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Meeting de l’oppposition : « Le carton rouge de Arba Diallo n’empêche pas Blaise Compaoré de jouer »
Publié le mercredi 11 juin 2014   |  Actu Burkina


Arba
© Autre presse par DR
Arba Diallo: « Si le MPP reste dans l’opposition, on s’attend à ce qu’il joue le jeu »


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L’auteur du point de vue ci-dessous revient sur le meeting organisé par l’opposition politique le 31 mai dernier au stade du 4-Août. Tout en reconnaissant que l’opposition a réussi le pari de la mobilisation, Alfred Kaboré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, brocarde le carton rouge que le député Arba Diallo a donné à Blaise Compaoré. Car, selon lui, un carton rouge se donne au cours du match et non au

Le 31/05/2014, au stade du 4- Août, l’opposition a gagné son pari et le chef de file de conclure : « le stade étant rempli recto verso ; nous avons accompli notre promesse, le débat est clos ».
L’euphorie est suivie d’une remise de carton rouge à Blaise Compaoré. Le carton rouge se donne en cours de jeu et non au début du jeu, quel que soit l’amour que l’on a pour le football. Le carton rouge du député-maire Arba Diallo n’empêche pas Blaise Compaoré de jouer. C’est le peuple qui donne le vrai carton rouge. Allons vers le peuple.

Quant à la déclaration de M. Z. Diabré, qui conclut que le débat est clos, je pense que M. Z. Diabré va vite en besogne et « vend la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Le débat est loin d’être clos. Il est souhaitable qu’il se poursuive, sans passion, dans des conditions démocratiques et républicaines, dans le respect de notre peuple qui a droit aussi de s’exprimer à travers un référendum constitutionnel. L’empêcher serait une invitation tacite à la violence. Le succès du meeting du 31 mai est une présomption de victoire de l’opposition et non une victoire « stricto sensu ». Un meeting réussi n’a pas valeur de loi ; un chemin reste à parcourir et le peuple doit avoir le dernier mot.

Le député-maire de Dori peut gouverner le Burkina Faso dans des conditions normales, démocratiques, et c’est pourquoi j’ai voté pour lui aux dernières présidentielles. Son carton rouge en début de match à Blaise Compaoré n’est pas acceptable et n’empêchera pas Blaise Compaoré de jouer. Au lieu d’un carton rouge et la conclusion que le débat est clos, l’opposition pouvait utilement, avec « fair-play », renouer le dialogue en barrant un seul « Non » dans la gamme des « non » bloquant le dialogue politique. L’opposition a « raison » mais le parti au pouvoir « n’a pas tort » et n’acceptera pas l’humiliation d’une opposition devenue brusquement agressive, intolérante et violente.

Aucun partisan du CDP, responsable, ne milite pour un « pouvoir à vie » pour Blaise Compaoré. Beaucoup militent pour la conservation de ses « immenses réalisations » dans tous les domaines en faveur du peuple burkinabè. En démocratie, cependant, il n’est pas interdit que certains militants sincères (une minorité) demandent à Blaise Compaoré de proposer une autre candidature que la sienne en 2015. Mais la grande majorité des cdpistes et des sympathisants pensent que Blaise Compaoré est indispensable en 2015. Nul n’est indispensable dit-on ! Ce dicton n’est pas totalement vrai et n’est pas applicable à tous les contextes. Tous les « 16 millions de Burkinabè » ne sont pas aptes pour assumer la charge de l’Etat parce que l’on ne veut plus de Blaise Compaoré. L’objectif premier de la loi fondamentale d’un pays pauvre n’est pas d’avoir un président qui respecte scrupuleusement et prioritairement les règles du jeu, mais un président qui fait des résultats sans être l’esclave d’une durée donnée. Notre Constitution actuelle peut permettre à des individus, sans foi ni loi, de gouverner sans résultats pourvu que la Constitution soit respectée.

Si l’opposition reconnaît que le « peuple est mature », pourquoi ne veut-elle pas qu’on le consulte quand les leaders politiques ne s’entendent pas sur une question donnée ? Lors des présidentielles de 2010, le même peuple souverain avait distribué, de façon moins théâtrale, des cartons rouges à certains ténors de l’opposition. Blaise Compaoré avait, lui, reçu un carton blanc ! L’opposition a peur des cartons rouges du peuple et elle voudrait prendre le pouvoir directement par la rue, mais elle ne gèrera pas le pouvoir par la rue. Le carton rouge de l’opposition n’empêchera pas le candidat du CDP et du peuple silencieux de jouer. Il faut négocier, répétons-le, le virage de 2015 avec Blaise Compaoré et le parti au pouvoir au lieu de prôner et de souhaiter à mots couverts l’affrontement.

Certes, « le peuple est mature » mais beaucoup de leaders de l’opposition ne sont pas mûrs et sont pressés, comme des enfants, de prendre le pouvoir « ici et maintenant ». Certains d’entre eux, à cor et à cri, par manque de courage, de volonté et d’expérience dans la gestion de leur parti se sont réfugiés au MPP en abandonnant leur projet de conquête du pouvoir et leur base. En quoi les immigrés au MPP animent-ils la vie politique du pays ? Certains qui ont la soixantaine d’âge gagneraient à utiliser leurs dernières énergies pour soutenir le CDP dans leurs régions pour avancer plus, au lieu de s’engager dans des aventures sans issue pour eux, pour faire plaisir aux amoureux du changement pour le changement.
L’opposition parle abondamment du peuple mais ne s’intéresse pas au peuple qu’il veut utiliser pour parvenir au pouvoir. Elle veut le pouvoir à tout prix, y compris par le sang des innocents qu’elle n’hésitera pas à utiliser comme boucliers humains sous prétexte du respect de la Constitution qui a beaucoup d’insuffisances à corriger.

Notre opposition occasionnelle et opportuniste prêche la violence et ses principaux dirigeants sont des « magnats » financiers installés à l’extérieur et sont prêts à s’envoler vers des horizons tranquilles. Blaise Compaoré ne peut pas abandonner notre peuple face à des citoyens ambitieux et égoïstes qui parlent du peuple sans y croire. Les anti-référendum sont des criminels en puissance faisant feu de tout bois et poussant le pays vers le chaos pour leurs intérêts personnels.

Malgré le flon-flon persistant dans la rue et les stades, le rapport des forces est toujours en faveur du parti au pouvoir qui doit protéger le peuple et les institutions contre toute aventure. Le peuple doit rester l’arbitre. Jouons sur le terrain du peuple et pas ailleurs et surtout pas dans les mouvements meurtriers.

Alfred KABORE

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