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L`Observateur Paalga N° 8633 du 3/6/2014

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Aviation civile : le commandant Yaro prend congé du ciel
Publié le mardi 3 juin 2014   |  L`Observateur Paalga


Aviation
© Autre presse par DR
Aviation civile : le commandant Yaro prend congé du ciel


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Le commandant Claude Antoine Yaro, pilote d’Air Burkina, quitte le cockpit «pour de bon». Admis à la retraite après une quarantaine d’années de randonnées aériennes, ce pilote à la chevelure blanchie est, du point de vue national, le premier Burkinabè à avoir totalisé 22 000 heures de vol, dont au moins 16 000 heures en réacteur. Il a fait ses «adieux», au cours d’une soirée conviviale, à ses collègues et à ses «bijoux préférés» (les avions), le 29 mai 2014 à l’aéroclub de Ouagadougou dont il est maintenant le premier président africain et burkinabè de surcroît.

Le commandant Yaro, sexagénaire et pilote chevronné de l’air du Burkina Faso, a effectué son dernier vol le 30 mars 2014 sur la ligne Dakar-Ouaga. Après avoir tenu le manche pendant une quarantaine d’années, dont 35 ans passés à Air Burkina, cet habitué des oiseaux de fer affiche à son compteur 22 000 heures de vol. «En 1969, quand je suis allé dire au président de l’aéroclub que je voulais être pilote, il n’y croyait pas et m’a regardé d’un air ironique», a-t-il confié. Et ce fut le début de l’aventure.

Outre l’aéroclub de Ouagadougou, le retraité a fréquenté de grandes écoles de pilotage au Canada, en Belgique, en Espagne, en Italie et en Amérique, pour ne citer que celles-là. A l’issue de ces formations de haut niveau, le voilà aguerri et naviguant dans les cockpits des Fokker 28, des Boeing 707, des MD (McDonnell) série 80/87... qu’il pilote non sans frayeur. Il explique : «L’avion est capricieux. Une fois en vol, les ennuis commencent. Il suffit d’un déclic, d’un petit bruit, et ce sont des frayeurs. Les plus grandes frayeurs sont relatives aux pannes-moteur dont on ne peut pas savoir comment ça va se terminer».

Qu’à cela ne tienne ! «A chaque coup, il y a des embûches et par moments on est tenté d’abandonner mais il faut se scotcher», a-t-il poursuivi. De ce fait, le «pilote blanchi» soutient que hormis les capacités intellectuelles, les qualités requises pour être aviateur sont : une parfaite aptitude physique et mentale, l’humilité, beaucoup de sang-froid, du courage, de la volonté et l’amour du métier. Comme quoi, rien de grand ne se fait sans passion. Parlant de son plus grand bonheur, il confie : «C’est quand, en 1971, j’ai fait mon premier vol solo dans un «Robin» de 4 places de l’aéroclub. A partir de ce moment, j’ai su que je pouvais être pilote».

Tel père, tel fils

La passion des appareils volants du Cdt Yaro semble contagieuse. En effet, l’un de ses sept enfants, Yeager Leedaid, suit les traces de son géniteur. «J’ai commencé à le voir faire tout petit. Et à l’école, pendant les travaux plastiques, je me retrouvais à faire des maquettes d’avion. Comme tout bon garçon, j’ai fait des activités parallèles comme jouer au foot, etc., mais quand il s’est agi de faire un choix de métier, ce n’est que le pilotage qui me venait en tête», a-t-il déclaré. Et l’ex-commandant de bord de signaler : «Quand on volait ensemble, maman n’était pas contente parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver».

Yeager Leedaid Yaro, âgé seulement de 24 ans et fort de sa jeune expérience de 2 ans 10 mois de «lâchée», est conscient que «la route est encore longue, mais ce n’est pas impossible de faire comme le papy». Le «papy», lui aussi, est sentimental : «Chaque fois qu’il part en vol, je ne suis pas tranquille. Je vis les frayeurs à sa place». Pendant ce temps, le jeune pilote rêve de terminer sa carrière comme son père et regrette le fait que l’avion va lui manquer. Toutefois, il exhorte ce dernier à «partager ce qu’il a accompli et à faire profiter de sa riche expérience aux jeunes». Ce qui, du reste, ne saurait être un vœu pieux.

Le commandant Claude Antoine Yaro, premier Africain et Burkinabè à prendre les rênes de l’aéroclub de Ouagadougou, n’entend pas dormir sur ses lauriers. L’aéroclub dispense une formation en pilotage et le «vieux» pilote invite tous ceux qui veulent conduire ces «libellules de fer» à y faire un tour avec en main 7 millions de FCFA. «On peut boucler la formation en 6 mois ou une année. Tout dépend des capacités de l’apprenant à assimiler et à vouloir aller de l’avant», a-t-il fait remarquer.

Les convives n’ont pas manqué de féliciter le retraité pour son brillant parcours. Par ailleurs, les techniciens d’Air Burkina, ainsi que les jeunes pilotes, lui ont fait don de présents dans une symphonie musicale savamment distillée par le groupe «Ouaga spirit band».

Jean-Aimé Zougmoré (Stagiaire)

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