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Sidwaya N° 7668 du 20/5/2014

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Editorial : Espoirs et inquiétudes pour un fonds
Publié le mardi 20 mai 2014   |  Sidwaya




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Le lundi 24 mars 2014 en sa séance extraordinaire, le Conseil des ministres a cru bien faire en autorisant la réalisation d’une opération spéciale de financement d’associations du secteur informel. Une ligne de crédit logée au sein du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) a été dégagée. Mais que n’entend-on pas à Ouagadougou et à travers le pays depuis le 5 mai, date à laquelle le FBDES a lancé ses deux guichets spéciaux d’un montant de 5 milliards de F CFA chacun, pour financer l’entrepreneuriat féminin et le secteur informel ? « C’est l’argent de Blaise Compaoré, il faut bouffer, il n’y aura rien » ; « C’est de l’argent cadeau ». Avec de tels propos, comment atteindre les objectifs de lutte contre le chômage et développer le pays ?
Que ceux qui s’illusionnent se détrompent ; il n’y a pas d’argent cadeau. Le fonds a été pensé depuis 2008. Il a juste connu des réajustements pour permettre à beaucoup de Burkinabè d’en être bénéficiaires. Il vise à créer et à développer des entreprises pour contribuer à la croissance de la production et à lutter contre le chômage.
L’inauguration d’un guichet spécial de financement de l’entreprenariat féminin est à saluer. A ce guichet alimenté à hauteur de 5 milliards de
FCFA, les femmes auront la possibilité d’avoir des crédits d’exploitation, remboursables en deux ans avec un taux d’intérêt de 4%, l’an. Le montant des prêts varie entre 2 et 10 millions de FCFA pour les femmes et atteint jusqu’à 20 millions de FCFA pour les groupements et associations féminins. Des femmes bien organisées, avec des projets viables, sortiront sans doute de la précarité avec ces crédits.
Il y a en outre que le guichet spécial propose des crédits d’investissement à un taux d’intérêt annuel de 3%. Les crédits d’investissement compris entre 5 et 50 millions de FCFA, peuvent aussi bien être contractés individuellement par les femmes ou constituées en association. Là aussi, les bénéficiaires auront 4 ans pour respecter les engagements pris.
Quant aux travailleurs du secteur informel, ils sont aussi un public cible. Un guichet spécial pour le financement de leurs activités a été mis en place. 5 milliards ont en effet été mobilisés, pour permettre à ces acteurs du secteur informel d’avoir des crédits d’investissement.
Les postulants peuvent avoir entre 5 et 40 millions de FCFA avec un taux d’intérêt de 4% l’an, remboursables en 5 ans. A l’instar du guichet consacré aux femmes, celui initié pour le financement des activités du secteur informel octroie des crédits d’exploitation (1 à 10 millions FCFA) à rembourser en 3 ans avec un taux d’intérêt de 5%.
Pour bénéficier de ces prêts, il faut obligatoirement être membre d’une association légalement reconnue par l’Etat. Malheureusement, cette dernière conditionnalité, même si elle constitue une garantie pour l’Etat, handicape certains prétendants. Et depuis, c’est la ruée vers les associations. Des esprits malins, responsables d’associations, profiteraient déjà de cette situation pour exiger au moins la somme de 25 mille F CFA (exagérée) comme frais d’adhésion à leurs associations. Quand on sait que ce paiement exigé ne garantit nullement l’octroi du crédit, il y a lieu d’attirer l’attention de ces voraces d’espèces sonnantes et trébuchantes. Cette pratique n’est ni plus ni moins qu’une escroquerie qui ne dit pas son nom.
Il y a aussi, ces entreprises, déjà assez solides, qui vont accourir dans l’espoir de prendre gros, au détriment de ces Burkinabè qui rasent les murs et qui souhaitent avoir un tout petit appui. Si le FBDES a été initié pour soulager, il va falloir ouvrir l’œil pour ne pas dévoyer ses objectifs. L’Etat gagnerait à ce que les crédits soient remboursés pour permettre à d’autres bénéficiaires de mettre en œuvre leurs projets.
Que tous ceux qui pensent que c’est de l’argent cadeau se ravisent car aller contracter un prêt avec un tel état d’esprit signifie que rien de bon ne sera fait avec cet argent. Au contraire, ce genre de personnes risquent de tomber encore plus bas que l’état dans lequel elles se trouvaient au moment de contracter le prêt. A bon entendeur... !

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

rabankhi@yahoo.fr

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