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L’Observateur N° 8258 du 21/11/2012

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Kabila et Kagamé après la chute de Goma : En chiens de faïence autour d`une table
Publié le jeudi 22 novembre 2012   |  L’Observateur




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Ainsi donc Goma a fini par tomber le 20 novembre 2012 sans opposer la moindre résistance aux rebelles, qui menaçaient depuis quelques jours de la prendre. Rien de surprenant en cela, car, face à des forces loyalistes mal équipées, peu motivées et à l’entrainement sommaire ainsi que des casques bleus plutôt passifs, le M23 pouvait d’autant plus facilement prendre la capitale du Nord Kivu que le Mouvement est adossé à du solide, le Rwanda, qui tire les ficelles depuis Kigali.

Cruel destin que celui de cette cité minière de l’extrême est congolais, condamnée à souffrir le martyr depuis des lustres, chaque fois qu’une rébellion éclate.

Alors qu’un drame humanitaire est en train de se profiler, comme c’est souvent le cas dans pareilles circonstances, on ne peut manquer de se poser des questions sur l’utilité de la MONUSCO (la Mission des nations unies au Congo).

Voici en effet une Mission de maintien de la paix, forte de 17 mille hommes, qui engloutit 1,5 milliards de dollars américains par an, mais est impuissante parce qu’elle a les mains liées par son mandat dont beaucoup, à commencer par la France, demandent de plus en plus la révision.

Certes, les casques bleus ne sauraient se substituer aux forces régulières de la République démocratique du Congo (RDC), à qui il revient d’abord d’assurer la défense de son territoire, mais se tourner quasiment les pouces alors qu’on dispose de l’armement et des hommes pour au moins freiner l’avancée des rebelles et conjurer l’exode des milliers de déplacés a quelque chose «d’absurde», pour reprendre l’expression de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères.

La tragédie de Goma repose de façon cruelle la problématique des missions onusiennes, dont les soldats semblent souvent plus prompts à tirer entre les cuisses des mineures qu’à faire barrage aux fauteurs de troubles.

Grassement payés pour la plupart au regard de ce qu’ils gagnent dans leur pays d’origine, beaucoup, en effet, se contentent de rouler carrosse et de s’abimer dans la luxure. Il y a quelques années, un scandale de ce genre a éclaboussé la même MONUSCO.

Cela dit, quand bien même les troupes du M23 seraient d’anciens bandits reconvertis dans la rébellion faute d’avoir intégrer l’armée régulière, leurs actions posent un problème de gouvernance, dont on ne saurait absoudre Joseph Kabila.
Il faut d’ailleurs espérer pour lui que l’histoire ne se répète pas, car, ne l’oublions pas, c’est des confins du Kivu que son défunt père, Laurent Désiré Kabila, soutenu par…le Rwanda, avait assiégé Kinshasa pour en chasser le maréchal Mobutu.

La lune de miel, hélas, n’avait pas duré longtemps, et le soutien et protecteur, qui avait même un proconsul à Kins, est très vite devenu la bête noire, et les alliés d’alors se regardaient désormais en chien de faïence, comme ç’a dû être le cas hier à Kampala, où Museveni s’est résolu à asseoir les deux voisins ennemis autour de la même table pour discuter. Mais Paul Kagame niant depuis des mois l’évidence, c’est-à-dire son soutien manifeste au colonel Sultani Makenga, chef militaire du M23, il faudra plus d’un dîner pour que les convives accordent leurs violons.

Pourtant aujourd’hui, la RDC n’a d’autre choix que d’ouvrir des pourparlers avec ces contestataires armés. Hélas pour ce pays-contient, contraint de négocier en position de faiblesse. Autant dire que Kabila laissera des plumes...

San Evariste Barro

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