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Le Pays N° 5185 du 30/8/2012

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Jean Leonard Compaoré à propos des candidatures à la députation au CDP : « Tous les militants ne peuvent pas être sur la liste »
Publié le mercredi 29 aout 2012   |  Le Pays




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Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a débuté, le 6 août 2012, la phase de désignation de ses candidats pour concourir aux élections couplées de décembre 2012. Depuis cette date, des candidats à la députation ont déposé leur dossier en vue de se faire investir par le parti. Une phase longue, lourde et coûteuse pour le parti qui dit trouver les ressources en son propre sein. Nous avons rencontré le Secrétaire exécutif national chargé des consultations électorales, Jean Léonard Compaoré, pour en savoir plus sur cette procédure, ses enjeux ainsi que son coût. Il s’est également prononcé sur les listes qui font état de candidats en tête d’affiche dans certaines zones, le pourcentage réservé à la FEDAP-BC, aux jeunes et aux femmes. Pour lui, tous les militants du CDP ne peuvent pas être sur les listes car, ils n’ont pas le même niveau de militantisme mais, tous devront travailler pour le parti. En sus, il fait savoir que les listes suivront encore d’autres étapes pour être purgées. Lisez.

« Le Pays » : Le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès) est–il prêt en termes de liste pour affronter les élections à venir ?

Jean Léonard Compaoré, secrétaire exécutif chargé des consultations électorales du CDP : Vous êtes venu en plein milieu du processus de désignation de nos candidats. Comme vous le savez, depuis toujours, la désignation des candidats au sein du CDP se fait d’une façon démocratique. Cette fois-ci, nous avons entamé un processus qui intègre l’ensemble des militants de la base jusqu’au sommet. En ce qui concerne les législatives particulièrement, nous avons engagé la procédure depuis le 6 août 2012. Des fiches de candidatures ont été élaborées et des dossiers, ouverts à tous les militants intéressés, ont été déposés. Il y avait des critères basés d’abord sur les lois et règlements du Burkina Faso et ensuite sur le règlement intérieur du parti. Jusqu’au 20 août, tous les candidats à la candidature avaient la possibilité de venir déposer leurs dossiers en double exemplaire. Nous avons reçu plus de 600 dossiers de candidature. Cette phase terminée, nous avons tenu, le week-end écoulé, les sessions des collèges d’appréciation dans toutes les 45 provinces. Ce sont des structures du parti. Chaque collège comprend en moyenne 60 personnes. Ce sont les 20 membres du bureau de la section provinciale, les secrétaires généraux et leurs adjoints des différentes sous- sections, les responsables des secteurs structurés que sont les marchés et yaars, le secteur informel, les unions des femmes, des jeunes et des anciens. Par commune ou par département, il y a 8 représentants qui viennent participer. A ces derniers, il faut ajouter les membres du Bureau politique national ressortissant de la province ainsi que les membres du Conseil national ressortissant de la province. En fonction du nombre de candidatures reçues par province, les appréciations se font par candidat. Nous avons, pour ce faire, établi des fiches d’appréciation qui contenaient 5 questions. Elles permettent de déterminer le niveau de militantisme du candidat ainsi que sa capacité à mobiliser des électeurs pour le parti. Il faut préciser que les collèges d’appréciation ne sont pas chargés de désigner les candidats. Ils sont plutôt chargés de les apprécier selon des critères. C’est cette procédure qui nous a amené à recevoir l’ensemble des dossiers que nous sommes en train de traiter.

Quel était le mode d’appréciation des candidatures ?

Le mode d’appréciation n’était pas unique. Certains ont choisi le mode d’appréciation par consensus, d’autres ont choisi le mode à mains levées ou encore le bulletin secret. Nous avons établi un bulletin unique pour les cinq questions pour ceux qui en avaient besoin. L’on distribue les bulletins dans la salle et les membres cochent. Les candidatures vont être dépouillées par un comité d’étude qui sera mis en place par le Secrétariat exécutif national. Ce comité sera enfermé pendant deux semaines au siège avec tout ce qui leur sera nécessaire en termes de restauration et de commodités. Il va étudier par province puis par dossier. A son tour, le comité appréciera les appréciations faites sur chaque candidat et au bout de deux semaines, il fera une proposition de listes par province, donc par circonscription qui sera transmise au Secrétariat exécutif national. C’est là que sera prise la dernière décision. Nous avons dès lors, les 45 listes à établir, la liste nationale dont les membres sont issus des provinces. Il faut d’abord appartenir à une province pour ensuite vouloir y être député. On ne peut pas être en l’air pour être élu député. Je dois préciser que les conditions pour établir les listes sont les 30% pour les femmes, selon la loi et nous avons ajouté 30% pour les jeunes âgés de 21 à 45 ans. Nous pensons que nous pouvons le faire. Pour les 30% des femmes, c’est sûr que nous allons les avoir et pourquoi ne pas dépasser ce taux ?

