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Sidwaya N° 7706 du 14/7/2014

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La CODE s’informe des réalités de trois secteurs d’activités
Publié le mardi 15 juillet 2014   |  Sidwaya




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Les députés membres de la Commission de développement économique et de l’environnement (CODE) de l’Assemblée nationale ont mis à profit, l’intersession parlementaire pour effectuer des missions d’information. C’est ainsi que du 17 au 26 juin 2014, ils ont visité les installations de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL) à Komsilga dans la région du Centre, le poste de Pâ dans la Boucle du Mouhoun, les postes de Kodéni et de Bobo II dans les Hauts-Bassins, les réalisations de la Pan african tsetse and trypanosomosis Eradication Campaign (PATTEC) ou la Campagne panafricaine d’éradication de la mouche tsé tsé et de la trypanosomose à Bobo-Dioulasso et des sites touristiques dans la région des Cascades. Objectifs de cette sortie de terrain des élus : toucher du doigt les réalités de ces structures.

La première étape de la «randonnée» des parlementaires a été la centrale électrique de Komsilga, à quelques kilomètres de Ouagadougou. La SONABEL éprouve d’énormes difficultés à fournir l’énergie électrique aux consommateurs. Aussi, la réalisation de la centrale de Komsilga et l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, avaient pour objectif de réduire, un tant soit peu, le déficit énergétique afin de faire face à la demande sans cesse croissante. Mais en dépit de cet apport, la société peine toujours à satisfaire la demande. Les visites donc de Komsilga, Pâ, Kodéni et Bobo II ont permis aux députés de découvrir les difficultés auxquelles fait face la SONABEL. Et l’occasion leur a été donnée de savoir ce qui est envisagé, surtout dans les cinq prochaines années, pour trouver des solutions au problème d’énergie dont les besoins se caractérisent par une demande croissante d’environ 10 % par an, selon les responsables de la société.
Les représentants du peuple ont reconnu les efforts faits par le gouvernement et la SONABEL pour la réalisation des ouvrages pour répondre à la demande d’énergie. Toutefois, les députés sont d’avis qu’une solution définitive au problème d’énergie ne peut être trouvée que dans l’union des efforts des pays de la sous- région à travers l’interconnexion. Les députés ont en outre souhaité que la SONABEL augmente ses capacités de stockage et que l’Etat travaille à ce que la nationale d’électricité et la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures puissent constituer un stock de sécurité.
Bien instruits donc du fonctionnement de la société, les députés ont promis de plaider sa cause auprès de l’institution parlementaire et de l’exécutif afin que des solutions idoines puissent être trouvées pour lui permettre de renforcer ses capacités de production lui permettant de tourner définitivement la page des délestages.

40 000 km2 de superficie assainie

Après la nationale d’électricité, les parlementaires de la CODE ont visité les locaux et les réalisations de la Pan african tsetse and trypanosomosis éradication campaign (PATTEC) ou la campagne panafricaine d’éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose, un projet initiée par les chefs d’Etat à l’échelle du continent africain, basé à Bobo-Dioulasso dans la région des Hauts- Bassins. Cette structure, créée en octobre 2001 suite à la conférence des chefs d’Etat de l’Organisation de l’Unité africaine tenue en juin 2000 à Lomé au Togo, vise à soutenir les Etats désireux d’éradiquer cette mouche appelée aussi glossine. Dix Etats ont ainsi mis en place des programmes dans le cadre de cette lutte. Mais plus de dix ans après la mise en œuvre de cette campagne, les résultats engrangés restent en deçà des attentes car, l’on constate une prévalence de la trypanosomose sur le bétail. C’est donc pour mesurer le degré de cette prévalence que les députés ont visité le siège du projet, ses réalisations sur le terrain et rencontré les différents acteurs engagés dans la lutte. L’objectif global de la mission d’information sur ce projet était de permettre aux représentants du peuple de connaître les obstacles qui entravent l’éradication totale de la mouche tsé-tsé et, surtout, d’identifier les facteurs favorisant la prévalence de la trypanosomose sur le bétail, d’évaluer les moyens mis en œuvre dans le cadre de la lutte pour l’éradication de la glossine.
Au siège du projet, le coordonnateur de la PATTEC, Issa Sidibé, a fait aux députés, le bilan de la lutte à travers un exposé. La campagne dont la phase-pilote tire à sa fin a bénéficié d’un financement de la Banque africaine de développement (BAD). Elle a permis l’éradication de la mouche sur une superficie de 40 000 km2. Cette zone, jadis infestée par la mouche tsé-tsé, est aujourd’hui une zone assainie et propice à l’élevage et à l’agriculture. Et ce n’est pas Hamidou Diallo, cet éleveur résidant depuis 34 ans dans la zone pastorale de Samorogouan dans la province du Kénédougou, qui dira le contraire. «Aujourd’hui, nous sommes débarrassés de la glossine qui nous empêchait de pratiquer l’élevage et nous pouvons mener des activités agricoles en toute tranquillité», a-t-il soutenu lors de la rencontre que les députés ont eue avec les éleveurs dans cette commune. Ce résultat, dont les premiers responsables de la PATTEC estiment le taux de succès à plus de 95 %, a été atteint grâce à l’implication des communautés qui ont été formées aux méthodes de lutte. Des acquis ont, certes, été enregistrés par la PATTEC mais de nombreux défis restent à relever.

