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Education : Les loups blancs des examens scolaires 2012
Publié le vendredi 23 novembre 2012   |  Autre presse


Zizien
© Autre presse par DR
Zizien Ida Suzanne (BEPC)


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Chaque année scolaire est unique de par son déroulement, ses épreuves et ses opportunités. La session 2012 des examens scolaires a eu son lot d’anecdotes avec le bogue des logiciels qui a généré de vrais faux admis. Mais s’il ya des élèves qui garderont pendant longtemps de merveilleux souvenirs de cette année académique 2011-2012, ce sont incontestablement Nébié Idris Ben Ali Kaleb, Zizien Suzanne Ida et Ouédraogo Klénan Dieudonné. Ces derniers ont brillamment réussi à leur examen en se hissant même au rang de majors. Comme il est de tradition, Mutations vous propose un zoom sur ce trio d’As des examens scolaires de 2012.

Nebié Idris Ben Ali Kaleb (CEP)

Depuis juillet 2012, Nébié Idris Ben Ali Kaleb s’est vu surnommé le « National » par ses intimes en référence à son palmarès. Cet élève de l’école Sainte Marie de Titao a obtenu son certificat d’études primaires avec 165 points sur 170. Ce qui a fait de lui le premier au niveau national. Kaleb est né le lundi 23 octobre 2000 à Ouagadougou. Depuis qu’il a été scolarisé, il trône parmi les meilleurs de sa classe. En classe de Cours élémentaires deuxième année (CE2), il a dirigé le peloton de tête devant ses 26 camarades avec une moyenne de 8,93/10. En 2012, Sainte Marie de Titao, son école d’origine, a vu tous ses 21 candidats réussir leur examen du CEP avec en prime un taux d’admission à l’entrée en sixième de 85,71%.

Comblée par cette performance, la Sœur Chantal Douamba, directrice de cette école privée confessionnelle, n’était pas au bout de ses surprises car son élève Kaleb allait se placer au centre de toutes les attentions en se distinguant comme le meilleur des 290 562 candidats au CEP 2012. « J’ai laissé toute sorte de distractions et je me suis lancé à fond dans les études. », déclare Kaleb. Son secret donc, c’est de se consacrer entièrement aux études en réduisant le temps de jeu, en se concentrant sur les études et en restant surtout attentif. Cette stratégie, voire cette approche qu’il a de l’école, lui réussit bien. Parce qu’elle lui permet de tutoyer l’excellence. Du reste, « le national » a dû s’apercevoir que ses performances n’ont pas laissé indifférents.

En effet, il a été la vedette de plusieurs cérémonies de remise de prix d’excellence dans la capitale comme en région. L’inventaire de ses moissons fait état de 6 vélos reçus ainsi que de nombreux kits scolaires. Le Conseil régional du Nord dont relève Titao lui a gratifié d’une bourse d’études de 4 ans d’une valeur de 80 000 Fcfa l’an. Cette bourse lui permettra certainement de poursuivre ses études au collège. Inscrit en classe de 6e au collège Notre dame de l’annonciation de Cissin (Ouagadougou), Kaleb rêve d’être médecin cardiologue.
Il suffit d’y croire et de…persévérer dans l’excellence !!!

Zizien Ida Suzanne (BEPC)

A l’examen du BEPC 2012, l’excellence s’est conjuguée au féminin avec Zizien Ida Suzanne. Née le 1er septembre 1996 à Ouagadougou, cette pensionnaire du Collège des jeunes filles de Loumbila (internat) a engrangé une moyenne de 18,29/20 au BEPC. Cette brillante performance n’est pas passée inaperçue au ministère en charge de l’enseignement secondaire. Le département de Moussa Ouattara a innové cette année en identifiant le premier national et en organisant dans la célérité une cérémonie de récompense et de reconnaissance en son honneur. Cette cérémonie s’est tenue le 20 juillet dernier en marge du conseil de département dudit ministère. A cette occasion, la première nationale au BEPC a eu droit aux félicitations de ses hôtes. Elle a reçu en guise de reconnaissance de ses mérites, un ordinateur portable et un anti-virus. A la suite du ministère, d’autres acteurs ont manifesté leur joie à son égard en lui gratifiant de cadeaux aussi bien en espèce qu’en nature.

