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Le Quotidien N° 1061 du 13/5/2014

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Terrorisme au Nigeria: la CEDEAO à nouveau ridicule
Publié le mardi 13 mai 2014   |  Le Quotidien


La
© Présidence par DR
La cérémonie d`ouverture du 44e Sommet des chefs d`Etat et de gouvernement de la CEDEAO a été marquée par des discours et des remises de trophées le 28 mars 2014 à Yamoussoukro en Côte d`Ivoire


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La France est à la pointe de la mobilisation internationale contre les terroristes de Boko Haram au Nigeria. En conviant le Nigeria et ses voisins à un sommet à Paris, François Hollande veut réaffirmer le leadership et l’engagement de son pays aux côtés des Africains, dans la lutte contre toutes les formes de criminalité, en particulier le terrorisme à la sauce Boko Haram. Déjà, en décembre 2013, la France avait organisé avec ses partenaires africains et européens un sommet dit de l’Elysée, où il avait été largement question du terrorisme.

Paris s’était alors engagé à soutenir les pays africains à contrer le phénomène du terrorisme. Comme pour le Sommet de l’Elysée, certains se demanderont encore pourquoi Paris pour discuter d’une problématique africaine? Les défenseurs purs et durs de l’indépendance du continent crieront à un néocolonialisme de la France.

On peut effectivement s’offusquer et même s’indigner de ce que les chefs d’Etat doivent courir dans les capitales européennes pour chercher les solutions à leurs problèmes internes. Avec les moyens dont elle dispose, l’Afrique devrait être capable d’assurer sa propre sécurité. Pour le cas du Nigéria, la situation est encore plus absurde.

Ce pays qui se vante d’être la première économie d’Afrique peine à lutter contre une secte moyenâgeuse qui terrorise sa population et met à mal ses institutions.

On a beau donc dénoncer une nouvelle forme de reconquête du continent par la France, la réalité est crue : les pays africains sont incapables de se défendre seuls contre leurs propres monstres. En outre, l’Hexagone tire sa légitimité à discuter avec l’Afrique sur les questions de terrorisme depuis son intervention réussie au Mali. Les hordes islamistes auraient pu en effet atteindre Bamako, sans le coup d’arrêt mis par la France à leur irrésistible progression.

Ni les forces maliennes, ni celles de la CEDEAO ou de l’Union africaine n’avaient bougé le petit doigt. Comme au Mali, la CEDEAO est à nouveau spectatrice du drame nigérian. Alors qu’elle devait piloter ce dossier hautement explosif, elle reste inactive, se faisant ainsi couper l’herbe sous les pieds par les grandes puissances. Elle ne peut donc pas être prise au sérieux quand elle se place en garante de la paix et de la sécurité dans l’espace ouest-africain.

Mais dans cette histoire, il s’agit de savoir si les pays membres de la CEDEAO, qui considèrent le Nigeria comme le patron de la sous-région, ont fait des offres de soutien. Par complexe, ils peuvent hésiter en effet à proposer leur aide au pays qui a toujours été le leader quand il s’agit d’intervenir dans des pays en crise. En tout état de cause, le silence de la CEDEAO est assourdissant.
Et comme le naufragé s’accroche à tout ce qui est à sa portée, il est normal que le président Goodluck Jonathan saisisse la main tendue des Occidentaux. Ici, il n’est pas de dignité ni de souveraineté qui vaillent, l’heure est grave. Pendant longtemps en effet, une certaine fierté a empêché le Nigeria de lancer un SOS international.
A moins que ce soit l’institution militaire qui ait fait barrage à toute intervention extérieure. Se sachant gangrenée par l’affairisme et la corruption, l’armée a sans doute voulu se préserver de toute intrusion extérieure, de tout regard étranger. Jusqu’au moment où, visiblement, elle est arrivée à un point de rupture. La prise d’otages de centaines de lycéennes a fini par convaincre l’armée elle-même que l’heure n’est plus aux tergiversations.

L’armée nigériane devra donc supporter l’arrivée de pays européens. Cela suppose qu’elle sera amenée à subir une réorganisation pour être capable de faire face aux défis du terrorisme islamiste. Quant à la CEDEAO, une fois de plus, elle se fait coiffer au poteau, dans une crise dont elle est la première concernée, comme au Mali, avec les djihadistes du désert .

La Rédaction

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