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Le Quotidien N° 1073 du 27/5/2014

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Situation nationale: La force des arguments et non celle de la violence
Publié le mardi 27 mai 2014   |  Le Quotidien




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Au fur et à mesure que l’on avance vers l’échéance présidentielle de 2015, le creuset politique fusionne et offre parfois des spectacles déplorables qui illustrent bien le vil niveau de culture démocratique dans nos états. Le 24 mai dernier, c’est convaincu sans doute que le Burkina était un Etat de droit, donc un terreau où fécondent la liberté d’expression et d’opinion que Luc Marius Ibriga s’est rendu à Ouahigouya, ville où s’opposent trois forces politiques, à savoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), l’Alliance pour la démocratie et la fédération/ Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) pour une conférence publique autour de la l’article 37 portant limitation des mandats présidentiels. « La révision de l’article 37 par référendum : légalité ou hold-up constitutionnel », c’est le thème qui devait être appelé en débats avec Luc Marius Ibriga. Que ne fût cependant sa désagréable surprise ! Pour l’occasion les portes de la Maison des jeunes de Ouahigouya étaient bien ouvertes à tout le monde. Chacun était admis, comme lors de tout débat, à faire valoir son opinion. Certainement il fallait être nanti d’argument pour contredire, relativiser ou réfuter l’argument d’un Pr qui s’est toujours illustré par sa maitrise du droit constitutionnel et de ses analyses pertinentes de l’alternance au Burkina. Pourtant, certains détracteurs du président du Forum pour l’alternance étaient bien présents à la Maison des jeunes pour dire qu’ils sont pour le référendum. Mais comment allaient-ils le faire valoir tout en respectant la police des débats ? Sans doute, après avoir évalué leur incapacité à triompher par la force argumentaire, les détracteurs du Pr Luc Marius Ibriga, connu très critique vis-à-vis du pouvoir de la IVe république, se sont résolus à user de l’argument de la violence. La suite est connue : altercation entre les partisans du référendum et les anti-référendum et des hercules à la solde du CDP qui promettent de faire passer sous les fourches caudines tous ceux qui s’opposeraient à l’idée du référendum, dans la cité de Naba Kango. Les signes avant coureurs de ce qu’on craignait ! Mais ce n’est pas tout. Le même samedi et cette fois-ci dans la ville de Sya où le mouvement ‘’le balai citoyen’’ sonnait une grande mobilisation pour dénoncer les mauvaises prestations au CHU Souro Sanou, un homme de 17 ans a échappé bel à la vindicte populaire parce qu’il avait enfilé un tee-shirt à l’effigie du CDP. Il eût fallu enfouir son tee-shirt au fond de son sac pour faire descendre le mercure de colère de certains manifestants qui imputaient l’état piteux de l’hôpital à la mal gouvernance du parti au pouvoir. De Ouahigouya à Bobo, peut-être ailleurs aussi, on est fondé à s’interroger : « Où allons-nous ?» Certes, dans les démocraties en construction comme c’est le cas au Burkina, il n’y a qu’un pas entre la passion politique, le fanatisme et les violences, mais certaines valeurs traditionnelles, comme la tolérance, l’amour, doivent triompher de l’instinctif. La forces des idées, noble principe en démocratie, comme a su si bien le soutenir le constitutionnaliste, le Pr Joseph Lapalombara, doit être préférée à la violence et aux autres comportements qui sont loin d’être à l’honneur de notre jeune démocratie. Des actes de vandalisme et autres comportements qui frisent le ridicule, la dépravation et le dégout finira par donner raison à ceux qui, au bas de l’échelle, perçoivent la chose politique comme un objet diabolique. Cependant le garde fou relève d’abord des leaders des partis et formations politiques qui doivent prendre conscience qu’à chaque fois qu’un membre du parti pose des actes condamnables c’est la capacité et la qualité de formation dispensée au sein du parti qui se trouve indexée. Dans cette traversée de la zone de turbulence politique, la responsabilité des leaders des partis et formations politiques dans le maintien de la stabilité du pays est si grande. Et chaque responsable devra se rendre compte que le livre de l’histoire est bien ouvert pour servir de témoin quant aux actes qui seront posés en mal ou en bien. En paraphrasant le premier Coriace (1) et en remplaçant militaire par militant, on peut soutenir qu’un militant sans formation politique est un criminel en puissance. Leaders politiques, à bon entendeur, salut ! .

La Rédaction

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