Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



Sidwaya N° 7687 du 17/6/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Conseil économique et social: le financement de la solidarité nationale en réflexion
Publié le mercredi 18 juin 2014   |  Sidwaya


Le
© Présidence par DR
Le Président du Conseil économique et Social (CES), Paramanga Ernest Yonli, a remis le rapport public 2011-2012 de son institution au Président, Blaise Compaoré
Mercredi 9 octobre 2013.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le Conseil économique et social (CES) tient depuis ce lundi 16 juin à Koudougou, un forum national sur le financement de la solidarité nationale. En plus des 90 conseillers et le personnel administratif de l’institution, des partenaires sociaux tels les représentants des départements ministériels, les représentants d’organismes internationaux, des partenaires techniques et financiers, des acteurs de la société civile et des associations participent à la réflexion de Koudougou. L’ouverture du forum a été présidée par le président du CES, Paramanga Ernest Yonli, et ce, en présence du ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, du contrôleur général d’Etat, des gouverneurs du Centre et du Centre-Ouest, ainsi que de nombreuses autres personnalités.

L’accès des populations aux services sociaux de base est une priorité pour le Burkina Faso, selon le constat fait part le CES et ce, depuis la première génération des stratégies de réduction de lutte contre la pauvreté. Dix années après la mise en œuvre de cette stratégie, le Burkina a pu atteindre un taux de croissance économique moyen de 5,2% tandis que l’incidence de la pauvreté n’a baissé que de l’ordre de 2,5 points passant de 46,4% à 43,9% entre 2003 et 2010. Et cela est tributaire à la forte croissance démographique et aux conséquences des différentes crises qui ont démontré une grande vulnérabilité de notre pays et particulièrement des populations les plus démunies face aux chocs exogènes. C’est dans cette dynamique qu’une politique nationale de protection sociale a été adoptée par le gouvernement en 2012. Cette politique met particulièrement l’accent sur la promotion de la solidarité nationale. Ainsi, des structures de promotion de la solidarité telles que la direction générale de la solidarité nationale et le Fonds national de solidarité développent des stratégies de mobilisation des ressources pour le financement de la solidarité. Au nombre de ces stratégies, il y a le dépôt d’urnes dans certains lieux publics, les requêtes formulées auprès des institutions, entreprises et sociétés, l’organisation annuelle du mois de solidarité, la mise en place de comités de mobilisation de contributions dans les ambassades et missions diplomatiques du Burkina Faso, etc.

Cependant, force est de constater que la mobilisation des ressources par ces stratégies reste très faible. A l’opposé, les besoins de prise en charge des publics-cibles sont de plus en plus croissants. C’est pourquoi, le CES, au regard de ses missions, a initié ce forum afin d’apporter sa part de contribution à la recherche de solutions au financement de la solidarité.

La question fondamentale est donc de savoir comment développer davantage des stratégies pérennes et efficaces pour financer la solidarité au niveau national. C’est pour trouver une solution à cette problématique, socle d’un développement durable, que le Conseil économique et social a inscrit dans son plan d’actions 2013-2015, la thématique : «Financement de la solidarité nationale» comme base de réflexion à mener au cours de l’année 2014, d’où la tenue du forum de Koudougou. Un forum qui, du reste, ambitionne de contribuer à la définition des stratégies innovantes de financement des actions de solidarité dans notre pays. C’est pourquoi, en initiant ce forum, le CES s’est fixé comme objectif principal de définir des stratégies de financement de la solidarité nationale. De façon spécifique, il s’agira pour les deux participants d’analyser les stratégies actuelles de mobilisation des ressources pour le financement des actions de solidarité, d’identifier des sources de financement des actions de solidarité, de déterminer de nouvelles stratégies de mobilisation des ressources pour un financement pérenne de la solidarité au niveau national.

Aussi, les participants auront droit à une série de communications parmi lesquelles : les stratégies actuelles de mobilisation des ressources pour le financement des actions de solidarité au Burkina Faso : bilan et perspectives ; la problématique du financement de la solidarité nationale : quelles stratégies innovantes pour un financement pérenne des actions de solidarité ; rôle social des caisses populaires et des sociétés d’assurances dans la promotion de la solidarité nationale ; la problématique du financement de la solidarité nationale par les collectivités territoriales : bilan, défis et perspectives ; les valeurs de solidarité nationale au Burkina Faso face aux nouveaux défis du développement…

A l’ouverture du forum, le président du CES, Paramanga Ernest Yonli, a indiqué que dans notre pays, la décennie écoulée a été caractérisée par des avancées aux plans économique, politique et social. Dans ce dernier domaine, les progrès enregistrés en matière de développement humain cachent mal les disparités sociales, notamment la marginalisation des groupes vulnérables ou la dégradation des conditions socio-économiques de nombreuses familles en milieu urbain et rural. Et cela constitue des défis qui nous interpellent sur la nécessité de promouvoir la solidarité nationale car a dit le président du CES, «nul n’est assez démuni pour ne pas être solidaire et nul n’est assez nanti pour se passer de la solidarité d’autrui». Selon lui, la solidarité s’appréhende comme étant la complémentarité dans la diversité pour mettre en œuvre la nécessité de vivre pour les autres et avec les autres. A la fois un droit et un devoir, elle s’exprime de plusieurs manières et requiert des aptitudes que chaque humain est à même de posséder et de partager. L’histoire lointaine de notre pays nous enseigne que la solidarité a toujours existé, se matérialisant par une tradition d’organisation de solidarité et d’entraide, née de l’initiative des différentes communautés et connue sous des appellations multiformes. Ces organisations informelles ont un caractère temporaire par le fait qu’elles naissent pour des besoins ponctuels et disparaissent avec la satisfaction de ces besoins. Aujourd’hui, le CES prône pour une solidarité pérenne envers toutes les couches sociales du Burkina Faso et entend jouer pleinement son rôle au sortir du forum de Koudougou dont les résultats sont plus que attendus. Tout en saluant les efforts que déploient le gouvernement, les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile, que ce soit au niveau institutionnel ou au niveau opérationnel, pour la promotion de la solidarité nationale dans notre pays, Paramanga Ernest Yonli a dit attendre beaucoup des conclusions des travaux du forum qui, selon lui, va booster davantage la solidarité au Burkina Faso. Toutefois, il estime, au regard des enjeux pour le financement de la solidarité, que l’Etat doit adopter davantage de politiques volontaristes et courageuses pour une société burkinabè équitable et inclusive. Les enjeux sur la question sont tellement nombreux et cruciaux aux plans social, économique et politique, qu’aucune occasion n’est de trop pour réfléchir profondément à la manière et au moyen de les maîtriser judicieusement. C’est là toute l’ambition de ce forum, a conclu le président Yonli devant les deux cents participants.

Auparavant, le gouverneur de la région du Centre- Ouest, souhaitant la bienvenue à l’ensemble des conseillers du CES et aux participants, a dit toute sa satisfaction de voir que c’est le chef-lieu de sa région qui a été choisi pour abriter un tel événement dont l’importance se passe de commentaire. Parlant de solidarité, Désirée Marie Chantal Boni/Nignan a indiqué qu’il s’agit là d’un concept qui ne peut laisser personne indifférent. Du reste, la solidarité est la chose la mieux partagée dans sa région, a dit la gouverneure, et ce, à travers toutes les communautés religieuses, coutumières, la société civile et même des particuliers.


François KABORE

 Commentaires