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Sidwaya N° 7301 du 22/11/2012

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Insécurité routière, la part de responsabilité de l’homme
Publié le vendredi 23 novembre 2012   |  Sidwaya




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On n’en parlera jamais assez, la surcharge et le surnombre sur nos routes sont un fléau grave, que nous entretenons tous, malheureusement. Les véhicules break, par exemple, sont conçus pour quatre places. Mais les chauffeurs de taxis trouvent le malin plaisir de prendre quatre passagers, au lieu de trois, sur la banquette arrière et ceci, quelle que soit la corpulence des clients et même quand il s’agit de femmes enceintes ou ayant un enfant en main. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à dire aux passagers de « se relever un peu » pour faire de la place aux nouveaux clients. Si, par cupidité, le taximan ne se soucie que de remplir son véhicule, et se faire le maximum de profit, qu’est-ce qui oblige les clients à vivre ce supplice ? Rien a priori, car apparemment, il y a suffisamment de taxis à Ouagadougou. Il faut juste être patient. Il faut tout de même que ces taximen ont plus d’un tour dans leur sac.

Ils vous embarquent à deux ou trois, puis, au cours du trajet, s’arrêtent à tout bout de champ pour « renforcer l’effectif ». Le passager peut s’estimer abusé, mais en quoi est-il obligé de rester dans un véhicule surchargé ? d’accepter qu’on le coince comme dans une boîte de sardines ?

Le taxi a vocation de transporter les citoyens, certes, mais un peu de confort ne sera pas de trop. Cependant, en la matière, les chauffeurs ne vont pas du dos de la cuillère. Ils vous crient sans ménagement : « nous prenons quatre passagers à l’arrière ». C’est à prendre ou à laisser. Pour des véhicules qui sont rarement en règle en termes de visite technique, d’assurance…, c’est bien risqué.

La question est d’autant plus cruciale que 80% des accidents de la route au Burkina sont dus à l’homme. La plupart des accidents sur les routes interurbaines sont occasionnés par les surcharges et le transport mixte. Or, les mêmes pratiques se rencontrent en pleine ville, au nez et à la barbe de l’autorité, car en plus du surnombre, les chauffeurs de taxis se permettent de remplir le coffre de leurs véhicules de toutes sortes de bagages. Si le coffre se montre étroit, le toit sert parfois de porte-bagages. Le plus choquant, c’est que très souvent, la police s’intéresse peu à ce « détai ». Elle se préoccupe plus du respect des feux tricolores, de la vérification des papiers du véhicule, mais jette rarement un coup d’œil dans la voiture. Elle peut pourtant faire cesser la pratique en faisant descendre le surplus du véhicule.

Ce qui est étonnant, la pratique est comme tolérée, voire encouragée, d’abord par les passagers eux-mêmes, qui n’hésitent pas à héler un taxi visiblement « bien rempli ».

Certains s’en prennent vertement à ceux qui veulent défendre leurs droits et qui refusent de faire de la place au nouvel arrivant. Ces derniers se retrouvent seuls à affronter, non seulement le conducteur, mais curieusement les autres passagers, censés être solidaires à lui. Pourtant, il ne se passe un jour sans que la question de la surcharge et du surnombre ne se pose dans la presse, tant ses dégâts sont énormes. Mais personne ne semble s’inquiéter de ce qui peut, un jour arriver en ville, au vu surtout de la qualité technique déplorable de nombre de ces véhicules.

C’est en cela que le thème de la quatrième Journée nationale de la sécurité routière « Sécurité routière, tous responsables », trouve tout son sens.

Il est évocateur du vécu des citoyens qui, au quotidien, mettent leur vie et celle des autres en danger. Alors, il est temps que chacun sache que nul n’est à l’abri et que protéger sa vie est avant tout un engagement individuel. Les nombreux cas malheureux qui se passent tous les jours devraient amener chaque citoyen à se rappeler qu’il est un simple mortel, et avoir sur la conscience la mort d’autrui n’est réjouissant pour personne.

Assetou BADOH

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