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Décès de Gérard Kango Ouédraogo : «au Burkina, on ne peut plus trouver un homme politique de cette envergure»
Publié le jeudi 3 juillet 2014   |  FasoZine


Politique
© aOuaga.com par A.O
Politique : des partis de la majorité et de l`opposition créent un front républicain
Jeudi 23 janvier 2014. Ouagadougou. Une quarantaine de partis politiques de la majorité présidentielle et de l`opposition ont créé un front républicain qui a été présenté aux journalistes lors d`une conférence de presse. Photo : Ram Ouédraogo, président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF)


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La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans l’après-midi du 1er juillet 2014. L’enfant terrible du Yatenga, ancien député au palais Bourbon, ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale de la Haute Volta, et président d’honneur à vie de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), a tiré sa révérence à l’âge de 89 ans dans une clinique de la capitale burkinabè. Fasozine a recueilli pour vous quelques avis d’hommes politiques sur la vie et l’œuvre de Gérard Kango Ouédraogo, jusque-là chef coutumier de Yirim, dans le Yatenga.

Ram Ouédraogo, président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso
«Il est très difficile de parler de Gérard Kango Ouédraogo parce que c’était un grand homme. Le Burkina Faso vient de perdre un de ses plus grands dinosaures politiques. Notre pays mettra du temps avant d’engendrer un homme politique de ce calibre. Son aura, son verbe et son éloquence ont fait de lui un véritable homme politique, un homme d’Etat. C’est une grande perte mais il peut reposer en paix car il n’a pas vécu inutilement. Moi je l’appelais « papa » et lui m’appelait toujours « mon fils ». En plus d’être un père, nous avons été des compagnons de lutte d’abord dans les années 90-91 avec la CFD (Coordination des forces démocratiques, NDLR). J’étais un apprenti politique en son temps et quand je venais de la Côte d’Ivoire, je logeais souvent chez lui. Puis, vers 1996 nous avons créé une coalition de trois partis politiques avec la CNPP, l’ADF/RDA et les Verts du Burkina. En 2000, quand j’étais ministre d’Etat chargé de la Réconciliation, je me suis tourné encore vers lui. On partageait ensemble beaucoup de secrets d’Etat. Il est vrai que nous nous sommes séparés entre temps. Lui, il a rejoint la majorité et moi je suis resté dans l’opposition. C’est là que nos chemins se sont séparés. Je garde donc de lui un grand souvenir. Je me considère comme un membre de sa famille. Il n’hésitait pas à me donner des conseils lorsque je me suis lancé en politique. Nous avons partagé beaucoup de secrets ensemble. Au Burkina Faso, on ne peut plus trouver un homme politique de cette envergure, c’est-à-dire de la même génération que Houphouët Boigny, Nazi Boni, etc. Que son âme repose en paix. Il n’est pas mort, il est tout simplement parti et nous nous retrouverons un jour».

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS)
«Je considère Son excellence Gérard Kango Ouédraogo comme un papa à moi, rigoureux, constant dans son engagement pour l’idéal de liberté et des valeurs de la démocratie. C’est un véritable combattant qui a su, depuis son enfance jusqu’à son rappel à Dieu, garder la tête haute pour défendre partout la mère patrie, depuis la Haute Volta jusqu’au Burkina Faso. Il l’a fait en tant qu’ambassadeur, en tant que ministre, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui encore, il assume des fonctions coutumières. C’est pour dire que toute sa vie aura été celle d’un homme engagé pour les autres. Il est vrai que l’idéal démocratique qu’il a toujours défendu avec le RDA n’était pas forcement celui défendu par le Conseil national de la révolution (dirigé par Thomas Sankara, Ndlr). Il a toujours eu maille à partir avec les premiers responsables de la révolution d’août 1983. Mais cela n’enlève en rien les valeurs et les qualités de l’homme que nous pleurons aujourd’hui. Dans tous les cas, je voudrais dire que chacun de nous a eu un jour où l’autre un père ou une mère qui a milité pour le RDA. Et quoi qu’on dise, c’était à l’époque un parti révolutionnaire. Je prie donc pour le repos de son âme et que la terre du Burkina lui soit légère».

Louis Armand Ouali: 2e vice-président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC)
Gérard Kango Ouédraogo est un homme qui a eu une longue carrière politique puisqu’il a été président de l’Assemblée nationale, Premier ministre, etc. Je garde de lui l’image d’un homme qui s’est engagé pour son pays. C’est un patriote. Qu’on l’aime ou pas, c’est quelqu’un qui aimait son pays. Si vous faites une lecture plus affinée de la période des années 1970 où il était aux affaires, vous vous rendrez compte que la démocratie à cette époque était beaucoup plus avancée. L’opposition et la majorité avait le même nombre de députés. Quand vous faites le parallèle avec ce qu’on a aujourd’hui, vous vous rendez compte que les Voltaïques étaient beaucoup plus en avance… Les possibilités de l’alternance étaient réelles. On n’avait rien à envier aux démocraties occidentales. Rappelez-vous l’élection présidentielle de 1978 où le président Sangoulé Lamizana a été mis en ballotage. A l’époque, la qualité des débats était aussi remarquable. On avait des hommes et femmes politiques patriotes et convaincus. Gérard Kango Ouédraogo est un homme politique que je respecte. Que son âme repose en paix».

Harouna Dicko, président du Rassemblement politique nouveau (RPN)
«Je garde de Gérard Kango Ouédraogo l’image d’un homme d’Etat, complet, qui a su marquer son temps et au delà, des générations. Il a été Premier ministre, président de l’Assemblée nationale, ambassadeur, etc. On aura du mal à trouver un homme politique d’une telle envergure. Mais chaque époque a ses hommes. Je retiens qu’avant les indépendances jusqu’à l’après indépendance, il s’est toujours battu avec les armes qui sont les siennes pour plus de démocratie et de liberté. C’est un homme de conviction. Personne ne peut faire l’unanimité mais je retiens que c’est un homme politique remarquable.
C’est sûr qu’avec sa disparition, la scène politique burkinabè va se recomposer. Je le dis parce que Gérard Kango Ouédraogo était président d’honneur à vie de son parti, l’ADF/RDA. Sa présence a toujours rassuré son fils qui, aujourd’hui, est orphelin aussi bien politiquement que biologiquement. C’est dire que le départ de Gérard Kango Ouédraogo va creuser un vide dans la vie de son fils. Je prie pour le repos de son âme et ma pensée va à l’endroit de sa famille et de son fils Gilbert Noël Ouédraogo».

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