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Le Pays N° 5344 du 23/11/2012

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Enlèvement d’un français au Mali : Le MUJAO dans une logique de défiance
Publié le vendredi 23 novembre 2012   |  Le Pays




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La liste de Français enlevés et détenus au Sahel vient de s’allonger. Aux six, privés de leur liberté depuis 2010 pour certains et 2011 pour d’autres, il faut ajouter un septième : le Français d’origine portugaise Gilberto Rodriguez Léal, âgé de 61 ans. Depuis le 20 novembre dernier au soir, il est prisonnier, enlevé qu’il est par sept personnes enturbannées à Dièma, une localité située à l’Est de Kayes, la principale ville malienne proche de la frontière avec la Mauritanie. On se disait, jusque-là, que c’est la partie septentrionale du Mali qui était une « zone rouge » interdite aux touristes occidentaux après que certains d’entre eux ont été enlevés dans ce vaste désert. Mais avec cet enlèvement revendiqué le lendemain par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), on peut dire sans risque de se tromper que même la partie du pays sous contrôle des autorités de transition de Bamako n’est pas aussi sûre qu’on le croit. Les enlèvements ne se font plus dans les vastes étendues de sable mais dans les villes où les terroristes viennent chercher leurs « proies » comme des animaux affamés qui n’hésitent pas à venir se servir dans les enclos des habitations. Les ministères des Affaires étrangères des pays occidentaux vont devoir colorier beaucoup de zones du Mali et déconseiller leurs ressortissants tentés par l’aventure de ne pas s’y … aventurer. Et c’est tout le Mali qui risque d’être décrété « zone rouge » avec toutes les conséquences sur le tourisme, la libre circulation des personnes et des biens, etc. En attendant, ce rapt est une épine de plus aux pieds des autorités françaises. C’est un supplément d’angoisses, des efforts à redoubler pour libérer des otages aux mains de ravisseurs qui se nomment AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) et MUJAO. Ce dernier mouvement voulait envoyer un message à la France qu’il ne se serait pas pris autrement, surtout dans ce contexte de préparatifs pour une intervention militaire dans le Nord-Mali que les autorités françaises sont prêtes à soutenir militairement et logistiquement. A la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et au médiateur de la crise malienne, le MUJAO indique clairement dans quel camp il est : celui de preneurs d’otages et de terroristes. Tous ceux qui demandent aux mouvements ayant investi le septentrion malien de faire savoir clairement s’ils sont trafiquants, bandits, terroristes et/ou intégristes ou pas, ont une réponse claire du MUJAO. Les nouveaux maîtres de Gao ne semblent même pas être impressionnés par les préparatifs de guerre contre tous ceux du Nord-Mali qui ne seraient pas « entrés dans la république ». Ce mouvement est tout à fait le contraire, par exemple, d’Ansar Dine qui, depuis qu’il est question d’intervention militaire, s’est dit prêt à un dialogue avec Bamako même si certains y voient une ruse. Le MUJAO s’est résolument inscrit dans une logique de défiance de tous ceux qui veulent libérer la partie occupée par des barbares du XXIe siècle. L’enlèvement opéré dans la région de Kayes en est l’illustration. Il a lieu concomitamment avec la bataille livrée par le MUJAO au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dans la ville de Ménaka. A moins d’un coup de théâtre, l’usage de la force devient inévitable contre ce mouvement pour le déloger de son fief de Gao et, d’une manière générale, du Nord-Mali.

Séni DABO

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