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Rapport ASCE : Ça dépend maintenant de la Justice
Publié le mercredi 8 aout 2012   |  L’Observateur




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Un rapport ! Encore un de plus ! On n’avait pas fini d’épiloguer sur les deux rapports parlementaires sur la passation des marchés publics et sur les subventions aux secteurs de la santé, rendus publics respectivement les 12 et 11 juillet 2012, que l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), une autre institution de la République, donnait encore un aperçu de la pourriture ambiante au royaume du Burkina : en effet, l’ASCE a remis officiellement son rapport le 30 juillet 2012 au président du Faso.

On y «découvre», mutatis mutandis, les nombreux griefs, irrégularités et autres malversations déjà rapportés par les honorables députés, avec un zoom particulier sur l’ancien ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, le Pr Joseph Paré, aujourd’hui ambassadeur en France, sur la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) et sur la mairie de Boulmiougou.

Si le cas de Boulmiougou, qui avait fini par emporter la bourgmestre d'alors Séraphine Ouédraogo, était de notoriété publique et dans une moindre mesure celui de la CAMEG, dont le directeur général vient également d’être remplacé, par Moussa Sanfo ; plus surprenant, pour de nombreux observateurs, est sans doute le cas du Pr Paré. De nombreux Burkinabè lui auraient donné le bon Dieu sans confession.

Comment en est-il donc arrivé à «brouter», ainsi qu’on l’en accable, la somme astronomique de 262 millions de FCFA et des broutilles ? Et s’agissant de son «cas particulier», quand un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire est ainsi éclaboussé par ce qui a l’allure d’un scandale national, cela ne manque pas, par ricochet, de ternir l’image du Burkina à l’extérieur, et les partenaires au développement ainsi que les bailleurs de fonds peuvent rire sous cape d’une telle représentation.

Certes, il faut toujours se garder de condamner sans possibilité de rémission des gens indexés par un rapport public, soit-il celui de l’ASCE, mais il est quand même difficile de ne pas déceler dans les révélations de l'équipe d’Henry Bruno Bessin un fond de vérité.

En fait, tous ces rapports, qu’il s’agisse de ceux de l’Assemblée nationale, de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat, de la cour des Comptes ou autres, ne sont qu’un condensé de la mal gouvernance qui a cours dans notre pays et, au-delà des mesures cosmétiques et des effets d’annonce, qu'il ne semble pas y avoir de réelle volonté politique d’éradiquer.Après tout, ne sont-ce pas les mêmes caïmans du même marigot ? Se pose d’ailleurs, comme c’est souvent le cas, la question des suites judiciaires éventuelles qui pourraient découler de ces investigations, quitte à ce que les mis en cause soient blanchis, si, en fin de compte, rien n’est retenu contre eux.

Le Contrôleur général d’Etat a dit, un tantinet résigné, avoir fait ce qui dépendait de lui ; autrement dit, c’est à la justice maintenant de faire sa part du boulot, et c’est là, semble-t-il, qu’il y a des goulots d’étranglement qui donnent l’impression que ces rapports, excepté leur côté pédagogique, sont souvent inutiles. De plus, en guise de sanctions, les gens sont souvent promus, et ce n’est pas seulement d’une immunité qu’ils jouissent mais surtout d’une forme d’impunité. Ce qui n’empêche pas ceux qui entretiennent une image d’Epinal du Burkina de croire que tout est pour le mieux sur la terre des hommes intègres.

Il faut bien plus que ça pour faire réagir Blaise Compaoré, mais…


Hyacinthe Sanou

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