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Le Quotidien N° 1066 du 19/5/2014

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NORD-MALI : Restaurer l’autorité de l’Etat
Publié le mardi 20 mai 2014   |  Le Quotidien




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Les Maliens n’ont jamais eu confiance au MNLA (Mouvement nationale de libération de l’Azawad). Leur méfiance vis-à-vis des rebelles touareg s’est davantage renforcée avec les événements en cours en Kidal suite à la visite du Premier ministre malien. Le MNLA n’a pas hésité à lancer une attaque contre les forces maliennes, à prendre des otages et même à exécuter certains d’entre eux. Ce n’est ni plus ni moins qu’un acte de belligérance. Un casus belli qui met d’office fin (momentanément) aux négociations déjà laborieuses en cours entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord dont le MNLA. En fait, depuis l’arrivée au pouvoir de Ibrahim Boubakar Keita, la voie du dialogue comme mode de règlement du conflit touareg était devenue très tendue. D’abord avec la mise à l’écart du médiateur en chef de la CEDEAO, Blaise Compaoré, le Mali de IBK affichait ses intentions de reprendre les choses en main, ou du moins, de confier la question à d’autres mains, notamment l’Algérie. Ensuite, il a montré une fermeté envers les groupes armés, sur les modalités pratiques des négociations, refusant ainsi de se laisser dicter toute conduite. Le blocage était donc évident. Pendant ce temps, sur le terrain, Kidal continuait d’être un no man’s land, aux mains de groupes armés, malgré la présence des forces armées maliennes, africaines, onusiennes et françaises. En fait, rien n’a été fait pour permettre au Mali d’exercer sa souveraineté sur cette ville. Le pire ne pouvait de ce fait que se produire un jour ou l’autre.
Les nouveaux incidents montrent à suffisance l’urgence de régler définitivement le problème de Kidal et du MNLA. Face à la passivité de la communauté internationale et particulièrement de la France, sur lesquelles le Mali a fondé tous ses espoirs, IBK n’a plus le choix. L’armée malienne ne peut plus laisser les groupes armés continuer d’écumer Kidal. Normalement, elle a eu le temps, depuis la mise en déroute des terroristes, de se réorganiser, de s’équiper et de s’aguerrir pour accomplir ses missions régaliennes. IBK ne peut pas invoquer un quelconque manque de moyens, lui qui a pu trouver 20 milliards de FCFA pour s’acheter un avion de commandement. Le Mali doit comprendre qu’il n’a pas grand-chose à attendre de la France pour l’aider à se débarrasser des groupes armés. Depuis toujours, elle s’est montrée complaisante avec les rebelles touareg. Naturellement, ces derniers, se sachant couverts par Paris, versent dans la surenchère, la diversion et le reniement de la parole donnée. Alors qu’ils ont apposé leur signature sur l’accord de Ouagadougou dans lequel ils s’engagent au «respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali », les militants du MNLA n’ont de cesse de remettre en cause ce principe. Pourtant, sans la soumission des irrédentistes à ce postulat, il n’y a pas de négociations possibles. Malgré donc que le contexte soit plus favorable à la reprise en main de Kidal par le Mali, l’option d’une guerre engagée par les seules forces armées maliennes peut-elle connaitre un succès ? L’armée malienne a-t-elle réellement les capacités d’engager une guerre contre le MNLA ? C’est la question.
En tout cas, le regain actuel de tension est un véritable test pour IBK. C’est la première fois qu’il est confronté à une crise armée aussi grave. Le ton guerrier de son Premier ministre ne laisse pas la place à toute négociation. IBK le suivra-t-il dans ce discours va-t-en-guerre ? Ce qui est sûr, les faits sont suffisamment graves pour qu’il ne réagisse pas. Les Maliens, majoritairement opposés au MNLA, attendent de lui qu’il assume son rôle de chef des armées, en infligeant aux agresseurs la réplique appropriée. Mais il devra aussi compter avec les partisans du dialogue, pour qui rien ne doit détourner le Mali de cette voie, pas même les provocations du MNLA .

La Rédaction

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