Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Faits Divers
Article



 Titrologie



Sidwaya N° 7699 du 3/7/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Faits Divers

Infanticide : quelqu’un en voulait-il à la mère ?
Publié le jeudi 3 juillet 2014   |  Sidwaya




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les circonstances de la mort de Amir Ouédraogo, âgé d’à peine trois ans, décédé le samedi 10 août 2013, des suites d'un incendie, ne sont pas toujours élucidées. Si aux premières heures du drame, les témoignages donnaient pour mobile un accident, pour la mère de l’enfant, Kalissèta Bamogo, les conditions de la mort de son fils revêtent beaucoup de suspicions du fait du conflit qui l’oppose à quelques membres de sa famille, à propos du partage de l’héritage. Pour en avoir le cœur net, Kalissèta Bamogo a porté plainte contre X au commissariat central de police de Ouagadougou pour homicide volontaire. Le dossier transféré à la justice reste sans suite.


Comme tous les matins, Kalissèta Bamogo, restauratrice de son état et domiciliée au quartier Samandin de l’arrondissement n°1 de Ouagadougou, allait donner un coup de main à ses aide-ménagères dans son restaurant situé non loin de son domicile. Elle avait l’habitude de laisser son enfant, Amir Ouédraogo, âgé d’à peine trois ans, à la maison. Mais le samedi 10 août 2013, aux environs de 9 heures, un enfant est allé l’appeler avec insistance au restaurant de revenir urgemment parce que sa maison a pris feu. Dare-dare, Kalissèta Bamogo reprend la route du domicile. Arrivée chez elle, elle aperçoit un grand monde dans la cour qui tente tant bien que mal d’éteindre l’incendie dans la demeure. Mais ce qui la préoccupait le plus, c’est son enfant qui se trouvait à l’intérieur, endormi. Lorsqu’elle a voulu s’y introduire, elle a été empêchée. Dix minutes après, les secouristes ont réussi à faire sortir Amir Ouédraogo de la maison, mais celui-ci ne réagissait pas malgré les secousses. Transporté d’urgence au centre médical le plus proche, les différentes tentatives de sauver l’enfant sont restées vaines. Amir Ouédraogo a succombé. Qu’est-ce qui a bien pu se passer ? Telle était la question sur de nombreuses lèvres. Avant l’incendie, un témoin de la scène était passé au domicile de Kalissèta Bamogo après son départ pour le restaurant. Il s’agit de Issaka Tiémounou, un maçon qu’elle avait engagé pour confectionner des briques chez elle. Le maçon avait également sollicité le concours de quelques manœuvres pour accomplir la tâche. Mais ce jour-là, Issaka Tiémounou était seul dans la cour. « Je suis arrivé là-bas et il n’y avait personne dans la cour. J’ai commencé à arroser une partie des briques et je suis ressorti pour m’arrêter devant la grande porte, en attendant l’arrivée de mes collègues. Quelques minutes après, je suis rentré et j’ai entendu le bruit des vitres. Je me suis approché et j’ai trouvé que la maison était en feu. J’ai tenté d’ouvrir la porte de la maison, mais elle était bouclée. Lorsque j’allais pour alerter les voisins, j’ai entendu un cri dans la maison. C’est en ce moment que j’ai su qu’il y avait un enfant à l’intérieur. Je suis allé prévenir les voisins qui sont venus me donner un coup de main pour faire sortir l’enfant», raconte-t-il.


L’incendie a-t-il été provoqué ?