Depuis sa 6e, Suzanne tutoie l’excellence. Elle alterne entre le 1er et le 2e rang avec des moyennes générales supérieures ou égales à 15/20. En 6e, elle a été première de sa classe avec 17, 24/20. En 2008, elle a figuré sur la liste d’attente pour l’entrée au Prytanée militaire du Kadiogo (PMK). Pour ses parents, cette performance est « une grâce divine ». Cette fille a la tête bien faite. C’est également une passionnée des études et une adepte de la discipline. « J’étudie tout le temps et je ne néglige aucun cours. », souligne-t-elle. En guise de conseil, elle invite les élèves à ne négliger aucune matière et à cultiver surtout la discipline afin de créer ainsi un climat favorable au transfèrt de savoir entre l’enseignant et l’élève.

Suzanne a une prédilection pour la physique chimie communément appelée « PC ». Elle s’est tapée 18 de moyenne dans cette matière dans sa classe de 3e au collège internat des jeunes filles de Loumbila. Mais elle ne saura jamais ou presque, quelle a été sa note dans cette matière à l’examen, faute de relevé de ses notes. En rappel, les candidats admis au BEPC n’ont pas droit au relevé de notes de l’examen. Ce qui rend quasiment impossible les éventuelles réclamations.

La première nationale au BEPC fait la seconde TI (Technique industrielle) au lycée technique national Aboubacar Sangoulé Lamizana, ex-LTO. C’est là qu’elle entend poursuivre sa voie. Celle qui mène à l’architecture, son métier de rêve.

Ouédraogo Kiswendsida Klénan Dieudonné (BAC)

D’emblée, il faut souligner que la diversité des séries au Baccalauréat fait qu’il est difficile de parler de 1er national à ce niveau. Il semble que pour cette raison, l’office du Bac s’y aventure rarement. En 2012, des milliers de candidats ont composé dans 20 séries au Baccalauréat. Et parmi eux, un s’est singulièrement distingué en s’adjugeant une moyenne de 17,08/20 au Bac D. Il s’agit de Ouédraogo Kiswendsida Klénan Dieudonné du complexe scolaire Sainte Famille (Ouagadougou). Né le 5 janvier 1995 à Ouagadougou, Dieudonné a eu son Bac à 17 ans avec la mention « très bien ». « Je suis issu d’une famille de la classe moyenne qui doit se battre quotidiennement pour me soutenir dans mes études. J’ai toujours été conscient qu’il serait difficile à mes parents de soutenir mes études universitaires et celles de ma sœur.

Il était donc dans mes objectifs d’obtenir une bourse d’études par mon travail. », confesse-t-il. L’on pourrait dire de cet élève qu’il a signé un pacte avec l’excellence. Il était chaque fois premier de sa classe de la seconde en terminale. En seconde, « j’ai fini l’année avec une moyenne générale de 16,99 », se souvient-il. Pourtant, il s’empresse d’ajouter qu’il a eu quelques soucis en seconde. « La classe qui m’a semblé difficile depuis que je fais l’école a été la seconde parce que c’était un peu différent du premier cycle et j’ai eu quelques difficultés à acquérir le rythme. »

A la question de savoir comment il s’en est pris pour briller tant à l’école, il signale que de sa 6e à sa terminale, il n’a pas eu de répétiteurs ou d’encadreurs à domicile. « J’ai eu en 3e un bon ami qui aidait une amie et moi en mathématiques, mais je me suis ensuite efforcé de me débrouiller tout seul. Mon secret c’est un travail quotidien. J’aime toujours être à jour, donc il me suffit de réviser avant les devoirs et les examens. Pour moi la réussite réside dans un travail de tous les jours, afin de garder son niveau et si possible être mieux encore. »

Dieudonné poursuit des études de médecine au Maroc avec une bourse nationale. Son rêve étant de travailler un jour comme fonctionnaire international à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais à l’entendre, il est au Maroc par défaut. « J’aurais bien aimé étudier en France ou aux Etats-Unis. L’école au Burkina souffre de beaucoup de problèmes. Et à mon avis, l’excellence n’est pas assez encouragée. Il n’est pas facile à accepter que les meilleurs soient au Maroc et pas en France ou aux Etats-Unis. », se désole-t-il avant de lâcher : « Suite à mon succès au bac, je n’ai reçu aucune récompense ni reconnaissance de mes mérites. »

Instruit par l’expérience, le futur médecin a fait un diagnostic de l’école du Burkina. « Je pense que comme tout système éducatif, celui du Burkina a des problèmes. Les grèves constituent également un problème qui nous met en retard. L’école au Burkina a besoin de plus d’attention venant non seulement des autorités, mais aussi de toute la société, des professeurs et des parents qui jouent un rôle primordial dans l’éducation des enfants. », a-t-il déclaré.

Touwendinda ZONGO

MUTATIONS N° 16 du 1er novembre 2012. Bimensuel burkinabé paraissant le 1er et le 15 du mois (contact :mutations.bf@gmail.com)

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