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Sidwaya N° 7682 du 10/6/2014

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Incidents à l’inhumation du juge Nébié : Le ministre de la Justice appelle à la retenue
Publié le mardi 10 juin 2014   |  Sidwaya


Salifou
© Autre presse par DR
Salifou Nébié, magistrat, membre du Conseil constitutionnel


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Quelques heures après l’enterrement du juge constitutionnel, Salifou Nébié,
le ministre de la Justice, Dramane Yaméogo, a réagi aux incidents, qui ont émaillé
le cérémonial. Le Garde des Sceaux dit comprendre la douleur des uns et des autres, mais appelle au calme.


L’enterrement du défunt juge constitutionnel, Salifou Nébié, ne s’est pas passé sans couacs, dans la matinée du lundi 9 juin 2014, au cimetière de Gounghin. Le président du Conseil constitutionnel, Albert Dé Millogo, a été hué, et a vu son véhicule pris à partie par des manifestants. En début d’après-midi, le ministre de la Justice, Dramane Yaméogo, s’est prononcé sur ces incidents malheureux, à son cabinet, sis en plein cœur de Ouagadougou. «Il faut comprendre la douleur des uns et des autres. Tout ce qui a été fait ce matin (Ndlr : lundi 9 juin 2014) participe de cette douleur, que nous comprenons. Nous comprenons que lorsqu’une personnalité de la trempe de Salifou Nébié vient à disparaître de cette manière, il y a naturellement plusieurs points d’interrogation. La justice est saisie du dossier et elle mettra tout en œuvre pour élucider cette affaire. Je vous donne cette garantie», a-t-il déclaré de prime à bord. Il a poursuivi par ces mots : «Les personnes qui se sont mobilisées au domicile de Salifou Nébié, pour accompagner son corps à sa dernière demeure, n’ont pas totalement écarté la possibilité de débordement. Mais, compte tenu du fait qu’elles sont respectueuses du droit à la vie et sont conscientes du devoir, elles ont pris sur elles d’accompagner le défunt à sa dernière demeure. Elles ont essuyé des violences verbales et physiques. Je crois qu’il est utile d’apporter le soutien du gouvernement à toutes ces personnes, qui ont eu ces frustrations, tout en reconnaissant qu’on ne peut s’empêcher d’être en colère. Mais il convient de se contenir». Le ministre Dramane Yaméogo a ajouté : «A partir du moment où le dossier est entre les mains de la justice, et il est noté que tous les efforts sont mis en œuvre pour parvenir à la manifestation de la vérité, il est bon de faire confiance à la justice, qui va tout mettre en œuvre pour élucider ce dossier». Le Garde des Sceaux a même voulu montrer l’engagement de l’exécutif dans la résolution de l’affaire. «Déjà, l’autopsie a été effectuée, des auditions sont en train de se mener. Nous pensons que le dossier avance. Dès le début des faits, le portable de Salifou Nébié était porté disparu. Grâce à la diligence de nos services techniques et de la police judiciaire, nous avons pu mettre la main sur la personne, qui détenait ce portable. Et le portable est actuellement entre les mains des officiers de la police judiciaire ainsi que la personne qui le détenait. L’intéressé est en train d’être interrogé. Nous pensons que tous ces éléments viendront véritablement concourir à la manifestation de la vérité», a-t-il par ailleurs mentionné. L’occasion pour lui de «réitérer» ses félicitations aux acteurs de l’enquête, qui, depuis le 24 mai, ne ménagent aucun effort pour parvenir à recouper tous les éléments, en vue de la manifestation de la vérité.

Le rapport du médecin-légiste français attendu

Qu’en est-il des conclusions de l’autopsie ? «Il y a eu deux phases. Un médecin burkinabè a fait des actes d’autopsie. Ses conclusions sont reversées au dossier et sont suffisamment importantes et précises. Naturellement, ces conclusions aident à orienter le dossier. Il y a également l’autopsie faite par le médecin-légiste français. L’intéressé est retourné en France pour pouvoir faire tous les recoupements afin de produire son rapport. Et nous attendons son rapport, qui contribuera évidemment à faire avancer la procédure», a répondu le chef du département de la Justice. M. Yaméogo s’est aussi adressé à la famille judiciaire : «A l’ensemble des magistrats, qui sont vivement attristés, je voudrais leur dire de se ressaisir, de mutualiser nos intelligences et efforts afin d’élucider les faits». Pour le reste, il a exprimé de nouveau la compassion du gouvernement envers la famille éplorée. «J’ai une fois de plus l’occasion d’exprimer la douleur qui est la mienne, celle de l’ensemble du gouvernement, consécutivement à la disparition tragique de notre collègue, Salifou Nébié, le 24 mai 2014. Et je voudrais dire qu’aujourd’hui (Ndlr : lundi 9 mai 2014), c’est un jour triste pour la justice et le gouvernement, car c’est un haut magistrat que nous sommes partis inhumer, alors que les circonstances de sa mort ne sont pas encore élucidées», a-t-il déclaré. Aussi a-t-il soutenu : «Je voudrais exprimer toute notre reconnaissance à la famille, et dire que le gouvernement est pleinement conscient de ce qu’elle a enduré pendant plus de deux semaines. Elle était en attente de pouvoir faire les obsèques de leur fils, notre ami et collègue Salifou Nébié». A le suivre, le gouvernement n’est pas insensible à ce qui arrive à la famille Nébié. «Je voudrais aussi leur (proches du défunt) dire que le gouvernement mesure la peine endurée pour contenir ces différentes réflexions, qui ont fusé de part et d’autre pour être de nature à perdre le contrôle. Le gouvernement mesure également l’effort matériel pour prendre soin de nombreux parents et amis, qui depuis le 24 mai, n’ont pas manqué de prendre d’assaut la famille, tant à Ouagadougou, qu’à Léo où est originaire Salifou Nébié», a-t-il indiqué. Enfin, il a insisté que le gouvernement prendra toutes les mesures pour être solidaire des efforts consentis par la famille attristée.

Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr

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