Contrôle des produits de grande consommation à Ouahigouya: Des commerçants récalcitrants créent la pagaille au marché central #aOuaga

Société

Contrôle des produits de grande consommation à Ouahigouya: Des commerçants récalcitrants créent la pagaille au marché central

Publié le mardi 15 juillet 2014 | Le Quotidien

© Autre presse par Jean-Pierre Sawadogo
Prix des produits de grande consommation : le ministère du Commerce lance l`opération "Contrôle Ramadan 2014"
Lundi 23 juin 2014. Ouagadougou. Le ministère de l`Industrie, du Commerce et de l`Artisanat (MICA) a lancé son opération "Contrôle Ramadan 2014", qui va durer jusqu`au 31 juillet prochain, pour éviter l`augmentation incontrôlée des prix des produits de grande consommation pendant le carême musulman

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L’opération de contrôle des prix, de la métrologie et de la qualité des produits de grande consommation se poursuit sur toute l’étendue du territoire national. L’opération a été officiellement lancée à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, le lundi 14 juillet 2014. A l’occasion, les services de contrôle du ministère l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat ont contrôlé quelques boutiques et grandes surfaces de la ville. Ils ont saisi des produits périmés, mais ils ont également fait face à des commerçants récalcitrants.
La coordination des opérations de contrôle a, dans le cadre de son programmes d’activités, initié un contrôle durant le mois de jeûne musulman afin de permettre aux fidèles musulmans de bien observer le troisième pilier de l’Islam. A Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, les services de contrôle ont visité quelques boutiques et grandes surfaces, le lundi 14 juillet dernier. Ce sont deux équipes d’agents contrôleurs, accompagnées de gendarmes, qui ont la tâche de vérifier l’application effective de la règlementation en matière de prix, de qualité et de métrologie des produits de grande consommation. La première boutique à recevoir la visite des agents contrôleurs est celle de Moussa Sawadogo, sise au secteur 4 de Ouahigouya. « Bonjour monsieur ! C’est le service de contrôle des prix. Nous sommes là pour vérifier l’application de la règlementation des prix et de la qualité des produits dans votre boutique », lance l’un des contrôleurs avant de s’introduire dans la boutique. La procédure de contrôle est simple : les agents vérifient si les prix sont affichés et s’assurent du respect de la date de péremption des produits. A cet exercice, ils se rendent compte que Moussa Sawadogo est en règle. Ils mettent alors le cap sur la boutique de Souleymane Ouédraogo, sise au secteur 4. Là, les prix ne sont pas affichés. Pire, les agents contrôleurs découvrent la présence de nombreux produits périmés : de la moutarde, de l’huile alimentaire et du thé. Ils y saisissent également des piles de marque « Sunwatt » dont l’importation est interdite au Burkina. Pour se justifier, Souleymane Ouédraogo accuse les grossistes qui, selon lui, sont les fournisseurs de ces produits déjà périmés. Quoiqu’il en soit, il est convoqué à la direction régionale du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat où il sera entendu. Comme dans la boutique de Souleymane Ouédraogo, des produits périmés sont également saisis dans l’alimentation « Petrofa », sise au secteur 6. Il s’agit notamment de l’huile alimentaire. Le propriétaire de l’alimentation, Abdoulaye Savadogo, trouve une justification à cet état de fait : « C’est une erreur. Nous n’avons pas vérifié, sinon nous ne vendons pas de produits périmés ici ». Cette justification a du mal à passer d’autant plus que les agents contrôleurs découvrent la présence de produits dont le délai de consommation n’était pas précisé. Le directeur régional du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Yacouba Bila, a indiqué que « les produits saisis sont confisqués d’office, avant d’être soumis à la procédure normale jusqu’à la destruction». « Quant au commerçant, il est convoqué dans nos locaux. Conformément aux dispositions, il sera sanctionné », ¬a-t-il fait savoir. Les amendes vont de 5 mille à 5 millions de francs CFA. En cas de faute grave, le commerçant peut être privé de liberté.

Du rififi au marché central de Ouahigouya
L’appel lancé un peu plus tôt par le haut-commissaire du Yatenga, Seydou Coulibaly, qui demandait « la collaboration des commerçants et des opérateurs économiques pour que le contrôle puisse se passer dans de bonnes conditions » n’a pas eu l’effet escompté. En effet, les agents de contrôle ont fait face à des commerçants récalcitrants au marché central de Ouahigouya. Pendant qu’ils procédaient à la saisie de produits périmés, un homme, habillé en boubou, a fait son apparition sur les lieux. Se présentant comme le représentant du syndicat des commerçants, il a marqué son refus de voir l’opération se poursuivre au marché. Il a même créé un mouvement de révolte auprès des autres commerçants qui ont commencé à s’attrouper autour des agents contrôleurs. Un commerçant, à l’aide d’un sifflet, a même alerté tous les autres commerçants afin de repousser les équipes de contrôle. Pour éviter tout incident, le chef de la sécurité a ordonné à ses éléments de replier. Qu’à cela ne tienne, a rassuré le conseiller technique du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Amidou Barry, « l’intéressé sera contrôlé à nouveau et il subira les rigueurs de la réglementation ». « Généralement, quand on fait les contrôles, il peut arriver que quelques récalcitrants tentent de résister. Pour éviter que la situation ne dégénère, nous suspendons l’opération. Mais, nous revenons après. Celui qui a fait la résistance sera contrôlé à nouveau », a expliqué Amidou Barry. Malgré ce petit incident donc, l’opération de contrôle des produits de grande consommation se poursuit dans la région du Nord, ainsi que sur l’ensemble du territoire national.

Par Alphonse Chiba GUEBRE

Légende

1.Le haut-commissaire du Yatenga, Seydou Coulibaly, a appelé les commerçants à une Franche collaboration
2.Le conseiller technique du MICA, Amidou Barry (2e à partir de la gauche), donnant des consignes avant le début de l’opération
3.Ces produits périmés ont été saisis dans la boutique de Moussa Sawadogo
4.C’est au marché central que les agents contrôleurs ont eu maille à partir avec les commerçants récalcitrants

Ph. DR

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