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Sidwaya N° 7663 du 13/5/2014

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Alpha Yago, secrétaire adjoint charge du mouvement associatif au CDP : « L’alternance ne doit pas se faire de manière mécanique »
Publié le mardi 13 mai 2014   |  Sidwaya


CDP
© Autre presse par Apiou Bienvenu
CDP : le Conseil national tient sa première session
Samedi 26 avril 2014. Ouagadougou. Maison du peuple. Le Conseil national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) tient sa première session sous le thème "Dans une vision partagée, militantes et militants du CDP mobilisons-nous pour la défense de la démocratie et des valeurs de la république"


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Il est l’une des figures les plus jeunes du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Actif et de plus en plus visible sur le terrain de la mobilisation des militants, Alpha Yago est le secrétaire adjoint, chargé du mouvement associatif au sein du secrétariat exécutif national de son parti. Dans cette interview, il revient sur le rôle de son secrétariat, l’évolution de la ville de Bobo-Dioulasso, mais aussi, l’actualité politique nationale et surtout, l’élection présidentielle de 2015.

Sidwaya (S.) : Vous êtes le secrétaire adjoint chargé du mouvement associatif au sein du secrétariat exécutif national du CDP. En quoi consiste exactement votre mission ?

Alpha Yago (A.Y.) : Je suis l’adjoint en charge du mouvement associatif au sein du CDP. Le premier responsable du secrétariat c’est François Compaoré, le conseiller économique du chef de l’Etat burkinabè. C’est dire que c’est une grande responsabilité pour moi et une fierté d’être aux côtés d’un grand homme pétri de sagesse, avec qui j’apprends beaucoup dans le domaine politique, associatif et au niveau des relations sociales. En tant qu’adjoint d’une telle personnalité, je m’efforce de l’accompagner dans la mise en œuvre de la vision qu’il a du mouvement associatif de façon générale. Pour ce faire, dès la mise en place du secrétariat exécutif national du CDP, il a été demandé à chaque secrétariat de décliner ses objectifs et les activités qu’il compte mener à court, moyen et long terme. J’assiste donc François Compaoré dans la promotion du mouvement associatif, avec un focus sur le public jeune, parce que le mouvement associatif doit essentiellement son dynamisme aux jeunes et aux femmes. On s’évertue alors, à être la courroie de transmission, le relais entre la jeunesse, avec ses aspirations, ses attentes, ses préoccupations et le secrétariat exécutif national du CDP. Ayant travaillé essentiellement dans le milieu associatif, je me retrouve donc dans ce cadre où on peut s’exprimer plus librement et avec une plus grande liberté d’action, pour contribuer à la mise en œuvre des actions de développement et à l’amélioration des conditions de vie des populations.

S. : On vous dit proche des jeunes. Et on dit de vous que vous avez un style de leadership iconoclaste. Qu’en pensez-vous ?

A. Y. : Il ne m’appartient pas de juger mon style de leadership. Par contre, il me semble important de dire que les jeunes d’aujourd’hui, ne peuvent en aucun cas, être gérés ou managés de la même façon que ceux des années 80 ou 90... Les jeunes d’aujourd’hui ont accès aux TIC, ce qui leur donne une ouverture sur le monde. En outre, ceux qui sont nés dans les 1990 peuvent être considérés comme les jeunes de la démocratie. On peut les qualifier de génération Blaise Compaoré. Ils ont donc une véritable culture démocratique et sont par conséquent, plus exigeants. De ce point de vue, j’estime qu’il faut aborder les jeunes avec plus de tact et surtout, leur tenir un langage de vérité et être concret. Autrement dit, il faut leur parler des questions qui les intéressent, à savoir la problématique de l’emploi et de l’accès aux sources de financement, que ce soit pour les entreprises ou pour les structures associatives.