Que faites-vous des 30% pour les militants de la FEDAP-BC ?

Quelle FEDAP-BC ? Qui a dit cela ? Qui a dit FEDAP-BC ? Nous ne connaissons pas la FEDAP-BC. La FEDAP-BC, c’est qui ? C’est le CDP nous ! Il n’y a pas de FEDAP-BC ici. Un pourcentage à la FEDAP-BC, moi je n’ai pas ça dans mes documents. Nous avons adopté 30% pour les femmes ceci est une mesure légale mais souvenez-vous que nous avions déjà commencé en 2006. Sur plus de 17 500 conseillers municipaux que nous avons au Burkina Faso, 45% sont des femmes actuellement. Ce taux est dû au CDP parce que nous avions imposé dans chaque village le principe d’un homme-une femme. Cette fois-ci, pour les municipales, nous avons reconduit la même mesure. Nous avons aussi au sein du CDP, un quota de 30% de jeunes, tant aux municipales qu’aux législatives. Mais la FEDAP-BC, nous ne la connaissons pas. La FEDAP-BC est pour nous une association tout comme le MBDHP, la RADDHO, l’association des Scouts du Burkina Faso, les CV/AV (Cœurs vaillants et âmes vaillantes).

Que dites-vous donc des listes qui circulent actuellement alors ?

Il n’y a pas de listes qui circulent actuellement. Tout ce que vous voyez aujourd’hui, ce sont des camarades qui ont déposé leurs dossiers de candidature. Dans le Kadiogo, par exemple, il y a près d’une soixantaine de candidatures, donc 60 prétendants à la candidature ; ils désirent être investis par le CDP. Il faut établir une liste de titulaires de 9 membres et des suppléants. C’est à partir des appréciations que les listes seront faites. Tout le monde ne peut pas être sur les listes. Même si nous les aimons tous, même si tout le monde concourt à l’objectif principal qui est de gagner les élections, nous ne pouvons pas prendre tout le monde. L’objectif pour le CDP, c’est de gagner les élections pour permettre au président du Faso d’exécuter son programme quinquennal. Vous savez que dans les modifications, il y a une obligation de choisir le Premier ministre dans la majorité. Si vous avez une majorité qui n’est pas favorable au président, il y aura nécessairement une cohabitation qui va se produire. Ainsi, l’on rentre dans les « ting tang » comme dirait l’autre, cela provoque l’instabilité et le grand bavardage. Nous pensons donc objectivement qu’il faut que les militants se mettent à l’idée que c’est d’abord la victoire au niveau du parti.

Certaines voies s’élèvent pour dire que les listes ne sont pas unanimes dans leurs zones. A quoi cela est-il dû ?

Ça ne peut pas être unanime partout puisque véritablement, les militants ne sont pas au même niveau de militantisme. Comme je vous l’ai dit, nous ne sommes pas allés chercher les militants. Ce sont les personnes elles-mêmes qui se sont proposées. Le parti n’impose pas de candidats. Les appréciations que nous faisons tiennent compte des militants sur place au niveau provincial. Certains ont opté pour le consensus général et l’on constate par la suite des réserves et il y a aussi ceux qui tentent leur chance également. Personnellement, je considère que le simple fait d’être candidat dans son parti est un acte militant que l’on soit retenu ou pas. Si l’on dit aux gens de bonnes familles de se lever, si tu ne te mets pas débout, c’est que tu as insulté ton père. Il faut te mettre débout pour montrer aux gens que ton père aussi est de bonne famille. Alors, tous ceux qui sont candidats méritent nos encouragements et nos félicitations. Ceux qui n’ont pas été retenus peuvent garder espoir car pour les municipales, par exemple, il y a 36 000 conseillers qui seront élus. Au sein du CDP, il faut que nous présentions les 36 000 candidats au niveau des conseillers. Nous entendons par-ci par-là que les gens sont dans leurs provinces et parlent de classement. Non, il n’ y a pas de classement au niveau provincial. Nous avons dit d’apprécier les dossiers par ordre alphabétique car, c’est plus objectif.

