuls les Maliens eux-mêmes peuvent faire de cette paix une réalité », dira Albert Gerard Koenders, le représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies au Mali, chef de la MINUSMA. « Les Maliens se trouvent à un carrefour et la rencontre d’Alger est une issue pour prendre le chemin de la paix », a-t-il poursuivi. Il a rassuré du soutien des Nations-unies.

Les lignes rouges d’IBK à ne pas franchir

De l’avis du représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, la paix peut être conjuguée au Mali dans une synergie d’actions de la communauté internationale. Il a suggéré des éléments clés qui, selon lui, permettront le retour définitif de la paix. C’est de réussir à établir de la confiance entre les parties, d’accompagner les conclusions des négociations par une assistance au développement, notamment au Nord du Mali. Le chef de la délégation malienne, Abdoulaye Diop, a traduit la confiance du président malien Ibrahim Boubacar Kéïta en l’Algérie pour le travail abattu pour la paix dans leur pays. « Nous sommes arrivés à Alger avec un esprit de grande ouverture pour explorer avec nos frères des mouvements du Nord toutes les voies possibles, à savoir culturelles, politiques, économiques, pour aboutir à un accord de paix global et définitif permettant de prendre en charge l’ensemble des préoccupations des Maliens. Le plus important pour nous est que les échanges se passent dans le respect des lignes rouges définies par le président de la république du Mali et soutenues par la majorité des Maliens. En effet, les discussions doivent se dérouler dans le plein respect de l’intégrité et de la souveraineté du Mali, de la forme républicaine de l’Etat et du caractère unitaire de la république », a souligné Abdoulaye Diop. Ce qui est essentiel pour les Maliens, c’est de répondre aux besoins de développement économique et social pour la stabilité du Mali et de faire en sorte que le Nord du Mali ne soit pas une menace à la paix sous-régionale, a noté celui-ci.

« Nous voulons d’un dialogue sincère et crédible »

Pour sa part, le représentant des mouvements signataires de la déclaration d’Alger du 14 juin 2014, Jéri Mohamed Maïga du MNLA, a laissé entendre ceci : « Nous espérons que le dialogue d’Alger sera le point de départ sincère et crédible pour parvenir à un accord global et définitif. Les mouvements que nous représentons sont loin d’être des va-t-en guerre. Ils sont porteurs des revendications et des aspirations légitimes du peuple de l’Azawad. Nos revendications ne doivent pas être vues comme une animosité contre les Maliens du sud, puisque ce sont nos frères. Nous exhortons les uns et les autres à tourner la page de la haine et à ouvrir la page de l’amour. Nous réitérons notre disponibilité à la poursuite d’un dialogue sincère et crédible à travers une feuille de route bien élaborée». Il a indiqué qu’il serait important de s’entendre sur la procédure de travail avant d’engager le dialogue inclusif. « Plus on a la chance de se rencontrer, plus on aura la chance de se parler et de résoudre la crise », a fait savoir Jéri Mohamed Maïga. Ce coordonnateur des mouvements signataires de la déclaration a laissé entendre qu’ils ne reconnaissent pas les autres mouvements au Nord-Mali.

« Nous ne reconnaissons pas les autres mouvements »

« C’est avec le Mali que nous sommes en belligérance et nous allons les rencontrer pour discuter. Il n’y a que deux mouvements, les autres mouvements, nous ne les reconnaissons pas. Soit on est en belligérance avec le Mali, soit on ne l’est pas », a-t-il lancé. Ibrahim Ag Assaleh, président de la Coalition de l’Azawad (CPA), a expliqué que la crise au Nord-Mali a une origine lointaine. Pour résoudre un problème, il faut savoir poser ce problème, a-t-il ironisé. Le conflit qui dure depuis plus de cinquante ans est de nature politique, culturelle et économique. Les problèmes sécuritaires récents se sont greffés parce c’est depuis 1963 que la crise politique perdure. Pour lui, la communauté internationale met l’accent sur la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière, plutôt que sur les solutions politiques à l’Azawad. « Seule une solution politique peut instaurer la paix », foi du président de la CPA. Il a réitéré sa disponibilité au dialogue et pour la résolution pacifique du conflit, tout en saluant les efforts de la médiation de la CEDEAO dans la crise malienne. Toute chose qui a permis la tenue des élections présidentielles maliennes, a-t-il justifié. Le représentant du MAA et celui du CMFPR ont soutenu qu’ils ont la main tendue et le cœur ouvert pour négocier. « Autour de la table ronde, nous ne serons ni des adversaires, ni des ennemis, mais des partenaires », a conclu le responsable du MAA 1



﹡Médiation dans la crise malienne : Il n’y a aucune contradiction entre le Burkina et l’Algérie », Thomas Palé

La rencontre d’Alger est une initiative de l’Algérie et, bien entendu, de la partie malienne. Il s’agit de travailler en sorte de renouer le fil du dialogue. La crise malienne dure depuis deux ans. Le président du Faso a été désigné par ses pairs comme le médiateur de cette crise. Cette médiation a permis la signature des accords de juin 2013 qui ont abouti à la tenue des élections présidentielles et législatives au Mali. Depuis ce temps, des difficultés demeurent et des défis sont à relever. Depuis le mois de mai 2014, il y a eu des incidents très graves qui se sont produits sur le terrain, notamment à Kidal. Pour relever ce défi, il faut arriver à ce que les parties puissent se parler entre elles, dans la confiance. Le gouvernement algérien a initié cette rencontre pour renouer le processus du dialogue et nous souhaitons des résultats concrets qui consistent au retour à la paix et à la stabilité au Mali. La crise au Mali est d’une ampleur telle qu’il faut savoir conjuguer les efforts pour parvenir à des résultats. Le Burkina n’est en concurrence avec aucun pays. Il faut rechercher la paix par tous les moyens et par conséquent, l’initiative algérienne ne saurait être un problème ou une difficulté. Mieux, nous devrons travailler ensemble et c’est ce qui justifie notre présence au lancement du processus algérien. Il n’y a aucune contradiction entre le Burkina et l’Algérie, parce que les violons sont déjà accordés » 1

Propos recueillis par SRK


﹡La liste des chefs de délégation présents à Alger

I- Pays

Mali : Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale
Niger : Mohamed Bazoum, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères
Burkina Faso : Thomas Palé, ministre délégué chargé de la Coopération régionale
Mauritanie : Ahmed Ould Teguedi, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération
Tchad : Moussa Faki Mahamat, ministre des Affaires étrangères

II- Organisations internationales

MINUSMA : Albert Gerard Koenders, représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies au Mali, chef de la MINUSMA
Union africaine :
- Pierre Buyoya, représentant spécial pour le Mali
- Ismail Chergui, commissaire paix et sécurité de la commission de l’Union africaine
CEDEAO : Salamatu Hussaini Suleiman, commissaire en charge des Affaires politiques, paix et sécurité
OCI : Iyad Amine Madani, secrétaire général
Union européenne :
- Michel Dominique Reveyrand De Menthon, représentant de l’UE pour le Sahel
- Nicholas James Wescott, directeur général Afrique au service européen pour l’Action extérieure

Source : dossier de presse

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