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Sidwaya N° 7696 du 30/6/2014

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Une croisade contre les maladies bucco-dentaires en milieu scolaire
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Sidwaya




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Pour prendre en main la santé bucco-dentaire dès le bas-âge et inciter les parents à être regardants sur cet aspect sanitaire de leurs enfants, l’Association des chirurgiens-dentistes du Burkina a initié une campagne de sensibilisation en direction des élèves du primaire de la ville de Ouagadougou. Troisième du genre, cette offensive s’est déroulée, les 23 et 24 juin derniers.


Une dizaine d’équipes de chirurgiens-dentistes ont été mobilisés pour prendre d’assaut 36 écoles primaires, surtout celles périphériques de la ville de Ouagadougou, 320 enseignants dans les écoles concernées ont été associés et 13 643 élèves sensibilisés à l’hygiène bucco-dentaire. « 90 à 95% de ma patientèle sont des gens qui arrivent parce qu’ils ont des maux de dents, ils n’arrivent pas à dormir, à manger, alors que le premier traitement dans la santé, c’est la prévention. C’est dire qu’on aimerait aussi que les gens viennent pour des visites systématiques, écouter les conseils du médecin pour mieux prendre en charge leur santé bucco-dentaire », a campé Dr. Hamidou Ouédraogo, chirurgien-dentiste au camp Sangoulé-Lamizana. C’est entre autres constats qui ont certainement poussé les chirurgiens-dentistes à prendre l’initiative d’aller en croisade contre les maladies bucco-dentaires à la base. Pour ce faire, un travail préalable a été effectué par la direction provinciale de la santé du Kadiogo pour déterminer les écoles et planifier le passage avec les responsables des écoles identifiées. Les différentes équipes de chirurgiens-dentistes déployées dans les écoles mènent les séances de sensibilisation sur la santé bucco-dentaire dans les classes, en montrant aux enfants, les bonnes pratiques pour une hygiène bucco-dentaire, les fréquences et moment de brossage. Selon Dr. Ouédraogo, ces tournées de sensibilisation, initiées depuis 3 ans maintenant, sont révélatrices. « Il y en a (des élèves) qui nous disent qu’ils n’ont pas de brosse à dents »,a-t-il confié, invitant les parents à être attentifs à la santé bucco-dentaire des enfants. « Dès que l’enfant est né, il faut avoir cette habitude d’ouvrir sa bouche pour voir ce qui est normal et ce qui ne l’est pas », lance-t-il. A l’en croire, les parents doivent assister les enfants, sur le plan du brossage, jusqu’à l’âge de 7-8 ans. « Etre attentif à toute maladie dentaire pour pouvoir la soigner », insiste Dr. Hamidou Ouédraogo. « Par exemple, ce soir (le 23 juin, à l’école Tampouy D et C, ndlr), on a vu des enfants avec la joue enflée. On a l’impression que les parents ont remarqué mais ça ne leur dit rien », a-t-il déploré avant d’expliquer que dans de tels cas, les parents de ces élèves sont sollicités pour comprendre la situation et surtout pour donner des conseils pratiques. Conseils et techniques pour une hygiène bucco-dentaire A l’aide d’un « macro modèle » de démonstration (reproduction en forme géante d’une bouche) et d’une grosse brosse à dents, les différentes équipes font la démonstration dans chaque classe : comment se brosser, les heures auxquelles faut-il le faire et le nombre de fois recommandé par jour. Il ressort entre autres qu’il faut changer de brosse à dents, en moyenne, chaque trois (3) mois et à chaque fois qu’on constate que les dents commencent à s’écarter (sans tenir compte du délai de 3 mois sus-évoqué). Tout comme il est recommandé d’éviter de manger trop chaud ou trop froid et se « méfier » également de boire des boissons gazeuses ou « acidiques » et d’aller au lit sans se brosser. « Sinon, l’acide a le temps, pendant la nuit, de ronger les dents et ça les fragilise… », a indiqué Dr. Ouédraogo. Les spécialistes conseillent aussi de consulter un dentiste pour le choix de la brosse à dents adaptée et ne pas hésiter à consulter régulièrement un dentiste pour prévenir toute maladie en matière bucco-dentaire. Ainsi, Astride Soudré et Rabiatou Zoundi, élèves à l’école Tampouy D ont retenu de la séance de sensibilisation également qu’il faut éviter de croquer la glace et les objets durs. Quant à Sawadogo Mariétou, elle retient qu’il faut manger à des heures régulières et éviter de sucer le sucre. C’est donc un bon paquet de conseils pratiques, et dans les moindres détails, qui ont été dispensés aux élèves durant les deux jours de la sensibilisation. Distribution de brosses à dents et de pâte dentifrice Cette sensibilisation est initiée en partenariat avec « Close Up » qui distribue à chaque élève, une brosse à dents et une pâte dentifrice. Cela se fait à l‘issue de la séance de sensibilisation sur les techniques de brossage. « Nous avons décidé d’accompagner cette initiative parce que les jeunes sont l’avenir du pays. Pour avoir des jeunes valables, il nous faut un capital humain bien formé. Or, on constate aujourd’hui que certaines maladies, notamment les caries dentaires, favorisent l’éloignement des enfants des bancs. D’où l’idée de sensibiliser les enfants sur le basic qui est la santé bucco-dentaire », a justifié Mamadou Fofana, responsable marketing de la société « Unilever Burkina Faso ». La particularité de la sensibilisation de 2014
« Les années antérieures, l’activité était surtout basée sur la sensibilisation des élèves. Mais cette année, nous avons ajouté un autre volet qui est l’enquête. Cette dernière consiste à recueillir les comportements en santé bucco-dentaire. L’enquête va nous permettre de réajuster un peu notre façon de voir et de faire au niveau des élèves », a dévoilé la secrétaire à l’organisation et à l’information de l’association, Dr. Jocelyne Valérie Garé/Kopiho. Selon ses explications, seuls sont intéressés par cette enquête, les enfants de 6 et 12 ans à qui, il est administré des questions sur le recours aux soins en cas de santé bucco-dentaire. « Ce sont des âges d’intérêt en santé bucco-dentaire. 6 ans, c’est une période de transition qui passe de la denture infantile vers celle adulte et 12 ans, c’est généralement des élèves qui ont déjà une denture adulte… ». L’objectif, les années à venir, est, selon Dr. Jocelyne Valérie Garé/Kopiho, de toucher le maximum d’écoles sur l’ensemble du territoire national.