Le projet doit se poursuivre

Aujourd’hui, le financement du projet par la BAD prend fin alors qu’il existe encore des zones infestées par la mouche, que la réalisation et l’équipement de l’insectarium pour produire des mouches mâles devant servir à exterminer totalement les mouches femelles, vectrices de la trypanosomose ne sont pas terminés. Le projet doit donc se poursuivre. Aussi, les différents acteurs ont souhaité que l’Etat prenne le relais afin qu’à l’instar des 40 000 km2 débarrassés de la mouche, les autres zones non encore assainies puissent l’être. «Nous sommes très honorés de savoir que la Représentation nationale s’intéresse à ce projet de développement visant à l’éradication de la mouche tsé-tsé et à la lutte contre la trypanosomose, l’une des principales maladies qui causent le plus de tort à l’élevage en Afrique et au Burkina. Les chefs d’Etat ont décidé de faire de la lutte contre la glossine, vectrice de la maladie, une lutte continentale. Et la phase-pilote lancée à l’échelle continentale qui s’achève n’est pas suffisante pour éradiquer totalement la mouche en Afrique et particulièrement au Burkina. Il faut donc que le projet se poursuive. Nous pensons et nous espérons, qu’après avoir vu les résultats enregistrés sur le terrain et échangé avec tous les acteurs de la lutte, les parlementaires vont plaider pour la pérennisation du projet afin de consolider les acquis engrangés…», a relevé la secrétaire générale du ministère des Ressources animales et halieutiques, Jocelyne Bontouloungou, qui était sur le terrain avec les responsables de la PATTEC.
Dans la région des Cascades, après une visite de courtoisie au gouverneur comme cela l’a été dans les Hauts-Bassins, le premier site visité par les parlementaires accompagnés d’un représentant de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB), Malick Bâ, a été les pics de Sindou. Au pied des pics, le guide touristique du jour, Tiémoko Ouattara, accueille les visiteurs. Avant d’entreprendre l’ascension avec ces touristes d’un genre particulier, celui-ci recommande la prudence, car grimper jusqu’au sommet de ces pics et en redescendre comportent des risques. La montée est pénible même si certains des visiteurs, à l’instar du député Rasmané Ouédraogo, parviennent à le faire avec facilité. Les grimpeurs étaient parvenus à une certaine hauteur où une très belle vue s’offre au visiteur. Le terrain est presque plat à cet endroit. On y voit les ruines d’une maison d’habitation. «Nous sommes ici sur le plateau. Le village de Sindou était installé ici. Les ruines que vous apercevez sont les restes d’une maisonnette érigée dans le cadre du tournage du film, Kéïta ou l’héritage du griot, de Dani Kouyaté », raconte le guide Tiémoko Ouattara. Le site, comme les autres de la région, contribue au développement de la localité. En effet, les touristes doivent payer des droits d’accès qui sont de 1 000 francs CFA pour les étrangers et de 500 francs CFA pour les nationaux. Les prises de vue qui coûtent 1 000 francs CFA sont intégralement versées à la commune de Sindou.

