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Le Quotidien N° 1076 du 31/5/2014

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Bobo Dioulasso: mobilisation contre le referendum
Publié le lundi 2 juin 2014   |  Le Quotidien




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Le samedi 31 mai 2014, au moment où les anti-référendum de Ouagadougou étaient au stade du 4-Août pour dire non à la tenue du référendum, ceux de Bobo-Dioulasso sillonnaient les artères de la ville de Sya pour eux aussi rejeter la tenue du référendum, dire non au Sénat et dénoncer la patrimonialisation du pouvoir au Burkina Faso. Des populations en majorité jeunes ont pris d’assaut les principales artères de la ville pour la circonstance.
Organisée conjointement par le Mouvement en rouge, l’association de la Ligue des jeunes de Bobo-Dioulasso, le Mouvement des jeunes pour le changement (MJC), l’Action jeunesse pour le changement (AJC), avec à leur tête le Collectif anti-référendum (CAR), cette marche-meeting est, selon ses organisateurs, une manière pour eux d’apporter leur pierre à l’enracinement de la démocratie au Burkina Faso en exigeant le respect de la Constitution.
« Non au référendum », « Non au Sénat », « Bye-bye Blaise », « Touche pas à ma Constitution », tels ont été les principaux slogans de cette marche-meeting. Sur une distance d’environ 10 kilomètres, les manifestants, brandissant des pancartes, ont sillonné des artères de la ville de Sya, bravé le soleil, scandé des slogans pour, selon eux, afficher publiquement leur engagement à s’opposer à la tenue du référendum. Après avoir suivi l’itinéraire pour se retrouver sur le boulevard de l’Indépendance (point de départ), les organisateurs de la marche y ont animé un meeting lors duquel plusieurs orateurs se sont succédé au parloir pour rejeter l’idée d’un référendum au Burkina Faso sur l’article 37 de la Constitution qui, en l’état, ne permet pas au président du Faso d’être candidat en 2015.

« Le pire ce n’est pas la méchanceté des hommes mauvais, mais le silence des hommes bien »

Paraphrasant le journaliste Norbert Zongo, les manifestants ne veulent pas, selon eux, par leur silence, faire basculer le Burkina Faso dans le gouffre de la violence en restant les bras croisés. C’est ainsi qu’ils ont, d’après eux, décidé d’apporter leur pierre à l’enracinement de la démocratie en s’opposant à la tenue du référendum qui, d’après eux, n’a pour but que d’assurer un pouvoir à vie à Blaise Compaoré. En majorité jeunes, les manifestants ont laissé entendre que permettre un pouvoir à vie au Burkina Faso serait une preuve de leur lâcheté. Cependant, paraphrasant Mahamat Gandhi, ils ont fait savoir qu’entre la lâcheté et la violence, ils préféraient la violence pour éviter de se faire rattraper par l’histoire. Cependant, ils ont précisé qu’ils ne sont pas des partisans de la violence, mais « si toutefois, on ne nous donne pas le choix, nous serons obligés de faire avec, car c’est le vent du changement qui souffle sur le pays. Or, tout changement dégage de la chaleur » ont-ils renchéri. A propos, Anselme Somda, coordonnateur du CAR, a précisé que ce référendum n’est pas une consultation démocratique, mais une manipulation du peuple. Ainsi, il a exprimé l’engagement de son collectif à être sur tous les fronts visant à faire obstacle à sa tenue.

« Que ceux qui pensent que Blaise est indispensable au
Burkina Faso le rejoignent
à Ziniaré »

Adhérant à la cause, le Rassemblement des partis de l’opposition du Houet (RPOH), coordonné par Moussa Zerbo, n’a pas manqué ce rendez-vous. Après avoir remercié les initiateurs de la marche, Moussa Zerbo a fait savoir que la préservation de la paix passe par le respect de la constitution. Aussi, s’est-il dit indigné par ceux qui pensent que Blaise Compaoré est indispensable au Burkina Faso. « Blaise Compaoré et sa famille ne sont pas indispensables au Burkina Faso, encore moins au peuple burkinabé » a-t-il insisté avant de préciser : « Que ceux qui pensent que Blaise est indispensable au Burkina Faso le rejoignent à Ziniaré ». Engagé pour le non à la modification de l’article 37 de la Constitution, Anselme Somda, coordonnateur du CAR, s’est adressé aux partisans du référendum. « Si vous aimez la démocratie, vous devez accepter le principe de l’alternance », leur a-t-il signifié. « Si vous charcutez l’article 37 de la Constitution, ne parlez plus de civisme dans ce pays, car cela est une pire forme d’incivisme », a averti M. Somda.

Salia Sanou dans le collimateur dans manifestants

Si les manifestants n’ont pas ménagé le président du Faso, il a été de même pour Salia Sanou. Concepteur du « recto-verso », Salia Sanou a été vivement critiqué par les manifestants. Ils l’ont accusé d’avoir abandonné les questions de développement de la ville de Bobo-Dioulasso pour s’autoproclamer défenseur du CDP et de Blaise Compaoré. Convaincus que seules les cartes d’électeur sont « l’arme fatale » pour le changement, tous les intervenants ont demandé aux manifestants d’aller se faire enrôler pour non pas aller au référendum, mais à l’élection présidentielle de 2015, élection où, selon eux, Blaise ne sera pas candidat. Les manifestants, pour finir leur meeting, ont réaffirmé leur engagement à œuvrer pour que ce référendum n’ait pas lieu au Burkina Faso. « Ce qui adviendra, adviendra. Nous serons debout jusqu’à la victoire finale », a conclu Moussa Zerbo, coordonnateur du RPOH .

Par Mady BAZIE

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