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L`Observateur Paalga N° 8647 du 23/6/2014

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Modification de l’article 37: un carton vert dans un stade plein
Publié le lundi 23 juin 2014   |  L`Observateur Paalga


Référendum
© aOuaga.com par A.O
Référendum sur l`article 37 : le CDP approuve le projet à travers un meeting
Samedi 21 juin 2014. Ouagadougou. Stade du 4-Août. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) a organisé un meeting pour réaffirmer son soutien au référendum sur l`article 37 de la Constitution


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Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a fait une démonstration de force en remplissant le stade du 4-Août à Ouagadougou pour dire Oui au référendum pour la modification de l’article 37 de la Constitution en vue de permettre au président Blaise Compaoré de solliciter un nouveau bail présidentiel en 2015. Ainsi à l'opposition, qui avait brandi un carton rouge au chef de l'Etat, le pouvoir a répondu par un vert. C’était le samedi 21 juin 2014.

«Le 21 juin 2014, nous allons remplir le stade du 4-Août recto verso, en haut et en bas, avec intercalaires», nous confiait il y a quelques jours un membre du secrétariat exécutif national du CDP. Chose promise chose due : la cuvette du football était pleine comme un œuf. Les militants et sympathisants du CDP ont en effet répondu massivement à l’appel de la direction politique de leur parti pour qu’en chœur ils disent Oui au référendum et à la modification de l’article 37.

Rarement le stade du 4-Août a reçu un tel monde pour un meeting d’un parti politique.
En dehors du grand Sachem, Blaise Compaoré, presque toute la crème Cdpiste était présente : les membres du gouvernement, avec à leur tête le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao ; le président de l’Assemblée nationale, Soungalo A. Ouattara ; des députés, le gotha du monde des affaires, notamment Djanguinaba Barro, Hamadé Bangré Ouédraogo, Alizèt Gando et les responsables du CDP au plus haut niveau.

15h45. Le secrétaire exécutif national, Assimi Kouanda, et des poids lourds du parti tels qu’Alain Yoda, François Compaoré, Paramanga Ernest Yonli, Juliette Bonkoungou, Fatou Diendéré, et nous en oublions, ainsi que les jeunes loups Salam Dermé, Alpha Yago et Blaise Sawadogo arrivent au stade. Ils font le tour du terrain pour communier avec le public et sans doute lui dire merci pour sa mobilisation sans précédent. A chaque tribune, c’est l’explosion de joie : les militants se mettent debout pour brandir les petits drapeaux du CDP et scander des slogans en faveur du référendum et de Blaise Compaoré.

16h. Début officiel de la cérémonie alors que les spectateurs étaient sur place depuis 10 heures. Cette longue attente n’a pas entamé la détermination de certains venus crier haut et fort qu’ils sont résolument engagés pour le référendum.
Du reste, toutes sortes de banderoles étaient brandies au stade, mais les messages convergeaient vers le même objectif : ‘’Feu vert à Blaise Compaoré pour la présidentielle de 2015’’. « Qui peut faire mieux que Blaise ? » demandait l’une d’entre elles. De Noël Sourwema à Assimi Kouanda en passant par Paramanga Ernest Yonli, les discours étaient presque identiques : respecter la Constitution, c’est aller au référendum.

Ainsi, ils ont invité la classe politique à se préparer à aller aux urnes et à respecter le verdict qui en sortira. Ils n’ont pas manqué d’exhorter leurs militants à s’inscrire sur les listes électorales.
La grand-messe du CDP s’est poursuivie à travers d’autres prestations d’artistes. Et devant le satisfecit des responsables du CDP pour la mobilisation, un confrère a fait le commentaire suivant : «Chaque camp a mobilisé du monde et rempli le stade. Maintenant on fait quoi ?»

Adama Ouédraogo Damis & Hyacinthe Sanou


Les à-côtés

• Départ prématuré de militants

Si le CDP peut se réjouir d’avoir rempli le stade du 4-Août à Ouagadougou, il a enregistré une fausse note.
En effet, des militants ont commencé à quitter les tribunes alors que les discours n’étaient pas terminés.
Cela a suscité des interrogations chez certaines personnes qui se demandaient si beaucoup n’avaient pas fait le déplacement juste pour voir jouer des artistes tels que Serge Beynaud de la Côte d’Ivoire, Greg, Dez Altino, Floby, Tiness ou Awa Nadia. De petits malins ont jeté de l’huile sur le feu en annonçant le départ de certains cars pour leurs localités d’origine, ajoutant à la désertion.
Selon un cadre du CDP, ce sont des détails, tout ça «L’essentiel, le stade était plein et les militants ont communié avec la direction du parti et réaffirmé leur engagement à aller au référendum. N’oubliez pas que les gens étaient sur place depuis 10 h sous le soleil…», a-t-il ajouté.