S. : Vous êtes natif de Bobo-Dioulasso et votre parti, le CDP, gère la ville depuis les premières heures de la décentralisation, il y a une vingtaine d’années. Comment appréciez-vous l’évolution, le développement de cette ville ?

A.Y. : Effectivement, depuis le début de la décentralisation au Burkina Faso, la ville de Bobo-Dioulasso fait confiance au CDP. Cela est dû au fait que la ville et la région sont fidèles à certaines valeurs, notamment la loyauté. Cela se traduit par le fait que quand on s’engage pour une cause noble, quand on donne sa parole, quand on a confiance en quelqu’un, tant que cette personne ne vous déçoit pas, il est difficile de se dédire et de se désolidariser. Cette fidélité s’explique également par le fait que le programme politique du président du Faso a toujours accordé une place de choix à la ville de Bobo et à la région d’une manière générale. L’évolution de la ville est perceptible, à travers son expansion et son dynamisme économique. En effet, il y a un regain des activités économiques. Cette nouvelle vision est à mettre à l’actif des opérateurs économiques, mais aussi des responsables politiques de la localité. Nous sommes d’autant plus rassurés de l’avenir de la ville que le leader de la région, Soungalo Ouattara, qui a été un brillant ministre, est aujourd’hui le président de l’Assemblée nationale. Ce qui est une fierté pour l’ensemble de la région des Hauts-Bassins et cela va certainement, contribuer à développer davantage la ville.
De nombreux chantiers ont été inaugurés récemment sous son impulsion et c’est grâce à son dynamisme et au travail qu’il abat au niveau de l’appareil d’Etat pour permettre à la ville et à la région de bénéficier de certaines infrastructures et projets qui contribueront à son rayonnement et son développement.

S. : Vous avez, semble-t-il, été le bras armé de Soungalo Ouattara, lors de la désignation des maires de la ville de Bobo. Quel commentaire faites-vous de cette affirmation ?

A Y. : Je n’ai pas de commentaire particulier à faire. Juste dire qu’il y a des situations où le président Soungalo Ouattara, au regard des hautes responsabilités qu’il occupe à l’échelle nationale, est obligé d’être au-dessus de la mêlée pour les questions politiques locales. C’est ainsi que les autres membres du secrétariat exécutif national ressortissants du Houet, Hélène Traoré et moi-même, de même que les deux autres leaders locaux, Alfred Sanou et Salia Sanou, avons tous travaillé, chacun à sa manière, pour que l’élection des maires se passe dans les meilleures conditions. Bien entendu, sous le leadership de Soungalo Ouattara. J’ai donc fait mon travail comme tous les autres leaders, et il a fallu la compréhension, le sens de la discipline et de la responsabilité des militants et surtout, des différents candidats au poste de maire, pour que les choses se passent globalement bien dans la province du Houet.

S. : La ville s’agrandit avec de nombreux chantiers. Pourtant, certains sont toujours convaincus que Bobo-Dioulasso est délaissée. Est-ce le même constat que vous faites ?

A.Y. : Si l’on veut s’appuyer sur les paradigmes anciens, on peut effectivement penser que la ville est en train de mourir. Mais moi, je vois le verre à moitié plein et non à moitié vide. Parce que je préfère voir l’esprit d’initiative, le dynamisme, la créativité qui prévaut dans la ville, ces dernières années. Il y a un véritable potentiel, qui, il est vrai, n’est pas suffisamment exploité. Il appartient à l’ensemble des fils et filles de la ville et de la région de s’unir, s’organiser pour faire des propositions d’actions, de projets à même de conduire et de porter le développement de Bobo-Dioulasso. A mon sens, une chose est d’avoir le potentiel et une autre est de pouvoir l’exploiter. Certaines régions n’ont pas le potentiel de Bobo-Dioulasso, toutefois leur cohésion, leur capacité à s’unir et à avoir une vision commune fait que ces régions se développent de manière harmonieuse, autour de projets novateurs, porteurs et générateurs d’emplois pour les jeunes et les femmes surtout. Il faut donc que nous sachions que cette manière de travailler est la seule qui puisse développer Bobo. Si cela n’est pas fait, les Bobolais ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes, mais, je pense qu’il y a une nouvelle génération qui est en train de monter et cela dans plusieurs domaines. Que ce soit sur le plan culturel, sportif, économique et politique, une nouvelle vague est en train d’émerger et de travailler, en s’appuyant sur les bonnes pratiques ayant fait leurs preuves dans d’autres régions, voire d’autres pays.

