Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



L’Observateur N° 8260 du 23/11/2012

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles

 Météo


Comment

Politique

Sommet des Grands-Lacs : Ultimatum au M23
Publié le lundi 26 novembre 2012   |  L’Observateur


M.
© Autre presse par DR
M. Paul KAGAME


 Vos outils




Réunis samedi à Kampala, les chefs d'Etat de la région des Grands-Lacs (Paul Kagamé du Rwanda était le grand absent) ont enjoint aux rebelles du M23 de quitter Goma dans les 48 h (sous peine de quoi si c'est vraiment un ultimatum ?) ; alors question : les casques bleus de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD Congo (Monusco) qui, dès les conclusions dudit sommet connues, se sont remis à patrouiller dans les rues du centre-ville avec leurs blindés seront-ils les seuls à assurer la sécurité de Goma à partir de la fin de l'ultimatum ce soir ?

En attendant, dans la capitale du Nord-Kivu, les mutins estimaient que les priorités avaient été inversées, et, suspicieux, ils exigeaient toujours un dialogue avec Kabila en vue de leur retrait, et rien n'indiquait qu'ils s'apprêtaient à partir ; d'ailleurs, depuis la capitale ougandaise, Jean-Marie Runiga Lugerero, le chef politique du Mouvement du 23-Mai, n'a-t-il pas déclaré que la rébellion n'abandonnerait pas Goma contre la simple promesse d'ouverture de discussions avec Kinshasa ? En clair, pour ce chef des mutins, le retrait de Goma, loin d'être une condition, un préalable à toute négociation, doit en être la conclusion ; autrement dit, la Conférence internationale de la région des Grands-Lacs (GIRG-L) aurait mis la charrue devant les bœufs, or un tel attelage, on ne voit pas trop comment il marcherait, surtout que le M23 estime que Kin (1) promet la paix, mais prépare la guerre ; d'où sans doute ce préalable à tout retrait selon Runiga Lugerero : "Il faut se mettre autour d'une table avec la société civile, la diaspora, l'opposition et le gouvernement pour qu'on puisse parler de tous les problèmes des Congolais".

Conséquence de l'ignorance, par le sommet de Kampala, de ce préalable des mutins à leur retrait de Goma, sa déclaration finale n'est considérée par certains opposants congolais que tel "un simple communiqué adopté avant des discussions directes entre le gouvernement de la RDC et le M23" ; même que d'autres qualifient cette déclaration de "contraire" aux revendications des rebelles. Comme quoi, les éléments du M23 auraient voulu diviser la classe politique congolaise qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement, et voilà la tâche de mobilisation de ses compatriotes contre les mutins plus ardue pour Kabila.

La grande préoccupation dans la question du Nord-Kivu, c'est l'aggravation de la situation humanitaire sur le terrain et les abus commis contre les populations, qui, par dizaines de milliers, ne cessent d'être déplacées et redéplacées comme des pions, sans que les organisations caritatives puissent accéder aux camps qui les abritent : sur les 31 au Nord-Kivu, ces ONG n'ont eu accès qu'à un seul ; et ce n'est pas tout : en raison de la pénurie d'eau courante, consécutive à celle du courant (rétabli depuis peu) à Goma, des milliers de personnes se sont approvisionnées dans le lac Kivu, ce qui fait craindre notamment la propagation du choléra selon Oxfam, qui a par ailleurs estimé à 120 000 le nombre de personnes ayant besoin d'aide d'urgence au Nord-Kivu.

Les évêques catholiques de 34 pays africains, qui se sont dits "indignés et choqués" par ce "drame humain majeur", ont appelé (qui ?) à faire cesser "l'exploitation illégale des ressources naturelles", "principale cause de cette guerre".

En effet, depuis une vingtaine d'années, la région est le théâtre de conflits quasiment ininterrompus, en raison de ses richesses minières et ressources agricoles, que se disputent le gouvernement congolais, des mouvements rebelles et les pays voisins (Ouganda, Rwanda surtout et Burundi dans une moindre mesure) ; malheureusement, que, selon une source onusienne, le M-23 ait rencontré des résistances alors que certains de ses éléments se dirigeaient vers Minova dans le Sud-Kivu pourrait présager l'extension de la guerre, car le porte-parole militaire des rebelles avait affirmé, mercredi, qu'ils iraient "jusqu'à Bukavu, Kisangani (capitale de la province orientale au Nord-Ouest) et Kinshasa".

Une note d'espoir malgré tout : le président du M23 aurait confirmé, samedi, avoir eu une rencontre préliminaire avec Kabila après le sommet de Kampala.

La Rédaction

 Commentaires