Le lac de Tingréla menacé par l’ensablement

C’est presqu’au coucher du soleil que la délégation arrive au lac de Tingréla. La plupart des visiteurs découvrent, pour la première fois, ce lac dont la renommée va au-delà des frontières du Burkina. Le lac, une étendue d’eau de 36 km2, est un refuge des hippopotames. Les mastodontes y viennent, les femelles surtout, pour protéger leurs petits, à entendre Malick Ba. Ce sont eux qui attirent le plus les touristes. Certains des visiteurs de cet après-midi ne se sont pas privés de faire un tour en pirogue sur le lac pour les voir en vain. Ils ne se sont pas montrés. «Ces bêtes-là n’aiment pas le bruit. Quand il y a beaucoup de monde, ils ne se montrent pas…», nous souffle un villageois.
La pêche procure des revenus aux populations et les recettes générées par les droits d’accès au lac sont partagées entre la commune, le Comité de gestion (COGES), le guide et l’ONTB. Mais depuis 2010, c’est la commune, elle seule, qui en a la gestion. Le COGES, à la suite à des dissensions entre ses membres, n’existe plus. Plusieurs réunions pour tenter de renouveler les membres ont échoué, selon le président du Comité villageois de développement (CVD). Cette situation serait devenue une source de conflit entre la marie et le village. Des démarches seraient en train d’être faites pour la mise en place du COGES. Le lac est menacé d’ensablement dû à l'action de l'homme. En effet, des activités agricoles sont actuellement menées aux abords du lac menaçant ainsi sa survie. D’où l’appel des députés à œuvrer pour la préservation de ce site d’une importance capitale pour le développement local. «Si rien n’est fait, dans vingt ans on ne viendra plus à Tingréla pour voir les hippopatames…», prévient Malick Bâ.
Le mardi 24 juin 2014, ce sont les dômes de Fabédougou ouverts au public en juillet 2011 et les cascades de Banfora qui accueillent la délégation parlementaire. Le cap est donc mis dès 8 heures pour les cascades. Le trajet se fait à travers les pistes des champs de canne à sucre qui s’étendent à perte de vue le long du chemin. A quelques kilomètres de ce rendez-vous touristique, une halte forcée : la voie est devenue impraticable. La délégation opte alors de passer d’abord par les dômes de Fabédougou et de joindre ensuite à pied les cascades, distantes de 3 km à partir des dômes. La vue au sommet de ces dômes est magnifique et plus d’un député est resté émerveillé. Selon le guide Adama Hébié, il y a environ 600 millions d’années de cela, à la place de ces dômes, c’était la mer. Les dômes reçoivent 500 visiteurs par an, à écouter Malick Bâ.
Après les dômes, les cascades. L’effort valait la peine d’être vécu car la vue de l’au qui ricoche en cascades sur les rochers a émerveillé plus d’un, surtout ceux qui ne sont jamais venus en ces lieux. Pour avoir une meilleure vue des chutes d’eau dont les images sont souvent présentées aux téléspectateurs à la télévision nationale, il fallait descendre en contrebas, la délégation n’étant pas venue par la voie où l’accès à cet endroit est facile. Malick Bâ prévient : «Descendre est pénible et remonter l’est encore plus. Que ceux qui pensent ne pas pouvoir le faire s’abstiennent !» Et le président de la CODE, le député Amadou Sanon, chef de la délégation, de préciser : « Nous avons 30 mn pour descendre et remonter. Pas plus ! » Tout le monde est donc prévenu. Ils ne sont pas nombreux à faire partie de l’expédition. La vue des chutes est fabuleuse. «J'ai le souffle coupé», lâche un des agents d’appui de la commission, membre de la délégation.
Faisant le bilan de ces trois missions d’information, le député Amadou Sanon, président de la Commission a soutenu que l’intérêt de ces missions, c’est de pouvoir après, interpeller le gouvernement sur des questions d’intérêt national. "Et nous pensons que les députés repartent bien outillés pour pouvoir interpeller l’exécutif ou l’accompagner dans des projets qu’il viendrait à initier dans les différents secteurs…", a-t- souligné.


Etienne NASSA
Direction générale des médias de l’Assemblée nationale

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