S. : Le Front républicain, ce regroupement de 37 partis politiques que le CDP copréside, a organisé un meeting à Bobo-Dioulasso, le 12 avril 2014. Quel bilan tirez-vous de ce meeting ?

A.Y. : Initialement, le Front républicain était un regroupement de 37 partis politiques, mais après le meeting de Bobo-Dioulasso, nous en sommes à 49 formations politiques. C’est dire donc que 12 autres partis politiques, après le succès de ce méga- meeting, ont souhaité prendre le train en marche ; ce qui est un signe de renforcement de notre capacité à travailler, ensemble.
Quant au bilan du meeting, nous laissons le soin aux autres d’apprécier la mobilisation, le succès de la rencontre. Mais l’évidence est qu’il y a une capacité d’action, d’organisation et de mobilisation de ces partis et notamment, du CDP qui reste une véritable force avec laquelle il faut compter dans la région. Pour le meeting, le stade Wobi a refusé du monde et ceux qui étaient à l’extérieur étaient plus nombreux que ceux qui étaient à l’intérieur du stade. Pour moi, même si on n’aime pas le lièvre, il faut reconnaître que c’est un bon coureur. Qu’à cela ne tienne, le meeting nous a permis de nous réunir, de mobiliser nos troupes, de les mettre en ordre de bataille et surtout, de faire passer notre message. Les principaux leaders du Front, notamment, les camarades Assimi Kouanda et Hermann Yaméogo, se sont exprimés en réaffirmant la nécessité pour le Burkina Faso de rester dans un cadre républicain. C’est aussi le message que notre leader local, Soungalo Ouattara, a livré à cette occasion. Pour nous, il était important de montrer à l’opinion publique nationale et internationale que le parti majoritaire reste le CDP et qu’il a le plus grand ancrage à l’échelle nationale. Il est majoritaire à l’Assemblée nationale, au niveau des mairies et des conseils régionaux. Ce sont des paramètres qui ne peuvent que nous conforter dans notre position de leader sur l’échiquier politique national et nous travaillons à renforcer cet ancrage, les mois et les années à venir.

S. : Justement en parlant d’avenir, l’élection présidentielle est prévue pour 2015. Pourquoi votre parti souhaite-il que le président du Faso, Blaise Compaoré, se représente comme candidat, alors qu’il est au terme de ses deux mandats de 5 ans, comme prescrit par la Constitution ?

A.Y. : Par rapport à cette situation, il n’y a pas d’ambiguïté et d’amalgame à faire. Chaque parti est libre de présenter le candidat qu’il veut et l’article 37 ne fait pas partie des dispositions non modifiables de la Constitution burkinabè. Les dispositions non modifiables sont la forme républicaine de l’Etat, le caractère multipartite et l’intangibilité du territoire national. Il est précisé à l’article 49 de la Constitution que le chef de l’Etat a la possibilité d’appeler à un référendum. Et au CDP, nous estimons que c’est la forme la plus appropriée pour départager les acteurs politiques sur les questions sensibles et d’importance nationale. Nous estimons qu’au regard du travail accompli, du rayonnement national, régional et mondial de notre leader incontesté, le président Blaise Compaoré, l’alternance ne doit pas se faire de manière mécanique ou être imposée par une partie du peuple. Généralement, quand on parle d’alternance ou de changement, c’est pour le meilleur. Mais quelle alternative nous propose-t-on en lieu et place du président Compaoré ? Ce n’est pas en tout cas, les interventions belliqueuses du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Leurs discours nous confortent dans notre conviction et notre vision que l’homme de la situation reste Blaise Compaoré qui est à même de maintenir ce pays sur le droit chemin. Voilà donc autant d’arguments qui militent en faveur de la volonté du CDP de maintenir le président Blaise Compaoré comme son candidat naturel.

