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Le Quotidien N° 1097 du 25/6/2014

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Crise au nord-Mali: De Ouaga à Alger, les chemins escarpés de la médiation
Publié le jeudi 26 juin 2014   |  Le Quotidien


Mali:
© aBamako.com par DR
Mali: Festivités marquant l`Investiture du Président IBK
Jeudi 19 septembre 2013. Bamako, Stade du 26 mars. Le Président Ibrahim Boubacar Keita a fêté en compagnie de ses pairs venus d`Afrique et d`Europe, son investiture à la magistrature suprême du Mali.


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La résolution de la crise malienne continue de bégayer depuis l’arrivée d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) au pouvoir. Après avoir tenté sans succès un dialogue interne avec les groupes armés, ayant hésité entre divers médiateurs burkinabè, marocain et mauritanien, le président malien semble désormais s’en remettre à l’Algérie. Selon le ministre des Affaires étrangères algérien, en effet, son pays abritera bientôt des pourparlers entre divers acteurs de la crise au Nord-Mali. Depuis quelques mois, on a bien vu que l’épicentre de la médiation se déplaçait vers Alger. Et le gouvernement malien, qui n’a jamais montré d’enthousiasme à l’égard de la première médiation officielle connue, celle de Blaise Compaoré, au nom de la CEDEAO, a naturellement laissé le glissement s’opérer. Même si par courtoisie diplomatique le ministre algérien fait référence au président Blaise Compaoré comme partie prenante aux prochaines discussions, force est de constater que le Burkina est poussé vers la sortie. On perçoit cependant la prudence de la diplomatie algérienne dans ce dossier très complexe. Elle évite de vite enterrer le rôle du Burkina. Elle sait que le président Compaoré continue d’avoir une certaine influence sur certains groupes armés dont le MNLA, qui a d’ailleurs pignon sur rue à Ouagadougou. Justement, pour le Mali, le gros problème du Burkina réside dans cette proximité avec le MNLA. Et c’est peu que de dire que la confiance est à un niveau zéro entre les deux pays. Le dernier incident ayant mis en cause des soldats burkinabè de la MINUSMA n’est pas fait pour arranger les choses. Par naïveté ou par ignorance, ils sont tombés dans un piège enfantin en se laissant photographier avec des jeunes Touareg brandissant un drapeau de l’Azawad. Résultat, ils ont vécu l’humiliation du rapatriement manu militari.
Le Burkina a donc intérêt à recadrer ses hommes au regard du caractère sensible du dossier du Nord-Mali. La fin des suspicions maliennes vis-à-vis du Burkina est aussi à ce prix. Le Burkina peut-il renverser la vapeur pour apparaitre aux yeux des Maliens comme un médiateur impartial ? Telle est la question. Mais, les autorités burkinabè ne doivent pas faire de fixation sur cette médiation, comme si elles n’avaient rien d’autre à faire. Voilà des mois que Bamako s’éloigne de Ouagadougou, pour regarder vers d’autres horizons, notamment vers Alger. Le Burkina devrait se satisfaire du travail accompli comme ses efforts pour le retour à l’ordre constitutionnel normal au Mali. Et c’est tant mieux si d’autres acteurs ont décidé de prendre le relais de cette longue marche vers un Mali définitivement apaisé. C’est ce passage de flambeau qui semble s’opérer, avec les prochaines négociations en Algérie. Il n’y a aucun mal en cela. Car le président du Faso, quelque peu délesté de ce lourd fardeau malien, pourra enfin s’occuper de ses problèmes domestiques. Et ce n’est pas ce qui manque. A un peu plus d’un an de la fin de son mandat, le président devait s’atteler, dans une démocratie normale, à peaufiner son bilan quinquennal et à préparer la transition, étant donné que la loi lui interdit un autre mandat. Mais voilà, on est au Burkina. Au lieu de cette ligne droite, on a décidé d’emprunter des dédales avec ce que cela comporte comme crise inutilement entretenue. Blaise Compaoré, l’expert ès médiations, devient à son tour sujet à controverse. En entretenant un climat de tension avec les velléités de tripatouillage de la Constitution, les thuriféraires du régime mettent à mal la réputation du président Compaoré. Comment peut-il dans ces conditions donner des leçons de démocratie et de paix aux autres ? Il y a donc un grand risque que l’image de faiseur de paix que le président Compaoré s’est forgé soit entachée par la crise interne au Burkina. Il est impérieux pour lui de savoir prendre avec sagesse ce tournant historique que s’apprête à prendre le Burkina .

La Rédaction

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