Les plaintes ne seraient- elles pas dues au mode d’appréciation qui n’était pas unique ?

Non. Le mode n’a pas d’influence. Les gens sont libres. S’ils sont capables d’apprécier les 60 personnes à mains levées, l’essentiel est que le résultat final exprime les voix de tous. Dans les endroits où les bulletins secrets ont été utilisés, il s’agit de là où l’on ne veut pas que les uns votes des autres. Mais il faut dire qu’il y a eu très peu de provinces qui ont utilisé cette procédure parce qu’elle est longue. Toute la procédure a été étudiée. C’est le mode qui était au choix mais, il était public et non de concession en concession. En 1997, nous sommes passés par des primaires et les candidats étaient classés depuis les provinces. En 2002, la procédure était celle actuelle avec la possibilité de classer les candidatures ; en 2007 également, c’était la même procédure avec la possibilité d’apprécier mais avec des critères pas très exactement que ceux que nous utilisons aujourd’hui.

L’on constate que vous avez des procédures longues et coûteuses. Le parti pourra-t-il supporter ?

Cette lourdeur est visible au sein de tous les partis. Affronter des élections couplées n’est pas chose facile. Mais pour des partis qui ont des structures jusqu’aux villages, c’est plus facile à mettre en œuvre. L’avantage aussi aux municipales, c’est que les candidats dans les villages vont tirer des électeurs qui vont servir pour les législatives. Ceux qui battront la campagne pour le village, le lien est beaucoup plus facile. La campagne dure 15 jours. Alors, nous pouvons faire d’une pierre deux coups. C’est au regard de tout cela que nos candidatures ont été payantes. Il fallait débourser 50 000 F CFA pour être candidat aux législatives. Pour les municipales et pour les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, c’est 2 000 F CFA. Quant aux 49 communes urbaines, c’est 1 000 F CFA pour ceux qui veulent être candidats dans leur village ou leur secteur et gratuit pour les communes rurales. Ces fonds que nous avons collectés permettront déjà de financer les sorties. Comme l’on dit, la courge, c’est son eau qui la fait bouillir. Nous nous faisons bouillir avec nos propres fonds.

50 000 F CFA, ce n’est pas trop pour une candidature ? La somme est-elle remboursable ?

S’il n’est pas retenu, il n’y a pas de remboursement. De toutes les façons, nous avons mis en œuvre les papiers pour lui. Certains avaient même pensé à 100 000 F CFA mais c’est une somme qui allait être sélective à notre avis. Il faut savoir que le parti doit faire des dépenses par rapport aux listes, ce qui va jusqu’au dépôt et les cautions à verser au Trésor public. Elles sont de 10 000 F CFA pour les législatives et de 1 000 F CFA pour les municipales. Déjà, c’est une grosse somme pour nous.

La phase d’enrôlement vient de se terminer. Certaines voix s’élèvent pour demander une seconde phase. Qu’en pense le CDP ?

La CENI nous a rencontrés, elle nous a fait le point de l’enrôlement à l’heure actuelle et des activités qu’elle est en train de mener pour purger les listes. Tout comme d’autres partis, nous avons émis le souhait qu’il y ait une phase de rattrapage. C’est ne pas simplement parce que des gens étaient absents mais objectivement parce que nous sommes en saison pluvieuse encore plus que dans les autres provinces, il n’y avait que 10 jours en gros avec les problèmes techniques qu’a connus la CENI. Nous avons sollicité une phase de ratissage pour améliorer la liste électorale.

Au finish, l’enrôlement ne reviendrait-il pas cher pour le Burkina Faso ?

Comme parti politique, je suis soucieux de la cherté, mais si la CENI dit que c’est possible, qu’elle voie avec le gouvernement, la faisabilité de l’opération. Dans un premier temps, nous émettons le souhait mais dans un second temps, les réalités appartiennent à ceux qui doivent prendre la décision, la CENI et le gouvernement. Beaucoup d’autres structures souhaitent une seconde phase mais, il faut savoir que ce n’est pas une exigence à travers marche et contre-marche. L’avantage, c’est d’avoir une liste qui soit propre qui permette d’organiser des élections crédibles et d’engager moins d’argent.

Propos recueillis par Aimé NABALOUM

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