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L’Observateur N° 8259 du 22/11/2012

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Prise de Goma et de Sake : Sous pression, Kabila n’a que le choix de la négociation
Publié le vendredi 23 novembre 2012   |  L’Observateur




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Après Goma mardi, les rebelles congolais du M23 ont pris la localité de Sake le mercredi et n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin ; une prise rapide de deux villes qui semble éclairer d’un jour nouveau l’implication rwandaise dans ce conflit. Ainsi ragaillardis par leur fulgurante victoire sur le terrain, ces rebelles font désormais dans les exigences maximalistes. Et bien malin qui saura dire si la prise de Goma et de Sake ne marque pas le début d’une conquête d’un territoire plus vaste ou si elle ne vise pas surtout à accentuer la pression sur Kabila et l’ONU, qui, en dépit de ses 17000 hommes déployés pour le maintien de la paix dans ce pays, tarde à faire preuve de son efficacité, voire de son utilité.

"Nous irons jusqu’à Bukavu, Kisangani, Kinshasa", a lancé peu après la chute de Sake, le porte-parole du M23, le colonel Viannay Kazarama, haranguant, dans le stade de Goma lors d’un meeting, des hommes et des femmes qui se demandaient bien à quelle sauce ils seraient mangés par les nouveaux maîtres de la ville.

Ce qui était une revendication, presque corporatiste, c’est-à-dire pouvoir entrer en pourparlers directs avec les autorités congolaises, semblent être désormais hors de saison, car, pour le colonel rebelle, «Kabila doit quitter le pouvoir parce qu’il n’a pas remporté les élections de l’année dernière» ; une allusion aux accusations de fraude portée par l’opposition contre Kabila à l'occasion de la présidentielle de novembre 2011.

Nul doute que ces revendications pourraient avoir créé une certaine gêne chez ceux présentés comme les parrains des rebelles, en l’occurrence les présidents Kagamé du Rwanda et Musévéni de l’Ouganda. Et ces derniers, pour ne pas continuer à porter la responsabilité de soutenir à bout de bras une rébellion qui, de par son action destructrice, ne cesse de jeter sur les sentiers des milliers de Congolais au point de créer une nouvelle catastrophe humanitaire, n’ont pas manqué de tirer sur la bride.

Pour Museveni et Kagame, même si certaines revendications de ce groupe armé sont légitimes, ils ne peuvent ni accepter l’extension de cette guerre ni accepter l’idée du renversement de Kabila. La question ici est de savoir si ces hommes, qui ont tous, à un moment ou un autre, usurpé le pouvoir d’Etat, sont sincères dans leurs déclarations ou feignent d’aider Kabila, qui se trouve plus que jamais dans de beaux draps ! De quel poids peut peser encore le président de la RDC à l’échelle régionale, voire sur le plan international après une telle déculottée ?

Inutile donc de dire que le numéro 1 congolais était, le mercredi 21 novembre dernier, dans ses petits souliers à Kampala, où il s’est rendu précipitamment pour rencontrer ses deux contempteurs, Kagamé et Museveni, afin qu’on l’aide à éteindre le feu, qui commence à prendre des proportions inquiétantes dans son pays.

Toujours est-il que, telle que se présente la situation sur le terrain, Kabila, qui refusait depuis de parler au M23, n’a désormais qu’une seule alternative : négocier.

Et cela est d’autant plus pressant que la récente conquête de ces deux villes met désormais la communauté internationale devant le fait accompli.

Boureima Diallo

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