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Le Pays N° 5239 du 16/11/2012

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Elections couplées 2012 : Battez campagne, mais ne vous battez pas !
Publié le vendredi 16 novembre 2012   |  Le Pays




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Demain, sera officiellement lancée la campagne électorale pour les législatives et municipales couplées du 2 décembre 2012. Commenceront alors les tractations, marchandages et plein de trucs normaux et pas normaux. Moi, Le Fou, je ne suis ni candidat, en tout cas pas pour les élections, ni électeur car on m’a refusé l’enrôlement, mais la campagne vue par Le Fou donne ceci. Le président de la CENI a livré son message, il faut bien que je livre le mien. C’est la belle saison pour les imprimeurs, ceux qui louent chaises et bâches… Actuellement, il y en a qui fonctionnent à plein temps et qui se font des sous… fous. Toute une économie de campagne va se développer. Les villes et campagnes seront prises d’assaut par les candidats, à la recherche de la petite voix qui assurera une place à l’Assemblée ou au Conseil municipal. Mais, souvent, le jeu n’est pas clean. Certains passeront leur temps à insulter au lieu de proposer un bon programme de société. Il y en a même dont je me demande s’ils ont un programme. Tenez, non contents de bouleverser les programmes télé, vous en verrez titubant, cherchant les mots pour livrer les messages de campagne à la télé. Pauvre de nos femmes qui ne pourront plus bien suivre Teresa ! Si l’on nous proposait même des messages digestes, cela ferait moins mal de rater ou de ne plus suivre les feuilletons aux heures habituelles. Durant ces campagnes, il y aura du riz, gras ou avec sauce. Moi, en tout cas, je guette les restes des festins des meetings pour prendre quelques kilos. Il y aura certainement aussi des gadgets, foulards, casquettes, T-shirts. J’ai fait rapidement un calcul. Comme je me promène en haillons, un T-shirt reçu fait un habit de plus. Et puis, il y a 74 partis engagés pour les législatives et 81 pour les municipales, donc si j’ai autant de foulards, de casquettes, de T-shirts, j’aurai de quoi ouvrir une boutique ou renouveler ma garde-robe. Que dis-je, mon « garde-haillons » ! En tout cas, bouffez, chers politiciens, mais de grâce, pas de violence. Battez campagne, mais ne vous battez pas, ne vous insultez pas ; défendez plutôt vos idéaux. Même ceux qui ont reçu les subventions de l’Etat prétextant faire une campagne de proximité et qui ne feront rien du tout, qu’ils évitent au moins d’être belliqueux. Dans tous les cas, les partis qui ont les moyens feront le show.

Ils vont même faire déplacer les populations pour la campagne. Au moins, qu’on évite de transporter les gens avec les tricycles, ce n’est pas fait pour cela. Par ailleurs, je suis songeur, ma conscience, du moins ce qui en reste, me gronde, avant coup. Mais je sais que je ne suis pas le seul dans la situation. Je me demande qui je voterais si j’étais électeur.

Est-ce celui qui a un bon programme de société ou celui qui me donnera du riz, avec de la viande ? Connaissant la galère dans laquelle les gens sont, je crois qu’il faut un opticien pour changer le regard des gens afin qu’ils choisissent les candidats à même de gérer la cité. D’une manière ou d’une autre, battez campagne, mais tâchez de conserver les acquis de la petite démocratie du pays des Hommes intègres. Evitez de faire comme les sauvages de Montesquieu. Quand eux ils veulent un fruit, ils coupent l’arbre au pied et cueillent le fruit.

« Le Fou »

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