• Ehi ! monsieur le pilote !

A quel jeu jouait le pilote de l’hélicoptère qui a paradé au stade du 4-Août ?
La question mérite d’être posée au regard des scènes qu’il nous a donné de voir. En effet, dès 15h30, un hélico faisait la ronde pour, disait-on, filmer le public sorti nombreux, au grand plaisir des spectateurs qui se régalaient. Mais au grand étonnement de plus d’un, pendant qu’Assimi Kouanda prononçait son discours, le pilote est descendu dangereusement à moins d’une dizaine de mètres de la pelouse avant de remonter ; ce qui a entraîné la frayeur dans le stade. Le pilote est sans doute sûr de son savoir-faire, mais ce genre de cinéma doit être déconseillé, car un incident est vite arrivé et ce sont de nombreuses familles qui peuvent être endeuillées.

• A nos amis de la Sécurité…

A la fin du meeting, un groupe de journalistes qui tentait de se frayer un passage pour aller faire des interviews a été rudoyé par des gendarmes ; une consœur a même été violemment projetée au sol par un pandore qui, visiblement, se croyait à une tribune de catch. Il n’en fallait pas plus pour qu’on assiste à des échauffourées entre journalistes et pandores.
Certes les forces de sécurité font leur travail, mais le maintien de l’ordre ne signifie nullement qu’il faut violenter les hommes de médias, qui font pourtant également leur boulot.
Pendant qu’on y est, les braqueurs et autres délinquants sévissent dans la cité et empêchent les pauvres populations de dormir en braquant notamment des établissements financiers en plein jour au cœur de Ouaga. Au lieu de bander les muscles devant des gens qui n’ont que leurs calepins et leurs bics, mieux vaut préserver son énergie pour casser du bandit.
N’est-ce pas, chers amis gendarmes ?

• Vous avez dit loyalistes ?

Il y avait toutes sortes d’associations et de mouvements au stade qui soutiennent le CDP et le référendum. On pouvait ainsi lire, entre autres, Mouvement J’aime François Compaoré ; les amis de Salah Compaoré, la diaspora ivoirienne ; Association des vendeurs et vendeuses de chaussures, de petits commerçants, de bouchers, etc. Mais s’il y a des groupes qui ont fait tiquer plus d’un, c’est bien le Mouvement des jeunes loyalistes pour la modification de l’article 37 et celui des patriotes burkinabè. Le rapprochement est vite fait avec des groupuscules du même nom qui ne sont pas innocents dans l’embrasement qu’a connu la Côte d’Ivoire, il y a quelques années. Alors, on ne peut que croiser les doigts pour le Burkina.

• Ernest Paramanga intentera-t-il un procès à Zeph ?

De son intervention Ernest Paramanga Yonli a profité faire une boutade au chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, qui, selon lui, a volé le concept du «recto verso» au CDP. Il a ainsi promis de le traduire en justice pour avoir copié leur concept et l’avoir mal appliqué.

• La provoc’ des étudiants

Pendant que toute la cuvette du stade du 4-Août criait oui au référendum, des étudiants regroupés devant la cité universitaire à proximité, surnommée la «cité chinoise», brandissaient un tableau mentionnant : «Non au référendum» et en criant «ça se passe ici !» ; fort heureusement, le fair-play a prévalu entre les partisans du Oui et du Non !

• Mais où est donc passé Salam ?

Dans le flot de militants qui se dirigeaient vers les cars pour embarquer pour le retour, un groupe d’une dizaine de femmes était quelque peu hystérique. Criant «Salam est où ?» en langue mooré, les dames, dont certaines avaient des larmes aux yeux, semblaient prises de panique. Renseignement pris, elles cherchaient en vain leur «guide» qui se prénomme «Salam». « Quand nous sommes arrivées au stade, il (Salam) nous a prévenu qu’il y avait beaucoup de petits voleurs et qu’il valait mieux qu’on lui remette nos portables et nos sacs à main et que nous n’entrions au stade qu’avec le strict minimum.
Mais depuis que nous sommes sorties, on ne le voit pas, et son portable ne passe pas », nous a expliqué l’une d’entre elles en réprimant un sanglot.
Ce diable de Salam est resté invisible jusqu’au moment où nous prenions congé des pauvres dames.

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