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Hommage de la France aux anciens combattants Africains : Grosse émotion ce 11 Novembre encore à Chasselay
Publié le mercredi 21 novembre 2012   |  L`express du faso


Sécurité
© aOuaga.com par DR
Sécurité nationale : Les 25 ans de l`Armée
Jeudi 01 novembre 2012 . Burkina Faso. Défilé de l`Armée Burkinabè. Photo : Police Nationale


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A Chasselay, au Nord-ouest de Lyon, un cimetière rassemble les corps de 188 soldats africains du 25ème RTS, le Régiment de tirailleurs sénégalais, odieusement massacrés par l’armée allemande en juin 1940 lors de la 2ème guerre mondiale : le Tata sénégalais. Le 11 novembre de chaque année, la commune de Chasselay et la communauté africaine à travers ses associations ainsi qu’un certain nombre d’autres associations et sympathisants organisent une cérémonie commémorative pleine d’émotion pour rendre un hommage mérité à ces valeureux combattants morts pour la France libre. C’était encore le cas ce dimanche 11 novembre 2012.

L’émotion était grande ce dimanche 11 novembre à Chasselay, date anniversaire de la signature de l’armistice marquant la fin de la première guerre mondiale où Français et Allemands pouvaient se regarder sans s`entretuer. 11 novembre, date symbolique aussi pour commémorer la mémoire des soldats tués sur les champs de bataille et ayant combattu du côté de la France, peu importe aujourd’hui la période. Mais à Chasselay, la date est particulière. Ce 11 novembre, tout comme les autres années, c’est le soldat africain mort pour la France qui est commémoré. Honneurs militaires, office religieux et dépôt de gerbe au Tata sénégalais, conférences publiques… et voici les temps forts d’un rituel émouvant qui tarde encore à avoir du succès auprès des politiques, qu’ils soient africains ou français. Pour preuve, depuis l’inauguration du site en 1942 et le début des commémorations, seuls un chef d’Etat africain et un chef d’Etat français y ont mis pied. Et pourtant, les faits sont bien là pour susciter un certain intérêt.

En effet, les 19 et 20 juin 1940, le 25ème RTS, (le Régiment de Tirailleurs sénégalais), composé en grande partie de soldats venus du Sénégal et du Soudan (actuel Mali), reçoit l’ordre de «résister sans esprit de recul» face aux troupes nazies bien supérieures en nombre et en armement. Alors que cette guerre est déjà perdue, puisque Philippe Pétain, chef du gouvernement français, avait demandé l’armistice et que Lyon est déclarée "ville ouverte", c’est-à-dire que les autorités ont renoncé à défendre la ville, le Commandement militaire décide de retarder l’avance ennemie. Pour tenir encore quelques heures avec ses faibles moyens, il utilise la seule formation vraiment opérationnelle, le 25ème RTS. En conséquence, l’ennemi allemand vainqueur réprima de manière sanglante, les soldats africains faits prisonniers non-loin de Chasselay et poursuivit ceux qui avaient réussi à fuir pour les massacrer dans les communes aux alentours de la ville de Lyon. Une véritable «chasse au noir», un crime assurément raciste.

Le Tata ou l’héroïsme des Africains

En mémoire de ces valeureux combattants noirs, Jean Marchiani, Secrétaire général de l`Office départemental des mutilés, anciens combattants et victimes de la guerre se fait un devoir de recenser tous les corps des disparus. Il achète le terrain sur ses fonds propres et fait bâtir au lieu-dit le "Vide-Sac" sur la commune de Chasselay, au plus près des lieux du massacre, un cimetière appelé le «Tata sénégalais». Tata, qui signifie en Afrique occidentale « enceinte de terre sacrée » est le lieu où l’on inhume les guerriers morts au combat. Bien que ce projet ne fît pas l’unanimité auprès des pouvoirs publics, le Tata sénégalais vit le jour et fut inauguré le 8 novembre 1942, en pleine guerre, avant de devenir national après la Libération. 188 corps de soldats africains tombés pour la France y sont enterrés.

Cet édifice de style africain est unique dans l’hexagone. C’est la seule nécropole militaire nationale qui rappelle le sacrifice de ces soldats africains morts pour la liberté.

Les bâtisseurs du Tata de Chasselay avaient un souci de fidélité et de respect quant au choix d`un style architectural africain pour conférer à ce lieu une allure africaine et offrir «in situ» une hospitalité décente, digne de ceux dont les dépouilles eussent reposé dans un lieu peut-être semblable, quelque part sur la terre d`Afrique.

L`architecte commis s`inspira d`un document iconographique fourni par les Missions Africaines de Lyon. La conception de la porte monumentale fut confiée à L`abbé Boisard qui dirigeait à l`époque une école d`ébénisterie ; « Cette porte est décorée de masques stylisés, sculptés à même les montants verticaux et destinés semble-t-il à éloigner les mauvais esprits et à protéger le sommeil des défunts » (Bernard Pruvost).

En dépit de la différence des matériaux utilisés, de l`implantation géographique fort lointaine, le cimetière africain de Chasselay a été façonné en ciment rouge auquel était mêlé un peu de terre africaine acheminée spécialement du Sénégal. Il se veut une réplique des constructions en banco (terre et paille) dont la couleur ocre et la matité attestent les rigueurs climatiques des tropiques.

Outre sa fonction funéraire primordiale, le Tata est aussi l`évocation de certaines cités érigées sur le continent africain ou vécurent ceux qui désormais reposent à Chasselay.

Le 11 novembre, loin du Tata

François Hollande a présidé pour la première fois dimanche à Paris, les cérémonies commémorant l`armistice du 11 novembre 1918, une journée du souvenir dédiée désormais à "tous les morts pour la France" en vertu d`une loi voulue par Nicolas Sarkozy et votée par le Parlement en février dernier. Le chef de l`Etat français s`est notamment recueilli sur la tombe du « Soldat inconnu », sous l`Arc de Triomphe, entouré de Caroline, 14 ans, et Charles, 15 ans, les enfants de militaires tués cette année en Afghanistan. Les noms des 13 soldats français tués en 2012 en Afghanistan ont été cités, en présence de leurs familles, avec lesquelles François Hollande s`est entretenu. Le président de la République, qui s`est prêté au rituel traditionnel de la commémoration du 11 novembre (gerbe au pied de la statue de Georges Clémenceau, remontée des Champs-Elysées, revue des troupes), a ensuite regagné l`Elysée pour remettre les insignes de la Légion d`Honneur à cinq anciens déportés et résistants de la seconde guerre mondiale.

Son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui a participé aux cérémonies parisiennes, s`est ensuite rendu à Rethondes (Oise), dans la forêt de Compiègne, dans la clairière où le maréchal Foch signa il y a 94 ans, l`armistice qui mit fin à la première guerre mondiale. "Le devoir de mémoire est pour nous un devoir sacré. Il est au cœur de notre identité nationale et européenne, il tisse un lien solide entre les générations et il contribue puissamment au rapprochement entre les peuples", a-t-il déclaré lors d`un discours. Il a assuré que l`Etat français prendrait "toute sa part" dans la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale en 2014, un événement auquel sera associé le 70ème anniversaire du débarquement allié de 1944, ce que réprouvent des historiens et des élus.

Moussa SANON

Depuis Lyon en France

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