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Route de la Guinguette : « Chemin de l’enfer »
Publié le jeudi 22 novembre 2012   |  L`express du faso




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Chers parents, chères autorités prenez vos responsabilités.

Vraiment, sans tourner autour de la question, on peut dire que l’axe Bobo – Nasso, communément appelé « route de la Guinguette » semble être aujourd’hui l’une des plus dangereuses voies de notre pays. Sans risque de diffamer, je pense que de nombreux chefs de familles et autorités de la ville de Sya sont conscients de la situation qui prévaut depuis plus de deux ans. La route de Nasso est devenue le «chemin de l’enfer ».

Ce dimanche 11 novembre 2012 aux environs de dix-huit heures, les cascadeurs sont encore victimes de leur comportement barbare et honteux : deux jeunes, en provenance de la Guinguette, qui s’étaient remorqués, dans leur course folle, venaient de fouetter une vieille femme. A mon passage, deux corps jonchaient la chaussée. Alertés, les sapeurs pompiers arriveront plus tard sur les lieux. Une véritable marée humaine avait pris en otage la voie.

Comment en tout temps des jeunes citadins peuvent-ils se faire tuer sans répit ! A les observer, on sent qu’ils ne veulent plus de ce monde. Tous les mouvements qui leur passent par la tête sont exécutés immédiatement dans l’espace comme s’ils étaient des anges.

Quand un des leurs vient à prendre le sol, voilà ce qu’ils tiennent comme langage : « Allons ! C’est un incapable, il ne veut plus vivre ; s’il meurt c’est fini, la vie continue ». Il faut se dire que tous les riverains et usagers de ce tronçon sont dans une insécurité permanente.

Au début de la recherche de la mise en œuvre de leur « tragédie », ces jeunes avaient pour point de ralliement, le lycée national de Bobo-Dioulasso. Là, ils montraient leur savoir faire.

Vu les nombreux accidents qui se produisaient sur le site, je pense que les autorités ont été interpellées sur la question ; celles-ci ont dû intervenir, toute chose qui a certainement contraint ces enfants à changer de lieu.

Maintenant, presque chaque soir, ce sont des rencontres de démonstrations et de causeries qui se font observer non-loin de la Maison de la culture de l’ethnie sénoufo. Pour une personne non-avertie, tu prends automatiquement peur en les rencontrant pour la première fois. C’est un monde fou, impressionnant composé essentiellement de jeunes filles et garçons occupant entièrement le passage.

Comme tous les jours le diable les accompagne dans leurs actions, on peut lire sur leur visage un sentiment de fierté et de satisfaction. Dès qu’ils commencent leurs exercices, on entend certains langages, entre autres : « c’est ma moto ; c’est du fer ; il y a les feuilles … ». Faisant semblant d’ignorer tout ce qui peut leur arriver, ces jeunes sont toujours heureux et confiants. La preuve est que pour s’affirmer davantage, le bar « Océan Plus » est l’endroit approprié pour leur rafraîchissement. Ce sont les bouteilles de liqueurs qui succèdent à celles de la bière, le tout accompagné de débats de vantardises très intenses. Là, il faut donc démontrer que l’on possède une moto de plus haute qualité, de plus chère par rapport à celle des autres.

Quel phénomène sur cette terre de Bobo-Dioulasso où des filles et des garçons en âge de servir correctement leur pays se livrent à des exercices suicidaires ? Chose étonnante est que le groupe est composé en majeure partie d’élèves ; ceux-là mêmes dont-on pense être des intellectuels, futurs bâtisseurs de notre nation.

Le dimanche est le jour le plus dangereux sur la route reliant Bobo à Nasso. De leur retour de la Guinguette, et souvent accompagnés de leurs camarades, ces cascadeurs en groupes, débouchent à vive allure occupant toute la chaussée et roulant avec une vitesse moyenne de 100 km à l’heure. Tant pis pour toute personne qui viendrait à les gêner. L’an passé, deux pauvres personnes, toutes des vendeurs d’herbes y ont perdu la vie. De cette période à nos jours, si je ne me trompe, ce sont au moins trois cascadeurs qui sont décédés.

Mais, que font les parents ? Où sont partis les effets de cette éducation de longues années qu’ils ont pu donner à ces enfants ? Chers parents, il est temps que vous prenez vos responsabilités, car le pays a besoin de ces jeunes ! Aidez-les toujours, car ils ne savent pas ce qu’ils font. Comme on a l’art d’entendre, évitons de dire ceci : « c’est mon fils, c’est mon enfant », car tu ne peux l’inhumer tout seul s’il venait à trépasser.

De toute façon pourquoi nous, parents, ne pouvions-nous pas habituer nos enfants à rouler à vélo ? Fournir une bicyclette à son fils ne veut dire nullement qu’on n’a pas suffisamment d’argent ! Au contraire ça lui fait du bien !

Quant à vous, chères autorités, pourquoi attendre encore. L’heure est grave et il est temps de réagir fermement. Pourquoi ne pas utiliser la manière la plus forte, procéder à des rafles sur cette voie ? On pourra ainsi récupérer les engins qui servent à tuer et les parquer en lieu sûr. Motif : « obstruction de la voie publique ». Aucun parent ne pourra se plaindre. De surcroît, pourquoi ne pas interdire les engins à deux roues à la Guinguette ? Que ceux qui le désirent s’en aillent en véhicules. Peut-être que cela permettra de sauver des vies.

D’ailleurs, qu’on restaure à l’autorité son plein pouvoir, c’est-à-dire qu’elle ait la liberté la plus absolue de travailler conformément aux textes en vigueur et en toute quiétude. Qu’elle puisse décider de tout ce qui va dans le sens du développement et de celui de la protection des personnes et des biens. Romain 13-1 nous donne des consignes en ces termes : « Chacun doit se soumettre aux autorités qui exercent le pouvoir. Car toute autorité vient de Dieu ; celles qui existent ont été établies par lui ».

Loin de vouloir donner de leçon à qui que ce soit, il faut que la désobéissance qui a trop perduré dans notre ville disparaisse. Difficile de décider de quoi que ce soit et de faire observer la discipline.

Nous en avons assez d’assister à cette scène de rallye qui donne de la chair de poule, d’une jeunesse qui se sacrifie, prête à mourir au détriment d’engins de fortune. Dans tous les cas, que ceux qui ne veulent plus de leur vie, laissent celle des autres. Ni ces types de voies, ni ces genres de motos ne sont adaptées à pareils exercices. A ma connaissance, il n’y a pas encore une école d’acrobatie à Bobo-Dioulasso. Que ceux qui veulent s’entêter s’en aillent dans le désert !

M. KOUL

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