Une explication que Kalissèta Bamogo trouve peu convaincante. Pour elle, l’incendie a été provoqué. «Quand il (l’enfant, Ndlr) se réveille à mon absence, il allume la télé pour regarder ou il reste couché sur le matelas pour m’attendre au salon», justifie-t-elle. Et les soupçons de la restauratrice vont se porter sur le maçon. D’après elle, la veille de l’incendie, le maçon Issaka lui faisait la remarque selon laquelle, il a constaté à son arrivée que la porte de la maison n’était pas bouclée et que ce n’était pas prudent de sortir de chez elle sans la boucler. «Je n’ai pas eu le temps de lui répondre. C’est parce qu’il a su que la porte n’était pas bouclée. Le jour de l’incendie, j’ai bouclé la porte de la maison et la fenêtre de derrière est restée ouverte. Donc, il ne peut y avoir d’incendie sans que le maçon ne sache, qu’il soit à l’intérieur de la cour ou devant la porte», déclare la mère de Amir Ouédraogo. De plus, elle fait savoir qu’elle n’était pas au courant de la venue du maçon à la maison après la confection des briques dans la mesure où il lui avait dit qu’il n’allait pas pouvoir arroser les parpaings.
La restauratrice décide alors de porter plainte contre X au commissariat central de police. «Quand j’ai été voir le commissaire qui a été sur les lieux après l’incendie, il m’a dit que ce n’est ni le gaz, ni le courant électrique ; que c’est quelqu’un qui a mis le feu à la maison», indique-t-elle. Convoqué au commissariat pour faire sa déposition, Issaka Tiémounou sera approché quelques jours après par Kalissèta Bamogo. «Elle me dit qu’elle veut résoudre le problème à l’amiable. Et qu’elle veut savoir si j’ai été payé par quelqu’un pour commettre cet acte ou si je suis au courant de quoi que ce soit. Je lui ai répondu que je n’avais rien à voir dans cet incendie», fait observer le maçon. N’ayant pas eu de satisfaction, la restauratrice continue de le harceler à travers des appels téléphoniques, à en croire l’incriminé. «Ses appels me fatiguaient. Quand j’ai filtré son numéro, elle a commencé à m’envoyer des messages. Après qu’elle est venue me menacer chez moi, elle m’a appelé le lendemain de venir jurer sur le Coran à la mosquée. J’ai refusé parce qu’elle ne peut pas venir me menacer chez moi et vouloir que je vienne jurer sur le Coran à la mosquée», avance-t-il.


Pas de suite du dossier


Le dossier sera transféré par la suite à la justice. Et jusqu’à ce jour, la mère de Amir Ouédraogo ne compte plus ses va-et-vient entre son domicile et le Palais de justice, espérant que lumière soit faite sur le décès de son enfant. Mais la restauratrice reste toujours convaincue que l’incendie a été provoqué. S’arc-boutant sur un problème familial, elle déclare que le maçon a été envoyé par un membre de sa famille pour mettre le feu à sa maison. En effet, Kalissèta Bamogo est l’une de la dizaine d’enfants de feu Mamoudou Bamogo, l’ancien président directeur général de la société de transport SOGEBAF. Après le décès de ce dernier, les enfants de la famille polygamique avaient décidé de gérer l’important patrimoine qu’il a laissé en reconstituant une nouvelle société. Mais très vite, les choses ont pris une autre tournure. Car, ayant constaté une «gestion opaque» de l’entreprise, la restauratrice choisit de se retirer de la société en exigeant sa part. Ce qui n’aurait pas plu, selon elle, à certains membres de la famille, particulièrement, Omar Bamogo, un des aînés chargé de la gestion de la nouvelle société. Pour se venger, il aurait planifié, dit-elle, l’incendie avec le maçon Issaka Tiémounou. A l’en croire, lorsqu’elle était à la recherche d’un maçon pour confectionner ses briques, elle est passée par un autre maçon résidant à Bobo-Dioulasso et ami de Omar Bamogo pour engager Issaka Tiémounou et c’est de là que l’incendie a minutieusement été ourdi.
Contacté, Omar Bamogo dit n’être mêlé ni de près ni de loin à cet incendie. Selon lui, c’est une échappatoire de la part de sa sœur. «Nous étions tous à Bobo-Dioulasso pour les fêtes quand nous avons été informés de l’incendie. Elle était la seule à rester à Ouagadougou. C’est là que nous avons su qu’il y avait du travail chez elle…Une femme qui enferme son enfant dans une maison qui prend feu ne peut s’en sortir, sauf accuser les autres». s’offusque-t-il. Et d’ajouter que le problème du partage d’héritage n’a rien à voir avec l’incendie. Qu’à cela ne tienne, Kalissèta Bamogo exige que la justice fasse la lumière sur cette affaire. Elle rappelle que cet incendie fait suite à un autre. Le premier a concerné la maison de sa défunte mère, deux mois après la mort de son père.


Paténéma Oumar OUEDRAOGO

 Commentaires