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L`Observateur Paalga N° 8617 du 9/5/2014

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Situation nationale : le silence coupable de Blaise Compaoré
Publié le vendredi 9 mai 2014   |  L`Observateur Paalga


Bagré
© Présidence par DR
Bagré : le chef de l`Etat rencontre les forces vives
Mercredi 30 avril 2014. Bagré (région du Centre-Est). Le chef de l`Etat, Blaise Compaoré a rencontré les forces vives en marge du Conseil des ministres délocalisé


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«Inviter le peuple au référendum, c’est faire face à la colère et à l’exaspération d’une partie du peuple», c’est la conviction de l’auteur de l’article qui suit. Selon lui, Blaise Compaoré est victime de son silence et doit s’armer de courage pour trancher sur cette affaire qui divise le peuple.

Le Burkina Faso se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins et la situation politique nationale est on ne peut plus menaçante.

Aujourd’hui, la question qui divise le peuple burkinabè et la classe politique nationale est la question de l’article 37, et le projet de mise en place du Sénat. Je ne polémiquerai pas sur l’opportunité de réviser l’article 37 ou non, ou sur la mise en place du Sénat ou non ; les juristes, les politiciens et philosophes avertis de la question ont tranché dans la sagesse. «Que celui qui a des oreilles entende ce que dit la sagesse».

Qui avait dit à Mamadou Tandja qu’il fonçait droit dans le mur ? On me rétorquera que la Constitution nigérienne est différente de celle du Burkina Faso en ce qui concerne les articles querellés. Mais combien parmi les intellectuels même connaissent la Constitution ? Ceux qui ont voté le Tazarché de Tandja à 92% sont les mêmes qui sont sortis acclamer les putchistes. Pour dire que ce que les gens savent, M. Compaoré a fait 27 ans au pouvoir et c’est trop pour une république. A quoi bon d’ailleurs connaître une Constitution que l’on manipule à souhait selon la volonté du prince ?

Aujourd’hui, tous les Burkinabè sont victimes d’une seule chose qui essouffle, qui époumone, et qui agonise la paix déjà précaire par la pauvreté, par l’insuffisance d’institutions fortes, et la suffisance d’un groupuscule qui s’accapare de tout. C’est le silence. Le silence du président Blaise Compaoré.

Des 16 millions de Burkinabè d’ici et d’ailleurs, personne n’est ‘’frappé’’ par le verrou de l’article 37, sauf une seule personne. M. Blaise Compaoré. Mais la loi est juste et équitable puisqu’elle lui permet d’en jouir jusqu’à l’expiration prévue pour novembre 2015. Disons-nous donc la vérité, si l’on doit réviser l’article 37, ce ne pas pour les Burkinabè dans leur ensemble, mais c’est pour la seule et unique personne de M. Blaise Compaoré. Appeler à un référendum pour réviser l’article 37 à coûts de milliards, son organisation, sa mobilisation en ressources humaines et matériels bref, l’argent, le temps et l’énergie que cela va coûter au pauvre Burkinabè pour le seul Burkinabè, M. Blaise Compaoré, relève-t-il d’un intérêt général ou d’un intérêt personnel ? Je ne suis ni juriste, ni philosophe ; a vous le débat chers avertis.

Fin stratège, Le président du Faso use de détour, du dilatoire et d’autres astuces pour gagner ou perdre du temps.

Des mesures sociales

En effet, la médiation autosaisie programmée pour échouer ou pour perdre du temps s’est terminée en queue de poisson. Si l’on revient à cette facétie, ni Assimi Kouanda, ni Alain Yoda, ni François Compaoré ni aucun Burkinabé n’a de problème avec l’article 37 sauf M. Blaise Compaoré, qui a pourtant juré plusieurs fois de respecter et de faire respecter la Constitution. Ces derniers étaient-ils compétents de parler au nom de M. Blaise Compaoré sans procuration ? La requête de l’opposition d’avoir un mandat écrit et signé en bonne et due forme autorisant les patrons du CDP à parler en son nom était-elle légitime ? Ce qui est certain, c’était une musique jouée hors gamme.

Ensuite, les mesures sociales qui tombent comme par coup de bâton magique. Et par hasard, comme les concernés ne savent pas lire ou comprendre eux-mêmes, il faut ‘’vider’’ tout le gouvernement pour expliquer à qui de droit que les mesures sociales entreprises par celui-ci vise à augmenter et non à diminuer le revenu mensuel du fonctionnaire. Alors se pose la question du rôle du gouverneur, du haut-commissaire et du préfet qui représentent chacun à son niveau l’autorité centrale.

Aujourd’hui et toujours dans la même lancée, C’est le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, qui consulte tous azimuts les principales forces de la scène politique nationale. Combien de temps va durer cette médiation autosaisie internationalement ? Quelle conclusion devons-nous attendre de ces conciliabules ?

Quel que soit ce qu’adviendra de cette médiation du président ivoirien, je considère que c’est déjà une honte nationale que pour des questions de constitution, il y ait médiations chez le médiateur par excellence de la sous-région. Le donneur de leçons à l’école de l’apprentissage de la démocratie. On ne remettra pas en cause les médiations plus ou moins réussies du président Blaise Compaoré dans la sous-région, mais l’on peut se demander si des leçons en sont tirées. Est-ce que le brave qui a débarrassé le village du lion n’est pas en train d’être mordu par un mouton ?

Dès seulement un mot

Actuellement, les Burkinabè sont divertis pendant que des questions essentielles doivent être résolues. L’éducation et la santé sont des besoins vitaux, mais restent toujours un luxe pour la plupart des Burkinabé. Le chômage et la pauvreté sont le lot quotidien de la jeunesse. La CENI est en retard par rapport à son programme qui doit déboucher sur l’élection présidentielle de 2015. On doit siffler la fin de la récréation.

C’est pourquoi je pense qu’il est grand temps de lever l’équivoque. «Dis seulement une parole et… (Mathieu 8 : 8)». Le silence du président Blaise Compaoré entraîne des comportements jamais vus dans ce pays. Le langage se durcit. Des regroupements contre-natures se forment. Les positions se radicalisent. Les points de vue sont diamétralement opposés. Et ça fait peur. Comment gérer cela ?

M. Blaise Compaoré a maintenu un silence qui lui fait peur aujourd’hui. Inviter le peuple au référendum, c’est faire face à la colère et à l’exaspération d’une partie du peuple ; et surseoir au projet de référendum, c’est faire insulte à son propre camp qui dépense à coût de centaines de millions de nos francs pour des meetings et rencontres rien que pour demander un référendum et la mise en place du Sénat. Aujourd’hui, Blaise est victime de son silence.

Mais quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par se lever. Tôt ou tard, il faudra que le président Blaise Compaoré s’arme de courage et tranche pour marquer l’histoire ou marquer son histoire. A propos, Madeleine de Puisieux disait : «Il est de silence plus calomnieux que le discours et j’ai mieux aimé quelques fois parler mal à propos que de me taire»

Et si ce silence continue, la déchirure sociale risque d’être insupportable. Une bombe à retardement pour Blaise lui-même ou pour son successeur. Ça n’arrive pas qu’aux autres.

A bon entendeur, salut !

Emmanuel Sam

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