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Le Pays N° 5242 du 21/11/2012

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Limitation du mandat présidentiel au Benin : Le serment « vatican » de Yayi Boni
Publié le mercredi 21 novembre 2012   |  Le Pays




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Le président béninois, Thomas Yayi Boni, pensait avoir réglé, pour de bon, la question de la limitation à deux du mandat présidentiel en faisant savoir, dans son discours d’investiture le 6 avril 2011, qu’il ne ferait pas sauter le verrou limitatif pour se représenter en 2016. Tout le monde en avait pris acte et les partisans de l’alternance au sommet avaient applaudi à tout rompre à l’intérieur du Bénin comme à l’extérieur. Mais la question est revenue à l’ordre du jour à la faveur de l’affaire d’empoisonnement avorté qu’aurait commanditée Patrice Talon, ancien ami et financier du chef de l’Etat béninois. Ce dernier, expliquant les accusations portées contre lui dans le cadre de cette affaire, a fait savoir qu’il est devenu l’homme à abattre du premier magistrat béninois après avoir refusé de soutenir sa volonté de réviser la Constitution pour briguer un troisième mandat en 2016. Une révision qui nécessitera la suppression de la limite du mandat présidentiel à deux tel que consacré dans la loi fondamentale actuellement en vigueur au pays du vaudou. Il n’en fallait pas plus pour qu’on commence à suspecter Yayi Boni de parjure. Depuis l’éclatement de l’affaire Talon en octobre dernier jusqu’à maintenant, le chef de l’Etat béninois ne s’était pas prononcé sur les intentions qu’on lui prête. Mais c’est chose faite depuis le 19 novembre dernier. En visite au Vatican, et à la sortie d’une audience avec le pape Benoît XVI, la question lui a été posée et il a eu l’occasion de « répondre à ses détracteurs ». En substance, Yayi Boni a rappelé, la main sur le cœur, qu’il n’a point l’intention de réviser la loi fondamentale pour sauter la limitation du mandat présidentiel. Il dit vouloir, sur ce plan, marcher sur les pas de ses devanciers, Mathieu Kérékou et Nicéphore Soglo, qui n’ont pas osé remettre en cause la limitation du mandat. Le chef de l’Etat béninois a réaffirmé que le débat sur la question est clos. Pour ceux qui en doutaient encore, voilà qui est clair comme de l’eau de roche : Yayi Boni s’en ira du palais de La Marina en avril 2016, au terme de son deuxième et dernier mandat. Et il n’y a pas de raison de ne pas le croire surtout qu’il s’agit d’un serment « vatican ». Le lieu choisi pour le faire, à savoir le Vatican, inspire crainte et respect. C’est comme jurer sur des fétiches, des objets du culte vaudou avec obligation de respecter son serment pour ne pas s’exposer à la colère et à la sanction de ces forces occultes. En dehors de la symbolique du lieu, le message de Yayi Boni est toujours le même à savoir qu’il ne sera pas le premier tripatouilleur du Bénin présenté comme une belle vitrine de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Il n’a point varié sur le sujet depuis 2006, année de la toute première élection de ce banquier qui a débarqué de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) pour venir brûler la politesse à des politiciens de métier en devenant chef de l’Etat. En réaffirmant qu’il respectera sa parole donnée sur cette question sensible de la limitation du mandat présidentiel, Yayi Boni a un mérite : celui de n’avoir pas de sujet tabou concernant les affaires de l’Etat. Il pouvait bien faire comme bon nombre de ses pairs qui esquivent ce genre de question. En effet, comme s’ils s’étaient donné le mot, ils répondent invariablement, lorsque la question leur est posée, que celle-ci n’est pas encore à l’ordre du jour (suivez mon regard). D’autres prétextent la guerre de succession à laquelle se livreraient leurs dauphins pour ne pas dire clairement s’ils vont sauter le verrou limitatif ou s’ils seront, une fois de plus, candidats à leur succession. Mais l’expérience a montré que c’est pour ne pas refermer toutes les portes derrière eux qu’ils bottent ainsi en touche. Yayi Boni ne l’a pas fait et on va le prendre au mot. En espérant qu’il ne se dédira pas comme certains de ses pairs qui avaient promis de ne pas se représenter au terme de leur mandat avant de se raviser en prétextant une « opposition » du peuple à leur départ ou des chantiers à terminer.

Séni DABO

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