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Dialogue social : Les limites de la coquille
Publié le vendredi 16 novembre 2012   |  Bendré




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Il y a ce postulat au Burkina Faso qu’il existe un dialogue social qui permet aux différents acteurs et partenaires de la vie socio-économique et politique d’aller au-delà de leurs divergences réelles et supposées pour tracer les sillons de la paix. Nos autorités en particulier ne jurent que par le dialogue social pour mieux juguler les différentes crises qui surviennent ou qui surviendront. Partant de cette logique, plusieurs fora ont été organisés, le dernier en date étant le forum des corps constitués. Ces fora ont le même canevas : recueillir les préoccupations des intéressés, permettre aux citoyens d’exposer directement leurs préoccupations aux autorités, permettre à ces autorités de répondre aux doléances et enfin permettre au Président du Faso d’avoir des " échanges directs " avec ses concitoyens.

Dans la forme, on ne peut que penser que cette façon de promotion du dialogue entre les composantes de notre société est une bonne chose pour le Burkina Faso. Le dialogue, c’est une valeur essentielle dans un contexte où les rivalités, le vécu quotidien et les interactions sont des possibilités de braquer les uns contre les autres et de provoquer des affrontements. Ainsi, pourrait-on dire, " parlons-nous et nous arriverons à aplanir nos divergences et à nous comprendre pour l’intérêt supérieur de tous ".

A partir de 2011 où le Burkina Faso a connu une autre crise, les espaces de fora sont en train de se multiplier et on se demande jusqu’où ils vont aller. Il y a une certaine opinion qui estime qu’il faut même institutionnaliser ces espaces de rencontres où notamment le Président du Faso discute avec les citoyens. L’engouement et le besoin sont là, l’opportunité peut-être également mais des questions se posent. Faut-il organiser des fora avec telle ou telle catégorie de groupe pour savoir les problèmes auxquels chacun est confronté ? Le Président du Faso doit-il se résoudre à écouter chaque catégorie de citoyens de son pays pour trouver des solutions à leurs problèmes spécifiques ? Est-ce que véritablement, nos " dialogues " sont en réalité ce que nous pensons qu’ils soient ?

Ce questionnement aura des réponses divergentes selon que c’est telle ou telle personne qui y apporte des réponses. Mais, on peut se permettre certaines observations. D’abord, ces fora ne bénéficient pas de l’onction populaire. Autrement dit, l’opinion la mieux partagée est que ces cadres de dialogue direct ou de concertation sont une manière pour les gouvernants de divertir le peuple : ce serait de la pure comédie et du spectacle gratuit qui font dépenser l’argent du contribuable. Même ceux qui sont désignés pour prendre part à ces rencontres vous diront que " c’est du n’importe quoi ".

Ensuite, quelles sont les conclusions de ces rencontres que ne connaissent les autorités politiques et les techniciens qui les accompagnent ? Si, effectivement les autorités politiques et leurs techniciens ignorent les problèmes que vivent les citoyens dans leur globalité et dans leur spécificité, cela voudrait qu’il y a du faux et du mensonge quelque part. Cela voudrait dire que ceux qui sont chargés de renseigner les indicateurs de développement ou de collecter les informations utiles à la gouvernance de la nation ne font pas leur travail comme il se doit. Tout le monde mentirait ainsi. Finalement donc ces dialogues pourraient indiquer les limites ou l’incompétence des hommes et femmes qui sont chargés de conduire le Burkina Faso vers le développement car le développement suppose que l’on maîtrise les problèmes auxquels le pays est confronté.

Enfin, ces dialogues pourraient être vus comme un palliatif d’une absence dénoncée du Président du Faso sur les questions qui concernent ses citoyens. Selon une bonne partie de l’opinion, le Président est happé par ses médiations et les résolutions des conflits à l’extérieur. De plus, en dehors des campagnes électorales pendant lesquelles il se rapproche de ses concitoyens, le Présent semble se barricader derrière les quatre murs de son palais, ne s’occupant que de sa " diplomatie ". Les fora seraient ainsi une occasion de répondre à ce type de critiques.

Alors il y a des risques réels que nos dialogues, qu’ils soient sociaux ou directs, soient de la décoration qui s’efface et qui s’effacera dès que survient une crise majeure.

Par Bendré

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