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Sidwaya N° 7696 du 30/6/2014

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Logements sociaux : une aubaine pour les banques
Publié le mardi 1 juillet 2014   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
Logements sociaux


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Ces dernières années, la politique gouvernementale est de mettre à la disposition des populations, des logements à moindre coût. Depuis un certain temps, des promoteurs s’activent dans la construction des maisons à vocation sociale et économique dans les différents chefs-lieux de régions. Qui peut prétendre à ces logements ? Quelles sont les modalités d’acquisition? Ce sont, entre autres, des questions auxquelles nous avons tenté de trouver des réponses avec des promoteurs immobiliers.


Se loger en ce 21e siècle dans les grandes villes du Burkina Faso, relève d’un parcours du combattant. Ainsi, des quartiers périphériques poussent comme des champignons autour des villes, avec pour seul espoir d’obtenir ’’quatre bornes’’ pour se construire un chez-soi. Pour faciliter l’accès aux logements à bon nombre de ménages, l’Etat a entrepris depuis, 2007, une politique de construction de logements sociaux et économiques de type F2 (chambre-salon douche interne, cuisine externe), F3 (deux chambres-salon, douche interne, cuisine interne) et F4 (trois chambres-salon, douche interne dans chaque chambre, cuisine interne), le tout, avec des possibilités d'extension. Ces logements, dont les coûts varient entre 6,5 millions de F CFA à 15 millions de F CFA, pour les types sociaux, sont mis à la disposition de toute personne affiliée à une banque. A la Société immobilière de construction et de courtage (SICC), dirigée par El hadj Fassano Karambiri, spécialisée dans la construction de logements sociaux, c’est la Banque commerciale du Burkina (BCB) qui fait office d’institution financière. Pour le promoteur, M. Karambiri, le principe d’acquisition est simple : « Il vous suffit d’avoir un compte au niveau de la BCB, de déposer un dossier au niveau du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme et une avance de 1/3 du montant de la maison de votre choix et ce, quel que soit votre statut social ». Mais, il ajoute d’autres procédures pour l'acquisition de ces maisons. «Si vous n’êtes pas affiliés à notre banque, vous avez la possibilité de payer au comptant ou de faire appel à votre banque qui achète la maison pour vous ».


Autre promoteur, même principe


A la Société immobilière internationale Wend Panga, du promoteur Julien Ouédraogo, ce sont des logements sociaux et économiques de types F2, F3 et F4 qui sont mis à la disposition des demandeurs. Le coût de ces logements varie entre 5,5 millions de F CFA et 7,5 millions de F CFA pour les types sociaux et 9 millions de F CFA à 30 millions de F CFA pour les types économiques. Si, pour les logements sociaux, les procédures d’acquisition restent les mêmes que celles citées plus haut, il n’en est pas de même pour les types économiques. En effet, la transaction se fait soit, par l'intermédiaire de la société ou à travers la banque du promoteur. « Le client dépose une demande auprès de nos structures, et en accord avec ma banque, un prêt leur est octroyé en fonction de la valeur de la maison de votre choix pour une période de dix à quinze ans », a expliqué M. Ouédraogo.
Pour Ernest Ouédraogo, vendeur de pièces détachées, souscripteur pour les logements sociaux en 2007, ces procédures visent la bancarisation de la population. Sinon : « Au départ, ils ont demandé à tous ceux qui avaient des revenus, de souscrire pour les logements sociaux, sans spécifier qu’il faillait être affilié à une banque. C’est après souscription qu’ils nous ont fait comprendre, que pour être éligible, il faut être affilié à la Banque de l’habitat or nous nous ne travaillons pas avec les banques ». Il estime qu’ils ont été victimes d’une ’’arnaque’’, car les frais de souscription de 2000 F CFA n’ont pas été restitués aux éventuels souscripteurs.


Comment devenir promoteur ?


Selon la directrice de la promotion de l’habitat et de l’urbanisme, Valérie Sanou, les promoteurs immobiliers sont soumis à la constitution d'un dossier avant obtention de l’agrément. Il s’agit, selon elle, de la fourniture d’un certain nombre de pièces, notamment la capacité financière du promoteur. Elle a précisé que cette étape approuvée par le ministère, le promoteur se doit de soumettre un projet immobilier au département, en rapport avec la politique nationale de l’urbanisation et du développement urbain. Une fois ce projet validé, ajoute-t-elle, par les services techniques, il est exigé du promoteur, la réalisation d’une ou plusieurs maisons-témoins avant la signature de la convention entre le ministère, le promoteur et une institution financière. M. Karambiri s’est toutefois réjoui de l’ouverture par l’Etat, de la possibilité pour les promoteurs de choisir leur institution financière. «Tous les promoteurs devaient se faire financer par la Banque de l’habitat pour la construction des logements sociaux, mais comme les conditions de prêt ne répondaient pas à l’attente de tous les promoteurs, nous avons négocié avec l’Etat qui a consenti à ouvrir le domaine à d’autres banques », a laissé entendre M. Karambiri. Cependant, les deux promoteurs sont unanimes : « Pour le moment, c’est la viabilisation qui pose problème car les constructions sont avancées mais la voirie et l’électrification n’ont pas suivi ». Pour pouvoir entrer en possession de leurs fonds, les promoteurs n’hésitent pas à aller au charbon pour se trouver d’éventuels acheteurs. « En principe, trois mois après la réception des logements, nous devons passer à la caisse, mais il arrive que l’Etat aille au-delà de ce temps parce qu’il faut qu’il vende les maisons avant et c’est pourquoi nous sommes parfois obligés de faire la promotion de nos maisons nous-mêmes », ont soutenu les promoteurs.
Si à terme, l’opération va permettre de loger environ 12 000 ménages, force est de reconnaître que les conditions d’obtention ne sont pas à la portée du Burkinabè moyen. A titre d’exemple, pour une maison de type F2, dont le coût varie entre 5,5 millions à 6,5 millions de franc CFA, le demandeur doit, pour sa part contributive, verser une avance équivalent à 1/3 du montant de la maison. Le remboursement de la somme restante devant se faire en dix ou quinze ans, en raison de 27 000 F CFA/mois. Mais, de par la nature du projet, qui est d’offrir des logements à des prix abordables au maximum aux Burkinabè, il est important que les conditions soient revues.


Donald Wendpouiré NIKIEMA
nikdonald@yahoo.fr

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