O. L. OUEDRAOGO



Dr Joachim Yaméogo, président de l’Association des chirurgiens-dentistes du Burkina


"Nous sommes une vieille association, avec entre 60 à 80 membres, donc insuffisant pour les soins curatifs”


«Nous sommes sortis pour sensibiliser les élèves à la santé buccodentaire, en leur apprenant à se brosser. Nous voulons surtout recueillir des informations notamment, leurs connaissances élémentaires en matière de prévention des maladies buccodentaires, est-ce qu’ils savent se brosser. Après la collecte de ses données, nous allons poursuivre la sensibilisation. On leur apprend à se brosser correctement par une technique très simple, parce que le brossage est une méthode de prévention avant tout. A l’issue de nos échanges avec les élèves, on constate que certains ont déjà quelques notions, par contre, d’autres ignorent tout.Pratiquement, près de cinq ans, notre association mène ces types d’activités de sensibilisation. Ainsi, nous essayons de faire de notre mieux avec nos partenaires pour se rendre davantage utiles.Cette activité cadre avec notre objectif, la promotion de la santé buccodentaire, informer nos membres.Afin de passer davantage le message, nous allons essayer encore d’aller vers d’autres structures. L’année passée, nous avions été à l’école de la police et les policiers ont apprécié cela. Une telle activité nécessite des moyens, pour cela, nous avons l’accompagnement de nos partenaires qui sont notre ministère de la Santé et Unilever à travers Close up qui distribue des pâtes et des brosses à dents à tous les élèves des 36 établissements. Nous tenons à les remercier et à inviter d’autres bonnes volontés à nous soutenir dans cette lutte de santé publique.Nous sommes une vieille association, avec entre 60 à 80 membres, donc insuffisant pour les soins curatifs, mais, de nos jours avec l’ouverture de la faculté dentaire à l’Université de Ouagadougou, nous serons plus visibles sur le terrain de part notre nombre et nos actions préventives à venir».



Propos receuillis par tabyam ouédraogo



Dr El adj Adama Fayama, chef de l’équipe 10 (écoles Gounghin Sud A, B, C.) et coordonnateur d’unité de soins à l’Office de santé des travailleurs (OST) :

"De nos jours, le marché est inondé de divers types de pâtes, et on peut faire confiance aux pharmaciens qui sont soumis au respect des règles de l’éthique et de la déontologie”


