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Le Quotidien N° 1076 du 30/5/2014

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« Guerre » entre les pro et les anti-referendum : éviter de franchir la ligne rouge
Publié le samedi 31 mai 2014   |  Le Quotidien


Modification
© aOuaga.com par A.O
Modification de l`article 37 : le référendum au centre d`une conférence à l`université
Samedi 19 avril 2014. Ouagadougou. Le professeur Luc Marius Ibriga a animé une conférence publique à l`université sur le thème "Révision de l`article 37 par référendum : légalité ou hold up électoral ?"


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L’actualité sociopolitique burkinabè est marquée par une floraison de mouvements spontanés opposés ou favorables à la révision de l’article 37. Si l’on peut se féliciter de ce que cette effervescence du mouvement associatif soit l’expression de l’existence d’un espace de débat démocratique, il y a toutefois lieu de s’inquiéter des dérives qui peuvent en découler. Beaucoup des structures qui poussent ainsi, comme des champignons, n’ont pas d’existence légale. Mais elles n’hésitent pas à démarrer leurs activités, avant d’être reconnues par l’Administration. Que se passera-t-il si elles sont coupables de dérapages ou de dérives graves ? Sans vouloir porter atteinte à toute forme de liberté d’expression et d’opinion, il est bon de clarifier cette situation. Les responsables des structures qui naissent à la pelle ont même intérêt à agir dans la légalité. Ainsi, en cas de problème, ils peuvent toujours avoir une base juridique pour se défendre.
Visiblement, la frénésie est telle qu’on ne peut pas freiner l’explosion des structures associatives. Il sera difficile aussi de les amener à se faire reconnaître, avant toute activité, étant donné l’urgence qui motive leur création.

Il reste à souhaiter que le sens de la responsabilité prévale, dans chaque bord, au nom de la préservation de la paix sociale. Avec le ton qui commence à monter de part et d’autre, sur fond d’agressions verbales et même physiques, il va falloir certainement agir pendant qu’il est temps. Une sorte de cahier des charges doit être soumis à tous les acteurs impliqués dans le débat actuel. Toutefois, il est encore préférable d’avoir affaire à des interlocuteurs visibles dans une association même sans reconnaissance officielle, plutôt qu’à des individus agissant, dans l’ombre. Ces derniers sont plus dangereux que tout. Du reste, les derniers dérapages observés, dans le pays, sont le fait d’individus ou de groupes apparemment non organisés, comme ceux qui s’en sont pris à l’universitaire Luc Marius Ibriga, à Ouahigouya. Bien qu’étant reconnus comme membres d’un parti politique et peut-être instrumentalisés, chacun d’eux peut toujours invoquer une action isolée.

Il faut donc vite circonscrire le champ d’action des différents acteurs de la situation sociopolitique nationale avant qu’il ne soit trop tard. Au Burkina, on a en effet la manie de laisser le fantôme rentrer dans la maison, avant de vouloir le déloger. C’est maintenant, dans la pleine gestation des associations et regroupements de toutes sortes, qu’il faut agir. Non en leur déniant la liberté d’association, mais en appelant chacun au sens de la responsabilité. Sous d’autres cieux, on a vu comment des activistes se sont transformés en miliciens et même en escadrons de la mort. Le cas le plus récent est celui de la Centrafrique. Comparaison n’est certes pas raison, mais il ne faut croire que ça n’arrive qu’aux autres. On a ainsi vu fleurir des groupes d’autodéfense dans ce pays, les anti-balaka pour contrer la séléka. Résultat, des tueries à n’en pas finir. Dieu merci, dans son histoire politique, le Burkina n’a pas vécu des affrontements haineux d’une telle ampleur. Mais pour autant, il ne doit pas dormir sur ses lauriers. Tout feu commence par une étincelle. Et, en la matière, il y a comme un début d’incendie, avec les positions figées de chaque camp, les propos incendiaires, les agressions physiques et l’inflation de groupes de soutien. Autant la responsabilité des partis politiques est éminente dans la préservation de la paix en cette période trouble, autant les divers groupes de soutien le sont. Qu’ils aient une reconnaissance légale ou pas, ils pour ont l’impérieux devoir de défendre leurs convictions, dans le respect des droits de tous. Il y a donc une ligne rouge à ne pas franchir, par tous les acteurs, au risque de plonger le pays dans le chaos. Si guerre il y a, ce doit être celle des idées .

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