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Le Quotidien N° 1101 du 30/6/2014

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Sécurité présidentielle : Etienne Traoré jette un pavé dans la mare
Publié le lundi 30 juin 2014   |  Le Quotidien


Etienne
© Autre presse par DR
Etienne Traoré, homme politique et enseignant d`université


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Le président du Faso se rend à Bamako au moment où un de ses opposants fait des révélations troublantes. D’abord sur sa page Facebook, puis dans Le Quotidien du samedi 28 juin 2014, l’ancien député et membre de l’opposition, Etienne Traoré, fait des déclarations d’une extrême gravité. Il a affirmé sans l’ombre d’une hésitation que des éléments du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) figurent dans le dispositif sécuritaire de Blaise Compaoré. Ces propos, qui ne proviennent pas de n’importe qui, méritent une réaction des autorités compétentes, notamment le ministère de la Défense. Mais jusqu’à présent, c’est le silence radio. Comme à son habitude, le gouvernement burkinabè garde un mutisme total sur certaines accusations dont il est l’objet. C’est peut-être une stratégie de (non) communication. Sauf que dans le cas présent, elle pourrait ne pas être payante. A l’endroit sa propre armée d’abord, le pouvoir doit rassurer qu’il ne fait pas appel à des éléments étrangers en conflit avec leur pays d’origine. La cohésion de nos forces armées peut s’en ressentir. Il est donc impérieux de dire ce qu’il en est réellement. Des canaux propres à la Grande muette existent, pour communiquer, certes. Mais une déclaration officielle de son chef ne serait pas de trop. A destination de l’opinion malienne, une clarification doit aussi se faire. Lors de la visite du président Compaoré, annoncée ce lundi à Bamako, le sujet ne manquera certainement pas de revenir dans les échanges. Il appartient là aussi au chef de l’Etat burkinabè de rassurer son homologue malien. Sinon, sa tentative de retour sur le devant de la médiation pourrait échouer.
Après avoir fait oublier sa réputation de pays déstabilisateur, pour endosser celle de faiseur de paix, le Burkina doit prouver qu’il est résolument engagé sur la bonne voie. Voilà pourquoi cette affaire de militaires du MNLA présents dans la garde présidentielle mérite d’être tirée au clair. En cela, le Burkina ne manque pas d’institutions pour mener les investigations nécessaires. Le parlement, entre autres, peut ouvrir une enquête ou au moins interpeller le gouvernement afin de faire la part du faux et du vrai dans cette affaire. On s’étonne d’ailleurs, à ce titre, que l’opposition burkinabè garde le silence sur les révélations faites par un des siens. Est-ce parce qu’elle n’a pas foi en ce que dit Etienne Traoré ou alors a-t-elle tout simplement peur d’évoquer un sujet hautement sensible ? En tout cas, il ne faut pas attendre que ce soit les députés de la majorité qui posent le problème devant le parlement. C’est le rôle de l’opposition de s’approprier ce dossier et d’exiger la vérité du gouvernement. Car il s’agit bel et bien d’un pavé dont la portée dépasse nos frontières.
En principe, il n’est pas interdit à un Etat de faire appel aux services d’un autre pays ou d’une société privée pour l’aider à gérer la sécurité du chef de l’Etat. Mais cela se fait selon des règles strictes. Parmi elles, il va sans dire que le recours à des mercenaires et à des groupes armés rebelles n’est pas indiqué. Car cela finit toujours mal. La greffe ne prend jamais, en raison du rejet de l’armée nationale de ces corps étrangers. C’est donc une voie dangereuse qu’il faut éviter d’emprunter. Les erreurs des dirigeants africains des indépendances ne doivent pas être dupliquées. Beaucoup parmi eux avaient réduit leur garde présidentielle aux seuls membres de leur clan. Ils n’avaient confiance en personne d’autre pour assurer leur sécurité. Ils ont raison. Quand on se maintient au pouvoir par la force et non par les urnes, il ne peut en être autrement. Cependant, sous l’ère des régimes démocratiques, la sécurité des dirigeants ne peut se soustraire aux règles de l’Etat de droit. Ces précautions permettent à la fois d’assurer une sécurité sans faille du président, mais aussi de sauvegarder la souveraineté de l’Etat et la cohésion au sein des forces de sécurité .

La Rédaction

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