S. : Le CDP organisera bientôt un congrès extraordinaire. Le parti va-t-il investir son candidat à cette occasion ?

A. Y. : L’une des raisons entre autres, de ce congrès extraordinaire du CDP, est de parler de l’élection présidentielle de 2015, d’élaborer les stratégies que nous allons mettre en place. Et je pense que c’est à l’occasion de notre prochain congrès extraordinaire que le candidat du CDP à l’élection présidentielle de 2015 sera investi officiellement.

S. : Les inscriptions sur les listes électorales ont été lancées le 29 avril dernier à Kombissiri. Quelle sera la part de contribution de votre parti et principalement, de votre secrétariat chargé du mouvement associatif pour la mobilisation des populations ?

A. Y. : Pour le mouvement associatif, lors de la campagne des élections couplées législatives et municipales de 2012, le secrétariat exécutif en charge du mouvement associatif a joué sa partition. Il a envoyé des équipes dans les 45 provinces du pays qui sont allées à la rencontre des structures associatives de ces localités pour les inciter et les appeler à l’enrôlement et à aller accomplir leur devoir de citoyenneté. Parce que prendre sa carte d’électeur, c’est un acte citoyen fort et cela permet à chacun de voter pour le leader politique de son choix. Maintenant, il s’agit de la présidentielle et c’est l’élection du premier responsable du pays. Ce n’est pas indiqué dans ce cas, de laisser quelqu’un d’autre choisir son président à sa place. En réalité, c’est de cela qu’il est question quand on refuse de prendre sa carte d’électeur et de ne pas voter, par conséquent. Pour cette fois encore, notre secrétariat, sous le leadership de son premier responsable, va jouer son rôle, en travaillant à sensibiliser le mouvement associatif. Nous allons convaincre les anciens, les jeunes et les femmes à participer au vote, parce que tout porte à croire qu’en 2015, les jeunes vont, non seulement s’enrôler, mais aussi, voter plus que d’habitude. C’est une composante importante sur le plan démocratique avec laquelle il faudra obligatoirement compter. Dans ce cas de figure, le CDP reste encore le champion dans la promotion de la jeunesse et la volonté réelle de permettre à la jeunesse, de s’exprimer et d’animer le débat publique.

S. : La situation politique nationale actuelle inquiète plus d’un, surtout au regard des discours de part et d’autre. Quelles attitudes, les uns et les autres doivent-ils adopter, selon vous ?

A. Y. : Dans le contexte national actuel, j’appelle les uns et les autres à la retenue, au sens de la responsabilité et surtout, à mettre en exergue l’amour de la patrie. Parce que tout le monde se revendique patriote, mais souvent, il y a des actes qui tendent à faire croire le contraire. Quand on est patriote, on aime son pays. Et quand on aime son pays, on travaille à ce qu’il soit stable et en paix, afin de pouvoir œuvrer à son développement. Quand on est dans cette dynamique, on ne peut, en aucun cas, être un chantre et un adepte de la violence, sous prétexte qu’il y a des dispositions qu’il ne faut pas toucher dans la Constitution. Je pense que ce ne sont pas des attitudes qui tendent à renforcer ce sentiment de patriotisme. Les différends politiques doivent se résoudre dans un contexte républicain et selon les dispositions prévues par la constitution, de sorte que la voix du peuple puisse l’emporter sur celle de quelques individus ou groupes d’individus, quel que soit leur nombre.


Interview réalisée par
Jean-Marie TOE
(jmt16j@yahoo.fr )

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