«La présente opération a concerné 36 écoles primaires publiques et privées de la ville de Ouagadougou. Nous comptons également étendre l’opération dans les autres provinces du pays. Cette activité se déroule en deux volets, d’abord effectuer une enquête auprès des enfants de 6 à 12 ans pour voir leur niveau de connaissance sur l’hygiène et les maladies buccodentaires.A la suite de cette enquête, vient le second volet qui est la démonstration à la technique de brossage, la manière de se brosser, la pâte et la brosse à utiliser, pour avoir des dents saines. En ce qui concerne le brossage, il y a deux aspects : c’est d’abord la qualité de la brosse à dents, de la pâte dentifrice et ensuite la technique. Et c’est l’ensemble de ces deux aspects que nous expliquons aux enfants. Pour ce qui est des enfants, il leur faut des pâtes contenant du calcium et du fluor. Notre pays dispose d’un marché qui est très ouvert, pour cela, il est également très prudent de savoir sélectionner la pâte recommandée. En tant qu’agent de santé, j’ai toujours recommandé l’utilisation des pates dentifrices fluorées homologuées et vendues en pharmacie, parce que le fluor prévient la carie dentaire. De nos jours, le marché est inondé de divers types de pâtes, et on peut faire confiance aux pharmaciens qui sont soumis au respect des règles de l’éthique et de la déontologie. Il s’agit d’un problème de santé publique et il faut qu’on revoie notre stratégie en mettant l’accent à la prévention parce que les soins sont couteux. Notre rôle c’est de sensibiliser les enfants et de les orienter vers ces pâtes afin de les aider à prévenir la maladie. Les enfants et les enseignants se satisfont de nos actions. Ces derniers ont souhaité la tenue régulière de cette activité une fois par trimestre. En plus de la cherté et de l’accessibilité des soins, les douleurs sont handicapantes pour les études. Notre objectif est de les amener à se brosser le matin, après chaque repas, et surtout la nuit avant de dormir. Pour ce faire, nous comptons sur les parents, il y a un adage qui dit que « mieux vaut prévenir que guérir» surtout que la prévention coûte moins cher ; il suffit d’avoir tout simplement une bonne brosse à dents, une bonne pâte dentifrice et une bonne technique de brossage».


Propos receuillis par tabyam ouédraogo



Rendre le brossage un moment ludique pour les enfants

Quand débuter le brossage ? Comment inciter votre enfant à adopter une bonne hygiène dentaire ? En appliquant les réponses à ces questions, c’est la condition de la bonne santé des dents de votre enfant.

Le sucre est le premier pourvoyeur de caries. Il vous faudra donc résister aux demandes de votre bambin pour des bonbons, des barres chocolatées, des caramels et autres douceurs qui mèneront la vie dure à l'émail de ses dents. Vous devrez donc limiter au maximum la consommation de sucre sous toutes ses formes, surtout entre les repas. Le grignotage limite le pouvoir tampon de la salive, augmentant ainsi l'acidité produite par les bactéries en présence de produits sucrés.Les boissons sucrées sont à éviter, en particulier avant le couchage. Outre leur forte concentration en sucre, ces boissons ont une acidité qui peut nuire à l'émail des dents. Le deuxième pilier de la prévention contre les caries est une bonne hygiène dentaire. Vous devrez donc apprendre à votre enfant à se brosser les dents après chaque repas et à bien utiliser du fil dentaire. Parce que la santé dentaire de vos enfants en dépend, apprenez-leur le plus tôt possible les bons réflexes et prenez l'habitude de consulter régulièrement un chirurgien-dentiste. Vous leur évitez alors des soins plus lourds et plus coûteux ! Le brossage des dents doit débuter dès l'apparition des premières dents, voire avant. Même si l'on ne parle pas dans ce cas de brossage à proprement parler mais plutôt d'un simple nettoyage de la bouche avec une compresse humide afin d'éliminer les bactéries responsables des différentes affections dentaires.Le brossage ne doit pas être vécu comme une contrainte pour les enfants. Les parents doivent en faire un moment ludique en impliquant toute la famille ! Votre enfant aura alors envie de faire comme les grands. Ce qui plus tard permet à l’enfant de passer naturellement du jeu à une habitude naturelle. Le brossage doit avoir lieu tous les soirs pour les plus petits. Matin et soir à partir de deux ans et enfin trois fois par jour après chaque repas pour les plus grands.Les professionnels de la dentisterie conseillent pour le brossage des dents de prendre un matériel adapté : une brosse à brins souples avec une petite tête pour les plus jeunes. Vous devrez vous assurer que votre enfant bénéficie d'un apport suffisant en fluor (grâce à un dentifrice fluoré et/ou un apport alimentaire).C'est à partir de 10 ans environ qu'on pourra passer à des brosses pour "adultes" en choisissant néanmoins de petits formats, et toujours souples. Si votre enfant porte un appareil dentaire, sachez qu'il existe des brosses orthodontistes. L'inclinaison de leurs poils permet de nettoyer efficacement les dents bien sûr mais aussi l'appareil. N'hésitez pas à lui proposer des brossettes inter-dentaires pour compléter le nettoyage.Le brossage des dents doit devenir une véritable habitude, une habitude qu'ils conserveront toute leur vie.Enfin, emmenez régulièrement votre enfant chez le dentiste pour des consultations de prévention. Si les visites n'ont lieu que quand l'enfant a mal, il aura tendance à associer ce professionnel de santé à de biens mauvais souvenirs, rendant les futurs rendez-vous de plus en plus difficiles.

Tabyam Ouédraogo

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