Guichet spécial du FBDES : les femmes et «l’argent de Blaise Compaoré» #aOuaga

Économie

Guichet spécial du FBDES : les femmes et «l’argent de Blaise Compaoré»

Publié le lundi 26 mai 2014 | L`Observateur Paalga

© Autre presse par DR
Le point focal du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) du secteur 30 de Bobo-Dioulasso, Alassane Sawadogo, a animé un meeting le vendredi 23 mai 2014

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Lancé il y a de cela quelques jours, le guichet spécial pour l’autonomisation des femmes du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) ne manque pas de drainer des foules. Suite à une «désinformation» sur ses tenants et aboutissants et une folle rumeur faisant cas de sa fermeture le vendredi 23 mai 2014, des milliers de femmes ont pris d’assaut le siège de la structure gérante.

«Nous sommes ici depuis minuit et vous venez rentrer comme ça», se plaignait une dame quand nous franchissions peu après 10h la barrière, au siège du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES), le matin du vendredi 23 mai 2014. En effet, pour prendre possession de «l’argent que le président Blaise Compaoré donne», comme le pensent certaines d’entres elles, plusieurs femmes ont fait le pied de grue depuis la veille devant cette institution. Une queue interminable de plus d’un millier de personnes pour ne pas que cette manne présidentielle dont la date limite de dépôts des dossiers était, soi-disant, fixée ce jour-même leur échappe. «Nous avons appris que le président a dit qu’il va donner des fonds aux femmes pour les aider, c’est pour ça que nous sommes là», nous répond cette mère, bébé au dos sous le soleil de plomb en ce mois de mai. «Ça finit aujourd’hui et je suis là depuis 5h du matin, mais je n’ai pas encore eu de fiche», ajoute une autre.

«Aucune date limite n’a été arrêtée jusqu’à ce jour» et il s’agit plutôt «d’un guichet spécial de financement pour le soutien à l’entrepreneuriat féminin et de renforcements des activités du secteur informel», nous explique Blaise Parfait Kiemdé, directeur du FBDES. Les activités, pour ce qui concerne l’accompagnement de la gent féminine, ont débuté le lundi 19 mai dernier avec la remise des fiches ; «des individus ont commencé à les vendre en ville, ce qui nous a amené à prendre des mesures, et c’est ce qui explique du coup cette forte mobilisation». Mis en place pour soutenir la création et le développement d’entreprises et lutter contre le chômage, le Fonds se voit assigner trois principales missions, à savoir l’appui à la création de nouvelles entreprises et au développement des entreprises déjà existantes dans tous les secteurs d’activités ; l’appui financier à tout organisme de droit burkinabè intervenant dans le soutien à la production ; et la lutte contre le chômage et la diffusion par cession des actions détenues dans son portefeuille à toute personne physique ou morale. C’est dans ce cadre donc que ce Guichet spécial est logé en son sein.

La direction du Fonds se devait donc de dissiper les malentendus au niveau des potentiels bénéficiaires. Cela s’est fait le samedi 24 mai 2014 par ses ministères de tutelle à travers une rencontre d’échanges. C’est en réponse au plaidoyer des femmes lors de leur 4e forum en marge de la célébration du 8-Mars dernier que «le Président du Faso s’est engagé à lever les obstacles qui les empêchent d’exceller dans les activités économiques dont principalement leur faible accès aux financements». D’où ce guichet, a expliqué Nestorine Sangaré, ministre de la Promotion de la femme et du Genre. Il ne s’agit nullement d’une subvention, mais plutôt d’un fonds de crédit qui s’inscrit dans la batterie de mesures sociales prise par le gouvernement le 24 mars dernier, a fait comprendre, pour sa part, son collègue en charge de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Patiendé Arthur Kafando. Ce guichet spécial a été lancé le 5 mai 2014 et ces deux départements ministériels disposent de trois mois pour son exécution. Ils sont donc accompagnés dans cette mise en œuvre par le ministère de l’Economie et des Finances (MEF) à travers le FBDES. Pour ceux qui penseraient autrement de ce fonds, Nestorine Sangaré, avant d’assurer que les conditions sont prises pour que ces ressources aillent «aux plus travailleuses et aux plus méritantes», a fait savoir que le gouvernement n’avait «pas le temps pour ces considérations car il travaille».

Jérôme William Bationo

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